La conservation des grains a la ferme
Le stockage des grains à la ferme, s'il ne présente pas toujours un intérêt économique évident pour le producteur de céréales, s'impose souvent à l'agriculteur-éleveur.
Une installation de stockage des grains à la ferme ne se conçoit, d'une façon générale, que pour une durée de stockage assez longue, permettant à l'agriculteur de la rentabiliser.
Elle permet la maîtrise du rythme de récolte. L'agriculteur qui stocke reste maître de sa récolte: il peut bénéficier des avantages accordés par l'organisme stockeur auquel il livre (majorations mensuelles) ou bien vendre lorsque les prix sont les plus intéressants.
L'éleveur qui stocke assure déjà la conservation de sa propre récolte et peut acheter différentes céréales lorsque les prix sont intéressants pour fabriquer ses aliments à moindre coût.
Toutefois, il faut tenir compte dans un calcul de rentabilité de l'immobilisation du capital grain, des charges investissement et de fonctionnement de l'installation
Le présent document comporte la description de tous les points à prendre en compte lors de la conception d'une installation fermière de stockage et de conservation des grains. Un avis essentiellement technique est fourni sur les principaux types de matériel rencontrés.
Il est très important de prendre en compte les différents postes abordés dans cette brochure. En effet certains d'entre eux tels l'échantillonnage, la mesure de la teneur en eau et de la température du grain, le nettoyage, etc... qui peuvent paraître secondaires au premier abord sont déterminants pour la conduite correcte du stockage. Les investissements à consentir pour ces matériels sont faibles en comparaison de l'ensemble et sont de toute façon sans commune mesure avec les pertes de poids de grain et les réfactions de prix qui peuvent être occasionnées par une mauvaise conservation.
Lors de la campagne céréalière 1985/1986, la part de collecte nationale effectuée à la moisson pour le blé et l'orge ne représentait que 55,5 % de la collecte totale annuelle. La quantité restante est donc stockée à la ferme pendant une durée plus ou moins longue.
L'auto-consommation représente, toutes céréales confondues une quantité moyenne d'environ 10 millions de tonnes par campagne. En 1988, avec 18,8 millions de tonnes, le stockage à la ferme représente 38 % de la capacité nationale de stockage.
Bien que réalisé avec des équipements de valeur technique très différente, le stockage a la ferme constitue un élément indispensable important de la filière céréale.
On peut répartir les types de stockage fermier en trois catégories:
Au cours de ces 10 dernières années, la proportion de ces différents types de stockage est restée relativement stable, avec une croissance soutenue de 5,2 % par an de la capacité totale, tant à la ferme qu'en organisme stockeur (figure ci-contre). La baisse du prix des céréales en francs constants n'a pas cassé le rythme des investissements.
Par contre l'amélioration de la qualité du matériel est très lente, car elle ne touche que le stockage en cellules, mais elle est régulière.
En 1965 seulement 17 % du stockage total était ventilable; en 1977 ce taux passait à 32 %, et aujourd'hui 43 %, soit une amélioration moyenne de 1,2 % par an sur 22 ans.
Le stockage en cellule est dans l'ensemble de bonne qualité, bien que 25 % de la capacité ne soit pas encore ventilable.
Il reste néanmoins un gros effort à faire pour améliorer le matériel de stockage et son utilisation si l'on veut préserver la qualité des grains produits.
Evolution des capacités de stockage a la ferme et en organismes stockeurs. (D'après ONIC).