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Avant-propos des auteurs

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La construction et l'exploitation de banques de céréales au Sahel remonte au début des années soixante-dix. Selon les estimations, il existe aujourd'hui dans les pays du Sahel quelque quatre mille banques de céréales, dont la plupart ne sont cependant plus en état de fonctionner.

On avait mis à l'origine énormément d'espoir dans ce type d'institution:

Les famines survenues au Sahel à la fin des années soixante avaient amené les responsables à rechercher des solutions permettant d'assurer l'approvisionnement permanent de la population en céréales, l'aliment de base de la région. Les banques de céréales avaient vocation de créer un équilibre entre les années de bonnes et de mauvaises récoltes.

Ces organismes étaient également perçus comme une solution de remplacement, aussi bien du commerce privé que des offices céréaliers nationaux. La démarche était double: améliorer d'une part l'approvisionnement des régions reculées, pour lesquelles les marchands montraient peu d'intérêt et qui n'étaient pas toujours suffisamment ravitaillées par les offices céréaliers et se soustraire d'autre part au « diktat des prix » imposé par les marchands en proposant des céréales à des prix plus avantageux.

On partait du principe que les banques de céréales réaliseraient de petits bénéfices ou qu'elles seraient du moins en mesure de couvrir leurs frais.

Après une période initiale d'euphorie, les banques de céréales firent de plus en plus l'objet de débats acharnés quant à leur utilité. Dans la pratique, il s'était en effet avéré que les intéressés rencontraient dans la plupart des cas des problèmes de gestion majeurs. Faible utilisation des capacités, comptabilité incomplète, malversations et pertes considérables furent bientôt à l'ordre du jour. La controverse n'a pas cessé jusqu'à ce jour lorsqu'il s'est agi d'établir si de tels problèmes sont inhérents au système ou s'ils sont au contraire résolubles par une optimisation du management.

Cette étude vise dans un premier temps à fournir une vue d'ensemble de l'état actuel du débat. Les causes de réussite ou d'échec y sont analysées à partir des résultats d'enquêtes réalisées par diverses organisations, de même que sur la base de nos propres sondages au Burkina Faso et au Mali. L'objectif de cette publication est de tirer de l'expérience acquise des enseignements universellement valables.

Le résultat ne saurait être interprété ni en tant que plaidoyer en faveur des banques de céréales, ni comme écrit polémique marquant une opposition à leur encontre. Il se veut bien plutôt une aide à la décision pour tous les représentants des institutions donatrices et des organisations qui se consacrent à l'étude de programmes de mise en place de banques de céréales. De manière à éviter les investissements improductifs, il faudrait que toute décision soit précédée dans chaque cas d'un examen attentif des conditions d'ensemble, et cela en fonction des critères dont la liste figure à la section 5 de cet ouvrage.

Les auteurs adressent leurs plus vifs remerciements aux personnes qui ont contribué par leur engagement à l'élaboration de cet ouvrage, et en particulier

- au directeur et au personnel de l'ADRK
- aux directrices et au personnel de l'UCECB et du CFAR
- au personnel des services de gestion des projets GTZ à Ouagadougou et à Bamako
- aux enquêteurs ainsi qu'à toutes les paysannes et paysans qui ont contribué à la réalisation des enquêtes

Le Ministère fédéral de la Coopération technique et du Développement (Bundesministerium fur wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung, BMZ) assure la promotion de projets visant à améliorer le stockage paysan et à diffuser le savoir élaboré. La présente publication a d'ailleurs également été financée par le BMZ, puisque aussi bien les investissements engagés dans le secteur de l'après-récolte profitent directement à la sécurité alimentaire.

Dons Günther
Otto Mück


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