Les céréales et leurs dérivés jouent un rôle nutritionnel, social et économique indéniable. En effet, la consommation moyenne annuelle en céréales est estimée à plus de 200 kg par habitant. Elles fournissent environ 2/3 des besoins énérgétiques et 70% des apports protéiques dans une ration alimentaire moyenne. Les céréales représentent 25% des dépenses alimentaires. Dans l'alimentation animale, les céréales, la paille et le son couvrent 40% des besoins totaux en unités fourragères.
Elles donnent lieu à 40% des occasions de travail offertes par le secteur de la production végétale. En outre, elles constituent 30% du Produit Agricole Intérieur Brut et 45% du total des importations alimentaires. Ainsi, le commerce des céréales et de leurs dérivés conditionnent l'activité économique générale du pays.
Les conditions climatiques par leur caractère très aléatoire conditionnent énormément la production annuelle en céréales.
En effet 90 % des surfaces cultivées en céréales sont situées dans les régions à agriculture pluviale et la moitié de ces surfaces sont localisées dans les zones arides et semi-arides. Une superficie d'environ 300.000 ha se situe dans les périmètres irrigués. D'un autre côté un grand nombre de petites exploitations à superficies parfois morcelées et difficles d'accès.
Les efforts déployés pour accroitre les superficies en céréales et améliorer les rendements se sont traduits par une augmentation de la production moyenne anuelle en céréales qui est ainsi passée de 40 millions pendant les années 70 à environ 60 millions actuellement (Tableau I.2).
Le rendement moyen des céréales qui était de 13 % pendant les années 70 et 80 reste modeste dans les zones à agriculture pluviale ou irriguée. Ceci est attribué à plusieurs facteurs: des exploitations réduites, morcelées et enclavées, les aléats climatiques, des moyens financiers limités des agriculteurs, un encadrement et une organisation faible de ces derniers.
La demande prévisible en ceréales vers l'an 2020 est estimée à 124 millions qx. Grace à l'augementation des superficies emblavées en céréales et à l'amélioration des rendements et l'apport potentiel de l'irrigation, lespremières estimations admettent que la production en 2020 atteindra 120 millions qx (DPV, ONICL, 1995). Pour atteindre cet objectif, les prévisions admettent une pluviomètrie ordinaire, un accroissement des superficies irriguées, une amélioration des conditions de financement des agriculteurs, poursuite des programmes de recherche et de vulgarisation, amélioration des circuits de commercialisation, instauration d'un système d'assurance vis à vis des aléats climatiques.
TABLEAU I.1 : Evolution des superficies, rendements et productions
au cours de la période 1977-78. 1991-92 des quatre principales céréales
(blé tendre, blé dur, orge, maïs M.A.R.A., 1992)
Campagne | Superficies en 1000 ha | Rendements en qx/ha | Productions en 1000 qx |
1977-78 | 4536.6 | 10.1 | 45930,0 |
1978-79 | 4239.9 | 9.4 | 39942.1 |
1979-80 | 9275.5 | 10.2 | 43533.8 |
1980-81 | 4236.6 | 4.8 | 20208.0 |
1981-82 | 4132.4 | 11.5 | 47630.3 |
1982-83 | 4561.3 | 7.6 | 34562.9 |
1983-84 | 4365.4 | 8.4 | 36580.7 |
1984-85 | 4677.1 | 11.2 | 52205.6 |
1985-86 | 5073.0 | 15.1 | 76787.1 |
1986-87 | 4971.1 | 8.5 | 42106.9 |
1987-88 | 5212.0 | 15.1 | 78313.6 |
1988-89 | 5433.9 | 13.5 | 73284.2 |
1989-90 | 5509.7 | 11.2 | 61871.1 |
1990-91 | 5383.3 | 15.8 | 85265.1 |
1991-92 | 4914.8 | 5.8 | 28584.5 |
1992-93 | 4909.0 | 5.5 | 26921.0 |
1993-94 | 5956.0 | 15.8 | 94406.0 |
La demande moyenne en céréales pendant la période 1988-1992 s'est élevée à 82 millions qx dont 78 % pour la consommation humaine, 15% pour la consommation animale. Les 7% restants sont estimés se répartir entre les semences et pertes.
La part de la consommation en blé par rapport à la consommation totale en céréales a connu une hausse pendant ces 25 dernières années. Elle est passée de 60% au début des années 70 à 82% actuellement. Cet accroissement est principalement dû à l'accroissement de la consommation en blé tendre. Pendant la même période, la consommation en orge et en mais ont connu une baisse et ne représent respectivement que 14 % et 2% de la consommation totale céréales.
La demande sur la farine industrielle a aussi connu une hausse. La quantité écrasée par les minoteries industrielles est passée de 7 millions qx au début des années 70 à 24 millions actuellement.
En ce qui concerne la consommation humaine, il y a lieu de noter que en cas de supression de la subvention accordée actuellement au blé tendre, la demande sur cette denrée pourrait accuser une baisse au profit du blé dur. La part de l'orge et du mais dans la consommation humaine est supposée décroissante compte tenu du changement des habitudes alimentaires de la population et en partciulier du developpement de la consommation de la farine en milieu rural.
Le Tableau (I.2) indique les quantités importées par le Maroc pendant ces dernières années pour assurer la couverture de ses besoins en céréales.
EXERCICE | BLE TENDRE | BLE DUR | ORGE | MAIS | TOTAL |
1984-85
1985-86 1986-87 1987-88 1988-89 1989-90 1990-91 1991-92 1992-93 1993-94 1994-95 * |
23.049
19.224 13.124 20.905 13.396 10.605 17.608 14.757 24.942 23.281 8.106 |
74
0 0 0 0 0 411 379 2.506 3.202 1.013 |
1.245
96 0 36 0 0 1.649 1.768 6.111 3.308 3.080 |
1.295
1.777 1.901 2.383 1.207 898 1.612 2.032 2.676 3.342 4.131 |
25.664
21.097 15.025 23.324 14.603 11.503 21.280 18.936 36.235 33.133 16.330 |
Source:ONICL
* premières prévisions ONICL