Back to Home Page of CD3WD Project or Back to list of CD3WD Publications



I- PRODUCTION ET UTILSATION DES CEREALES AU MAROC

I.1 Importance des céréales

Les céréales et leurs dérivés jouent un rôle nutritionnel, social et économique indéniable. En effet, la consommation moyenne annuelle en céréales est estimée à plus de 200 kg par habitant. Elles fournissent environ 2/3 des besoins énérgétiques et 70% des apports protéiques dans une ration alimentaire moyenne. Les céréales représentent 25% des dépenses alimentaires. Dans l'alimentation animale, les céréales, la paille et le son couvrent 40% des besoins totaux en unités fourragères.

Elles donnent lieu à 40% des occasions de travail offertes par le secteur de la production végétale. En outre, elles constituent 30% du Produit Agricole Intérieur Brut et 45% du total des importations alimentaires. Ainsi, le commerce des céréales et de leurs dérivés conditionnent l'activité économique générale du pays.

I.2 Surfaces cultivées

Les céréales représentent la première spéculation au Maroc. Cette place de choix est révélée par l'importance des superficies qu'elles couvrent et qui atteignent 5,3 millions ha. Cette superficie s'est accrue de 23% par rapport à ce qu'elle était pendant les années 70. Actuellement, les céréales occupent 70% des superficies cultivées par an (Tableau I.1). L'orge, le blé tendre, le blé dur et le maïs constituent le lot des céréales principales. Les céréales dites secondaires comprennent le riz, l'avoine, l'alpiste et le sorgho.

Les conditions climatiques par leur caractère très aléatoire conditionnent énormément la production annuelle en céréales.

En effet 90 % des surfaces cultivées en céréales sont situées dans les régions à agriculture pluviale et la moitié de ces surfaces sont localisées dans les zones arides et semi-arides. Une superficie d'environ 300.000 ha se situe dans les périmètres irrigués. D'un autre côté un grand nombre de petites exploitations à superficies parfois morcelées et difficles d'accès.

I.3 Productions céréalières

La production moyenne en céréales entre 1988 et 1992 est estimée à 65.106 qx. Compte tenu de l'effet des variations climatiques cette production a connu un minimum de 27 millions qx en 91-92 et un maximum de 94 millions qx en 93-94. Parmi les céréales principales, la production occupent une place dominante car elle représente 40% de la production céréalière totale. L'intensification de la culture de blé tendre a permis de multiplier par 5 la production de cette spéculation par rapport à ce qu'elle était pendant les années 70.

Les efforts déployés pour accroitre les superficies en céréales et améliorer les rendements se sont traduits par une augmentation de la production moyenne anuelle en céréales qui est ainsi passée de 40 millions pendant les années 70 à environ 60 millions actuellement (Tableau I.2).

Le rendement moyen des céréales qui était de 13 % pendant les années 70 et 80 reste modeste dans les zones à agriculture pluviale ou irriguée. Ceci est attribué à plusieurs facteurs: des exploitations réduites, morcelées et enclavées, les aléats climatiques, des moyens financiers limités des agriculteurs, un encadrement et une organisation faible de ces derniers.

La demande prévisible en ceréales vers l'an 2020 est estimée à 124 millions qx. Grace à l'augementation des superficies emblavées en céréales et à l'amélioration des rendements et l'apport potentiel de l'irrigation, lespremières estimations admettent que la production en 2020 atteindra 120 millions qx (DPV, ONICL, 1995). Pour atteindre cet objectif, les prévisions admettent une pluviomètrie ordinaire, un accroissement des superficies irriguées, une amélioration des conditions de financement des agriculteurs, poursuite des programmes de recherche et de vulgarisation, amélioration des circuits de commercialisation, instauration d'un système d'assurance vis à vis des aléats climatiques.

TABLEAU I.1 : Evolution des superficies, rendements et productions au cours de la période 1977-78. 1991-92 des quatre principales céréales (blé tendre, blé dur, orge, maïs M.A.R.A., 1992)

Campagne Superficies en 1000 ha Rendements en qx/ha Productions en 1000 qx
1977-78 4536.6 10.1 45930,0
1978-79 4239.9 9.4 39942.1
1979-80 9275.5 10.2 43533.8
1980-81 4236.6 4.8 20208.0
1981-82 4132.4 11.5 47630.3
1982-83 4561.3 7.6 34562.9
1983-84 4365.4 8.4 36580.7
1984-85 4677.1 11.2 52205.6
1985-86 5073.0 15.1 76787.1
1986-87 4971.1 8.5 42106.9
1987-88 5212.0 15.1 78313.6
1988-89 5433.9 13.5 73284.2
1989-90 5509.7 11.2 61871.1
1990-91 5383.3 15.8 85265.1
1991-92 4914.8 5.8 28584.5
1992-93 4909.0 5.5 26921.0
1993-94 5956.0 15.8 94406.0

I.4 Demande en céréales

Les besoins en céréales accusent une progression constante au Maroc du fait de l'accroissement de la population et du cheptel.

La demande moyenne en céréales pendant la période 1988-1992 s'est élevée à 82 millions qx dont 78 % pour la consommation humaine, 15% pour la consommation animale. Les 7% restants sont estimés se répartir entre les semences et pertes.

I.4.1 Consommation humaine

La consommation moynenne annuelle des céréales par habitant au Maroc est très importante et se chiffre à 210 Kg. Pour une population recemment évaluée à 26 millions d'habitants, la consommation totale en céréales s'élève à 54.6 millions qx.

La part de la consommation en blé par rapport à la consommation totale en céréales a connu une hausse pendant ces 25 dernières années. Elle est passée de 60% au début des années 70 à 82% actuellement. Cet accroissement est principalement dû à l'accroissement de la consommation en blé tendre. Pendant la même période, la consommation en orge et en mais ont connu une baisse et ne représent respectivement que 14 % et 2% de la consommation totale céréales.

La demande sur la farine industrielle a aussi connu une hausse. La quantité écrasée par les minoteries industrielles est passée de 7 millions qx au début des années 70 à 24 millions actuellement.

I.4.2 Consommation animale

L'orge et le mais sont les principales céréales qui servent comme aliment du cheptel. La consommation de ces deux denrées se fait soit en grains soit en farine (cas de l'orge) soit principalement en farine (cas du mais).

I.4.3 Prévisions

Comme dèja indiqué, la demande prévisionnelle en céréales pour l'horizon 2020 s'élève à 124 millions qx et se répartit à raison de 64% pour la consommation humaine, 30% pour la consommation animale et 6% pour les semences.

En ce qui concerne la consommation humaine, il y a lieu de noter que en cas de supression de la subvention accordée actuellement au blé tendre, la demande sur cette denrée pourrait accuser une baisse au profit du blé dur. La part de l'orge et du mais dans la consommation humaine est supposée décroissante compte tenu du changement des habitudes alimentaires de la population et en partciulier du developpement de la consommation de la farine en milieu rural.

Le Tableau (I.2) indique les quantités importées par le Maroc pendant ces dernières années pour assurer la couverture de ses besoins en céréales.

TABLEAU I.2 : Evolution des importations des céréales pendant les 10 denières années

EXERCICE BLE TENDRE BLE DUR ORGE MAIS TOTAL
1984-85

1985-86

1986-87

1987-88

1988-89

1989-90

1990-91

1991-92

1992-93

1993-94

1994-95 *

23.049

19.224

13.124

20.905

13.396

10.605

17.608

14.757

24.942

23.281

8.106

74

0

0

0

0

0

411

379

2.506

3.202

1.013

1.245

96

0

36

0

0

1.649

1.768

6.111

3.308

3.080

1.295

1.777

1.901

2.383

1.207

898

1.612

2.032

2.676

3.342

4.131

25.664

21.097

15.025

23.324

14.603

11.503

21.280

18.936

36.235

33.133

16.330

Source:ONICL

* premières prévisions ONICL


CD3WD Project Donate