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APPELLATIONS
Numéro du CAS: 67-66-3
Nom dans le registre: Chloroforme
Nom de la substance: Trichlorométhane
Synonymes, noms commerciaux: Haloform , R20
Nom(s) anglais: Chloroform , Trichlormethan
Nom(s) allemand(s): Chloroform, Trichlormethan
Description générale: Liquide incolore, fortement
réfringent, d'odeur éthérée caractéristique.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: CHCl 3
Masse atomique relative: 119,4 g
Masse volumique: 1,48 g/cm3
Densité de gaz: 4,12
Point d'ébullition: 61°C
Point de fusion: -63°C
Tension de vapeur: 21 x 103 Pa
Solubilité: Dans l'eau: 8,1 g/l; miscible avec des
solvants, tels que le benzène, le pentane, l'hexane, l'éthanol
et l'oxyde de diéthyle.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 4,96 mg/m3
1 mg/m3 = 0,20 ppm
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
Le chloroforme est utilisé à raison de 75% pour la
fabrication de monochlorodifluorométhane (CFC22) utilisé comme
réfrigérant mais aussi comme produit intermédiaire pour la
fabrication de tétrafluoroéthène, qui peut ensuite être
polymérisé (PTFE), ainsi que de colorants, de médicaments et
de produits phytosanitaires. Son application en tant que solvant
et anesthésique est en forte régression.
Origine/fabrication:
Le chloroforme est fabriqué à raison de 90-95% par
hydrochloration de méthanol ou par chloration de méthyle. 5 à
10% sont produits à partir de l'eau de mer (réaction de iodure
de méthyle avec chlore inorganique). Des quantités
importantes de trichlorométhane se forment lors du blanchiment
au chlore de la cellulose, ou bien lors de la chloration de
l'eau. Le chloroforme vendu dans le commerce contient
différentes substances polluantes, et notamment les suivantes:
bromochlorométhane, bromodichlorométhane, chlorure de
méthylène, tétrachlorométhane, 1-2-dichloroéthane,
trichloroéthène et tétrachloroéthane.
Chiffres de production:
Production mondiale 1973: | 245 000 - 300 000 t | sel. KOCH, 1989 |
D 1982: | 35 500 t | sel. UBA, 1986 |
Emissions:
Les émissions liées à la production et à l'utilisation de
cette substance se chiffrent à env. 10.000 t par an, ce à quoi
vient s'ajouter une contamination annuelle des eaux à
concurrence d'environ 10.000 t (Sel. KOCH, 1989).
TOXICITE
Homme: | 5.000 mg/m3 après 7 mn vertiges, céphalées | sel. BUA, 1985 |
20.000 mg/m3 sensation d'évanouissement | sel. BUA, 1985 | |
69.440 mg/m3 anesthésie totale et profonde | sel. BUA, 1985 | |
> 79.360 mg/m3 arrêt respiratoire, mort | sel. BUA, 1985 | |
LDLo 10 ppm, inhalation (I a) | sel. KOCH, 1989 | |
Mammifères: | ||
Rat | DL50 1.194 mg/kg, v. orale | sel. DVGW, 1988 |
LCLo 8.000 ppm, inhalation (4 h) | sel. BUA, 1985 | |
Souris | DL50 80 mg/kg, v. orale | sel. BUA, 1985 |
DL50 28.000 mg/kg, inhalation | sel. BUA, 1985 | |
Chien | DL50 1.100 mg/kg, v. orale | sel. DVGW, 1988 |
Lapin | DLLo 500 mg/kg, v. orale | sel. BUA, 1985 |
Cobaye | LCLo 20.000 ppm, inhalation (2 h) | sel. BUA, 1985 |
Organismes aquatiques: | ||
Orphie | CL50 162-191 mg/l (48 h) | sel. UBA, 1986 |
Truite arc-en-ciel | CL50 18-66,8 mg/l (96 h) | sel. UBA, 1986 |
Grande perche soleil | CL50 18-115 mg/l (96 h) | sel. UBA, 1986 |
Daphnie | CL50 28,9 mg/l (48 h) | sel. UBA, 1986 |
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: L'absorption se fait le plus souvent
par inhalation, une partie étant résorbée dans les poumons, et
le reste expiré. De même, en cas d'administration par voie
orale, une grande partie est expirée ou éliminée par les
reins.
Le chloroforme provoque des lésions du système nerveux
central, du foie, du coeur et des reins. De fortes doses ont un
effet narcotisant.
Des expériences sur les animaux ont mis en évidence le caractère carcinogène du chloroforme; des effets mutagènes ou tératogènes n'ont pas encore été observés à ce jour.
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Milieu aquatique :
Cette substance se dégrade très lentement dans le milieu
aquatique (catégorie de risque 3 pour l'eau en République
fédérale d'Allemagne). En raison de sa forte volatilité, le
chloroforme produit des émanations de gaz au-dessus des eaux de
surface. En dépit d'une forte liposolubilité, le chloroforme
est faiblement bioaccumulable (facteur de bioaccumulation dans le
poisson: 6; UBA, 1986).
Atmosphère:
En raison de sa forte volatilité, le chloroforme se
dégage dans l'atmosphère et s'y accumule en petites quantités.
Cette substance se décompose sous l'effet de la lumière.
Sols:
Le chloroforme n'est pas adsorbé sur les particules du sol, de
sorte qu'une accumulation dans les sols ou les sédiments est
exclue.
Dégradation, produits de décomposition:
La dégradation biologique en anaérobiose donne lieu à la
production de gaz carbonique, de chlorure et de méthane. Dans
l'organisme, la dégradation donne naissance à du gaz
carbonique, du chlorure et du phosgène. En présence d'oxydants
forts, le chloroforme se décompose avec production simultanée
de phosgène et de chlore (DVGW, 1988).
Chaîne alimentaire:
Le chloroforme est une substance ubiquitaire que l'on
trouve également dans les produits alimentaires. En raison
notamment de la chloration de l'eau, l'eau potable contient de
fortes concentrations de trichlorométhane. L'absorption
quotidienne de chloroforme est estimée à 10 µg/personne en
moyenne, dont un quart provient de l'eau potable et de
l'alimentation, et la moitié environ de l'atmosphère (DVGW,
1988).
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Milieu | Secteur | Pays/ organ. | Statut | Valeur | Cat. | Remarques | Source |
Eau : | Surface | D/NL | (L) | 1 mg/l | IAWR | Pour trait. naturel | sel. DVGW, 1988 |
Surface | D/NL | (L) | 5 mg/l | IAWR | Pour trait. phys.-chim. | sel. DVGW, 1988 | |
Eau pot. | CDN | (L) | 350 µg/l | 1978 | sel. DVGW, 1988 | ||
Eau pot. | CH | (L) | 25 µg/l | 1) | sel. DVGW, 1988 | ||
Eau pot. | D | (R) | 25 µg/l | Commission BGA1) | sel. DVGW, 1988 | ||
Eau pot. | USA | (L) | 100 µg/l | Cumul 3-halométh. | sel. DVGW, 1988 | ||
Eau pot. | OMS | R | 30 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |||
Air: | Emission | D | L | 20 mg/m3 | flux massique ³ 0,1 g/h | sel. TA-Luft, 1986 | |
D | L | 10 mg/m3 | MIK | Valeur l. durée3) | sel. BAUM, 1988 | ||
D | L | 30 mg/m3 | MIK | Valeur c. durée3) | sel. BAUM, 1988 | ||
Amb.prof. | D | L | 50 mg/m3 | MAK | 2) | DFG, 1989 | |
Amb.prof. | USA | (L) | 50 mg/m3 | TWA | 3) | ACGIH, 1986 | |
Aliments: | D | L | 25 µg/l | Eau minérale | sel. DVGW, 1988 |
Remarques:
1) Cumul chloroforme, bromoforme,
bromodichlorométhane, dibromochlorométhane
2) Substance à effet cancérogène présumé
3) Valeurs douteuses non confirmées, à prendre avec
précaution
En Allemagne, utilisation interdite dans les cosmétiques,
médicaments et pesticides
VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE
Milieu/origine | Pays | Valeur | Source | |
Eau : | ||||
Rhin (Wiesbaden, 1986) | D | 0,35-2,1 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |
Rhin (Lobith, 1985) | D | 0,5-4 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |
Main (Sindlingen, 1983) | D | 21 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |
Moselle (1983) | D | 0,5-0,7 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |
Elbe (1983) | D | 0,6-9,8 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |
Côte Mer du Nord (Emden) | D | 0,56-3,8 µg/l | sel. UBA, 1986 | |
Mer Baltique | D | 0,06-0,17 µg/l | sel. UBA, 1986 | |
Eau potable: | jusqu'à 910 µg/l | sel. KOCH, 1989 | ||
Eau souterraine : | jusqu'à 620 µg/l | sel. KOCH, 1989 | ||
Sédiments: | ||||
Ruhr (1972-1981) | D | 1-3 mg/kg | sel. DVGW, 1988 | |
Atmosphère: | ||||
Concentration de fond | 0,05-0,1 µg/m3 | sel. KOCH, 1989 | ||
Zones urbaines | jusqu'à 74 µg/m3 | sel. KOCH, 1989 |
EVALUATION ET REMARQUES
Compte tenu de la distribution ubiquitaire de cette substance et des quantités considérables qui migrent chaque année dans l'environnement, le chloroforme doit être considéré comme écologiquement dangereux. Certes on manque encore d'informations sur les effets et les concentrations dans les sols et dans l'édaphon ainsi que sur le potentiel génotoxique. Il convient en particulier d'éviter dans la mesure du possible la chloration de l'eau afin de réduire la pollution des eaux souterraines et de l'eau potable, sans négliger pour autant les mesures d'hygiène préventive nécessaires.
APPELLATIONS
Numéro du CAS:
Nom dans le registre: Chlorophénols
Nom de la substance: Chlorophénols
Synonymes, noms commerciaux:
Nom(s) anglais: Chlorophenols
Nom(s) allemand(s): Chlorophenole
Description générale: Solide incolore (sauf
o-chlorophénols) ayant une odeur forte.
Remarques: Le groupe des chlorophénols se compose de 19 substances différentes. Etant donné que le pentachlorophénol (PCP) est la substance la plus importante dans ce groupe, les propriétés physico-chimiques indiquées sont celles du PCP.
Numéro du CAS: 87-86-5
Nom dans le registre: Pentachlorophénol
Nom de la substance: Pentachlorophénol
Synonymes, noms commerciaux: PCP,
2,3,4,5,6-Pentachlorophénol , Dowicide G, Dowicide 7,
Penta, Santophen 20, Pentacon, Penchlorol, Pentakil, Sontobrite,
Weedone
Nom(s) anglais: Pentachlorphenol
Nom(s) allemand(s): Pentachlorophenol
Description générale: Solide incolore ayant une odeur
forte
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: C6Cl5OH
Masse atomique relative: 266,35 g
Masse volumique: 1,978 g/cm3
Point d'ébullition: 300°C (décomposition)
Point de fusion: 190°C
Tension de vapeur: 23 x 10-3 Pa
Solubilité: Dans l'eau: 20 mg/l ; soluble dans
l'alcool, l'éther, l'acétone, le benzène.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 11,1 mg/m3
1 mg/m3 = 0,09 ppm
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
En raison de leurs propriétés anti-microbiennes à large
spectre, les chlorophénols ont été utilisés comme agents de
préservation pour le bois, les peintures, les fibres
végétales et le cuir, de même que comme désinfectant. Les
chlorophénols sont en outre utilisés comme herbicides,
fongicides et insecticides, de même que comme produit
intermédiaire dans la production de produits pharmaceutiques et
de colorants.
Origine/fabrication:
La plupart des chlorophénols revêtant une importance
économique sont obtenus par chloration directe de phénol à
l'aide de gaz chloré. Dans le produit technique, on retrouve des
impuretés, d'autres isomères de chlorophénol ou des
chlorophénols comportant plus ou moins de chlore. Les
chlorophénols lourds sont contaminés avant tout par des
phénoxyphénols polychlorés, des chlorodibenzoparadioxines et
des chlorodibenzofurannes. Les émissions proviennent avant tout
de la fabrication,du stockage, du transport et des applications
des chlorophénols.
Chiffres de production:
Production mondiale (sauf ex-COMECON et Chine) 100.000 t/a
Chlorophénols lourds (4-5 atomes de chlore) 35-40.000 t/a
Chlorophénols légers (1-3 atomes de chlore) 60.000 t/a
(chiffres extraits de ULLMANN 1985)
TOXICITE
Homme: | DL 50-500 mg/kg, v. orale (estimation) | |
Mammifères: | ||
Rat | DL50 670 mg/kg, v. orale (2-chlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 950 mg/kg, v. percutanée (2- chlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 570 mg/kg, v. orale (3- chlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 1030 mg/kg, percutanée (3- chlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 261 mg/kg, v. orale (4- chlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 1390 mg/kg, percutané (4- chlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 580 mg/kg, v. orale (2,4-dichlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 1730 mg/kg, percutanée (2,4-dichlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 820 mg/kg, v. orale (2,4,5-trichlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 2260 mg/kg, percutané (2,4,5-trichlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 1620 mg/kg, v. orale (2,4,5-trichlorophénol, sel sodium) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 820 mg/kg, v. orale (2,4,6-trichlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 140 mg/kg, v. orale (2,3,4,6-tétrachlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 210 mg/kg, v. percutanée (2,3,4,6-tétrachlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 50 mg/kg, v. orale (pentachlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 100 mg/kg, v. percutanée (pentachlorophénol) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 210 mg/kg, v. orale (pentachlorophénol, sel sodium) | sel. ULLMANN 1986 |
Rat | DL50 72 mg/kg, percutanée (pentachlorophénol, sel de sodium) | sel. ULLMANN 1986 |
Organismes aquatiques: | ||
Orphie | CL50 0,60 mg/l (96 h), pentachlorophénol | sel. RIPPEN 1990 |
Truite arc-en-ciel | CL50 0,12-0,26 mg/l (96 h), pentachlorophénol | sel. RIPPEN 1990 |
Daphnie | CL50 0,33-0,41 mg/l (96 h), pentachlorophénol | sel. RIPPEN 1990 |
Bactéries (div.) | NOEC 12,3 mg/l (30 mn), croissance | sel. RIPPEN 1990 |
Algues | CE50 10-7000 µg/l (96h), croissance, pentachlorophénol | sel. RIPPEN 1990 |
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: Les chlorophénols peuvent
être absorbés par les poumons, l'appareil digestif et la peau.
Près de 80% des chlorophénols sont éliminés par les reins
sans avoir subi aucune transformation.
La toxicité des chlorophénols dépend du degré de chloration,
de la position des atomes de chlore, ainsi que de la pureté de
l'échantillon. Les chlorophénols provoquent des
irritations des yeux et de l'appareil respiratoire. Les doses
toxiques de chlorophénols provoquent des convulsions, des
difficultés respiratoires, le coma et finalement la mort. Après
des administrations répétées, les doses toxiques peuvent finir
par porter atteinte aux organes internes (en particulier au foie)
et à la moelle osseuse.
Les expériences sur des animaux ont montré que les pentachlorophénols avaient des effets toxiques sur les embryons (effet létal à des concentrations plus élevées). Le produit technique PCP a probablement des effets carcinogènes dus avant tout à la contamination. Des effets mutagènes ne peuvent pas être exclus.
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Milieu aquatique :
Dans le milieu aquatique, les chlorophénols peuvent se
dissoudre en substances libres ou complexes, ou peuvent être
absorbés sur des matières en suspension. Leur élimination
s'opère principalement par voie de biodégradation, celle-ci
pouvant être rapide en présence de micro-organismes adaptés.
Toutefois, la biodégradation du PCP est nettement plus difficile
que celle d'autres chlorophénols. Les chlorophénols sont
également éliminés de l'eau par photodécomposition et
volatilisation. Enfin, l'adsorption de chlorophénol sur des
matières en suspension influe sur les quantités de
chlorophénols se trouvant dans l'eau: alors que les
chlorophénols légers sont difficilement fixés, le PCP a une
capacité de fixation très importante.
Atmosphère:
Du fait de sa volatilité, le PCP migre dans l'atmosphère. La
volatilité s'accroît considérablement lorsque la température
augmente mais dépend également d'additifs éventuels et, par
exemple, de la nature du bois traité. Le bois de feu traité au
PCP libère des dibenzodioxines et dibenzofurannes polychlorés
(PCDD/F).
Sols:
La persistance des chlorophénols dans les sols dépend de
leur propriété d'adsorption et de désorption. Seule
l'adsorption de PCP a fait l'objet d'études plus approfondies.
Le PCP est très fortement fixé sur les particules de sol et
n'est pas facilement lessivé par la pluie. Outre cette
adsorption et désorption, les voies d'infiltration rapide
peuvent jouer un rôle important dans le transport de PCP dans
les sols. Il est peu probable que le PCP soit dégradé lorsqu'il
atteint la nappe phréatique. Depuis 1984, il est, en Allemagne,
interdit de stocker les déchets provenant de la fabrication de
PCP sur des décharges ouvertes, ceci afin d'éviter
l'infiltration d'eau contaminée par des PCP.
Dégradation, produits de décomposition, demi-vie:
Le PCP libre ou le PCP dissout dans l'eau est minéralisé en
l'espace de quelques jours lorsqu'il est exposé à la lumière
du soleil (cette minéralisation est encore plus rapide pour le
PCP adsorbé sur des substances solides). Une telle dégradation
ne s'effectue pas si le PCP a atteint les couches les plus
profondes du sol ou les eaux souterraines. La dégradation dans
l'eau dépend toujours du pH et de la température. Elle est
sujette à de fortes fluctuations (par exemple: demi-vie à un pH
de 5,1 = 328 h, à un pH 6 = 3 120 h -dans
les deux cas à 30°C). Bien que le PCP puisse être dégradé
par des micro-organismes dans certaines conditions, la substance
doit être considérée comme difficilement biodégradable. De la
quinone se forme au cours de la dégradation et le processus peut
impliquer une minéralisation complète.
Chaîne alimentaire:
La bioaccumulation dans l'écosystème aquatique n'est pas
influencée seulement par le type d'écosystème concerné mais
dépend également dans une large mesure du biotope de même que
de la durée, de l'intensité et de l'exposition. L'élimination
dépend également de types/organes spécifiques avec des
demi-vies atteignant entre 7 heures et 7 jours. La question de
savoir si le PCP était absorbé directement à partir de l'eau
par les poissons et les autres organismes aquatiques ou si la
chaîne alimentaire était impliquée a donné lieu à des
conclusions contradictoires. Les plantes peuvent accumuler
le PCP stocké dans le sol pendant plusieurs saisons de
végétation.
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Milieu | Secteur | Pays/ organ. | Statut | Valeur | Cat. | Remarques | Source |
Eau : | Eau pot. | D | L | 0,1 µg/l | sel. DVGW, 1988 | ||
Eau pot. | CE | L | 0,1 µg/l | sel. CE, 1980 | |||
Eau sout. | D(HH) | R | 0,3 µg/l | Substance indiv.1) | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Eau sout. | D(HH) | R | 1,5 µg/l | Substance indiv.2) | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Eau sout. | D(HH) | R | 0,5 µg/l | Groupe de subst.1) | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Eau sout. | D(HH) | R | 2 µg/l | Groupe de subst.2) | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Eau sout. | NL | R | 0,25 µg/l | Monochlorophénol (total) Référence |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | L | 100 µg/l | Monochlorophénol (total) Intervention |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | R | 0,08 µg/l | Dichlorophénol (total) Référence |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | L | 30 µg/l | Dichlorophénol (total) Intervention |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | R | 0,025 µg/l | Trichlorophénol (total) Référence |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | L | 10 µg/l | Trichlorophénol (total) Intervention |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | R | 0,01 µg/l | Tetrachlorophénol (total) Référence |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | L | 10 µg/l | Tetrachlorophénol (total) Intervention |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | R | 0,02 µg/l | Pentachlorophénol
(total) Référence |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau sout. | NL | L | 3 µg/l | Pentachlorophénol
(total) Intervention |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Eau surf. | D | R | 1 µg/l | Substance indiv.3) | sel. LAU-BW5), 1989 | ||
Eau surf. | D | R | 5 µg/l | Substance indiv.3) | sel. LAU-BW6), 1989 | ||
Eau surf. | D | R | 2 µg/l | Groupe de subst.4) | sel. LAU-BW5), 1989 | ||
Eau surf. | D | R | 10 µg/l | Groupe de subst.4) | sel. LAU-BW6), 1989 | ||
Sols: | NL | L | 10 mg/kg SSA | Groupe de subst., Intervention | sel. TERRA TECH 6/94 | ||
NL | L | 5 mg/kg | Pentachlorophénol , Intervention |
sel. TERRA TECH 6/94 | |||
Air: | Amb.prof. | D | L | 0,5 mg/m3 | MAK | sel. DFG, 1989 | |
Amb.prof. | SU | (L) | 0,1 mg/m3 | PDK | sel. DVGW, 1988 | ||
Amb.prof. | USA | (L) | 0,5 mg/m3 | TWA | sel. DVGW, 1988 |
Remarques:
1) La qualité des eaux souterraines devrait faire
l'objet d'études approfondies
2) Des mesures d'assainissement devraient être prises
3) Pour le traitement de l'eau potable avec des
procédés naturels
4) Pour le traitement de l'eau potable avec des
procédés chimiques et physiques
5) Recherches plus approfondies nécessaires
6) Des mesures d'assainissement sont nécessaires
En Suède, l'utilisation de tous les chlorophénols est interdite
depuis 1978.
EVALUATION ET REMARQUES
L'utilisation des chlorophénols doit être évitée dans la mesure du possible en raison de la forte toxicité de ces derniers pour les organismes aquatiques. La production d'eau potable par chloration d'eau de rivière est problématique car elle peut donner lieu à la formation de chlorophénols d'odeur et de goût très âcres. Le PCP technique contient des impuretés d'autres chlorophénols et de substances aromatiques, de même que des traces de dibenzo-p-dioxines et dibenzofurannes polychlorés (PCDD/F); il représente la principale source d'émission de ces substances dans l'environnement. La toxicité du PCP peut en partie être attribuée à de telles impuretés.
Voir également les fiches d'information consacrées aux 'phénols'.