Utilisation du sorgho

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La consommation totale de sorgho dans le monde correspond géographiquement d'assez près à sa production, puisqu'il est pour l'essentiel consommé dans les pays où il est cultivé. Le sorgho a deux usages distincts: l'alimentation humaine et l'alimentation animale. Au début des années 60, une très grande partie de la production servait directement à l'alimentation humaine, mais depuis cette proportion n'a cessé de baisser. En fait, la consommation de sorgho pour l'alimentation animale a plus que doublé depuis le début des années 60, passant de 30 à 60 pour cent, alors que le volume de l'utilisation totale pour l'alimentation humaine est resté inchangé ou a même légèrement diminué (tableau 6). En Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud et Océanie, la plus grande partie de la production sert à l'alimentation animale.

TABLEAU 5 - Sources d'énergie et de protéines dans l'apport alimentaire des 10 plus grands producteurs mondiaux de sorgho, 1987-1989

Source:. FAO, 1991.

Alimentation humaine

Alors que la consommation alimentaire totale de l'ensemble des céréales a considérablement augmenté au cours des 35 dernières années, la consommation alimentaire mondiale de sorgho est restée stable. Cette stagnation s'est produite parce que, en dépit du fait que nutritionnellement le sorgho supporte bien la comparaison avec les autres céréales, on le considère dans de nombreux pays comme une céréale de qualité inférieure. La consommation par habitant est élevée dans les pays et les régions où le climat ne permet pas la production économique d'autres céréales et où les revenus par habitant sont relativement faibles. Il s'agit en particulier des pays qui bordent les franges sud du Sahara, notamment l'Ethiopie et la Somalie, où la moyenne nationale de la consommation de sorgho par habitant peut atteindre jusqu'à 100 kg par an. D'autres pays où la consommation par habitant est importante sont le Botswana, le Lesotho, le Yémen, certaines provinces de la Chine et plusieurs Etats de l'Inde. Dans la majorité des autres

TABLEAU 6 - Utilisation du sorgho: moyenne 1981-1985 et taux de croissance de 1961-1965 à 1981-1985

Source FAO, 1988. pays, la consommation alimentaire est relativement faible ou négligeable, comparée aux autres céréales.

Les pays d'Afrique et d'Asie représentent plus de 95 pour cent de l'utilisation alimentaire totale de sorgho (tableau 6). En Afrique, la consommation humaine représente près des trois quarts de l'utilisation totale et une fraction importante de la ration calorique totale dans la plupart des pays. Ainsi, au Burkina Faso, environ 45 pour cent de la ration calorique annuelle totale apportée par les céréales viennent du sorgho, bien que cette part ait baissé au début des années 60 où elle était de 55 pour cent. La Chine et l'Inde représentent environ 90 pour cent de l'utilisation alimentaire totale de sorgho en Asie.

Les données dont on dispose pour l'Afrique indiquent que, malgré une augmentation de l'utilisation alimentaire totale entre le début des années 60 et le milieu des années 80, la consommation moyenne par habitant est tombée de 20 kg à 15 kg par an (FAO, 1988). Les diminutions ont été constatées surtout au Kenya, au Mozambique, au Nigéria et en Somalie, mais elles se sont aussi manifestées au Botswana, en Ethiopie, au Lesotho et au Zimbabwe. En Asie, I'utilisation alimentaire aussi bien totale que par habitant a baissé. Cette baisse de la consommation par habitant intervenue dans de nombreux pays a été due à des modifications des habitudes des consommateurs suscitées par divers facteurs: le rythme rapide d'urbanisation, le temps et l'énergie nécessaires pour préparer les aliments à base de sorgho, des structures domestiques inadéquates, la médiocrité des moyens de commercialisation et des techniques de transformation, l'instabilité de l'offre et la faible disponibilité des produits à base de sorgho, notamment la farine, comparée aux autres denrées alimentaires. Les changements d'habitudes de consommation se sont surtout produits dans les zones urbaines; la consommation alimentaire du sorgho par habitant dans les zones productrices rurales est restée considérablement plus élevée que dans les villes. De plus, les politiques nationales appliquées dans un certain nombre de pays ont eu une influence négative sur l'utilisation du sorgho en tant qu'aliment. Ainsi, les grandes quantités de blé et de riz importées à bas prix et les politiques de subvention de la production de ces céréales dans certains pays ont eu un impact extrêmement négatif sur la production de sorgho.

Alimentation animale

L'utilisation du grain pour l'alimentation animale a été un élément dynamique de stimulation de la consommation mondiale de sorgho. La demande correspondante a été le principal moteur de l'augmentation de la production mondiale et des échanges internationaux depuis le début des années 60. Cette demande est fortement concentrée dans les pays développés, où l'alimentation animale représente environ 97 pour cent de l'utilisation totale, ainsi que dans certains pays en développement à revenu plus élevé, surtout en Amérique latine, où 80 pour cent de la production de sorgho sont utilisés pour l'alimentation animale. Les Etats-Unis, le Mexique et le Japon sont les principaux pays consommateurs, suivis de l'Argentine, de l'ex-URSS et du Venezuela. Ensemble, ces pays représentent plus de 80 pour cent du sorgho utilisé dans le monde pour l'alimentation animale.

Production de mil

Plusieurs types de mils sont cultivés dans le monde. Les chiffres de la FAO sur la superficie, le rendement et la production de l'ensemble des mils sont donnés sous la rubrique générale «mil». Le mil chandelle, l'éleusine cultivée et le millet commun représentent une grande proportion de la production mondiale, qui est passée de 26 millions de tonnes en 1979-1981 à 31 millions de tonnes en 1988 et a été analogue en 1989 et 1990. L'Asie, l'Afrique et l'ex-URSS produisent la presque totalité des mils cultivés dans le monde, comme l'indique le tableau 7. En 1990, les principaux producteurs de mil étaient l'Inde (39 pour cent), la Chine (15 pour cent), le Nigéria (13 pour cent) et l'URSS (12 pour cent) (tableau 8).

La superficie cultivée en mil a légèrement diminué, passant de 38,1 millions d'ha en 1979-1981 à 37,6 millions d'ha seulement en 1990. Cependant, la production a augmenté de 17 pour cent, passant de 25,6 millions de tonnes en 1979-1989 à 29,8 millions de tonnes en 1990. Cette augmentation a été due en grande partie à la croissance de la production au Nigéria (65 pour cent), en Inde (25 pour cent) et dans l'ex-URSS (207 pour cent). En revanche, il y a eu en Chine une baisse de 24 pour cent pendant la même periode.

Dans les 10 principaux pays producteurs de mil, à I 'exception de l'URSS, les produits végétaux ont constitué 90 pour cent ou plus de l'apport énergétique total en 1987-1989 (tableau 9). En Inde, en Chine, au Nigéria, au Niger, au Mali, en Ouganda, au Burkina Faso et au Népal, les produits végétaux ont fourni plus de 80 pour cent des protéines. Ainsi, dans de nombreux pays producteurs de sorgho et de mil, ce sont les produits végétaux, en particulier les céréales, qui fournissent l'essentiel de l'énergie et des protéines.

TABLEAU 7 - Superficie, rendement et production mondiales de mil par régions, 1990

Source FAO, 1991.

TABLEAU 8 - Principaux producteurs de mil, 1990

Source: FAO, 1991.

TABLEAU 9 - Sources d'énergie et de protéines dans l'apport alimentaire des 10 plus grands producteurs mondiaux de mil, 1987-1989

Source: FAO, 1991.

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