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1,1,1-Trichloroethane

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APPELLATIONS

Numéro du CAS: 71-55-6
Nom dans le registre: Ethane, 1,1,1-trichloro-
Nom de la substance: 1,1,1-Trichloroéthane

Synonymes, noms commerciaux: Chloréthène, méthylchloroforme, aérothène" TT , alpha-trichloroéthane, Armaclean , Armaclean spécial, Baltane , Champion Fluid , Chlorotène , Chlorothane NU , Chlorylène , Dowclene WR , Drivertan , Escothen , FO 178 , Genklène , Inhibisol , K 31 , Mécloran , méthyltrichlorométhane , NCI-CO4626, Solvéthane , Telclair X 31 , 1,1,1-tri, triéthane , Vythène C , Wacker 3X1 

Nom(s) anglais: 1,1,1-Trichloroethane, Methyl chloroform
Nom(s) allemand(s): 1,1,1-Trichlorethan, Methylchloroform
Description générale: Liquide incolore, d'odeur éthérique douceâtre.


PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: C2H3Cl3
Masse atomique relative: 133,41
Masse volumique: 1,338 g/cm3
Densité de gaz: 4,55
Point d'ébullition: 74,1°C
Point de fusion: -32,6°C
Tension de vapeur: 133 hPa à 20°C; 200 hPa à 30°C; 445 hPa à 50°C
Température d'ignition: 537°C
Limites d'explosivité: 8,0 - 10,5 vol%
Seuil olfactif: 100 ppm
Solubilité: Dans l'eau: 1,3 g/l; aisément soluble dans l'acétone, le benzène, le tétrachlorure de carbone, le méthanol, l'oxyde de diéthyle, le sulfure de carbone.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 5,54 mg/m3
  1 mg/m3 = 0,183 ppm


ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
Selon BGA (1985), cette substance est utilisée à raison de 30% environ comme solvant  pour le dégraissage des métaux, 30% pour le nettoyage à froid des métaux, 30% comme solvant dans les peintures, mastics, colles, produits de nettoyage pour moteurs, vernis, lubrifiants, pellicules rétractables, revêtements protecteurs, insecticides et aérosols, les 10% restants concernant des utilisations très diverses comme p.ex. les correcteurs liquides pour machines à écrire.

La demande a baissé ces dernières années suite à l'adoption d'une réglementation stricte par de nombreux pays industrialisés. Ce solvant a été remplacé par d'autres produits dans de nombreuses applications. Des stabilisateurs sont toujours ajoutés au produit commercial. Le produit commercial contient toujours des stabilisateurs, et devient explosif en présence de taux d'oxygène et de températures élevés. En République fédérale d'Allemagne, le décret de 1980 sur les matières industrielles ("Arbeitsstoffverordnung") fait figurer le 1,1,1-trichloroéthane parmi les substances dangereuses pour la santé humaine.

Origine/fabrication:
Le 1,1,1-trichloroéthane n'existe pas à l'état naturel; il est produit industriellement à partir de 1,2-dichloroéthane ou d'éthane.

Chiffres de production:

USA 1980 314.022 t (ATRI, 1985)
CE 1978 123.000 t (ATRI, 1985)
Japon 1980 86.000 t (ATRI, 1985)
République fédérale d'Allemagne 1978 35.000 t (DVGW, 1985)
Production mondiale 1984 450.000 t (ULLMANN, 1986)


TOXICITE

Mammifères:
Souris DL50 2.568-9.700 mg/kg, v.orale sel. EPA, 1984
Rat DL50 10.000 mg/kg (14 j) sel. UBA, 1986
Rat DL50 11.000-14.300 mg/kg, v.orale sel. EPA, 1984
Lapin DL50 15.800 mg/kg, v.dermale sel. EPA, 1984
Chien DL50 4.140 mg/kg, v.intraveineuse sel. EPA, 1984
Cobaye DL50 8.600 mg/kg, v.orale sel. EPA, 1984
Organismes aquatiques:
Orphie CL0 94 mg/l (48 h) sel. UBA, 1986
Orphie CL50 123 mg/l (48 h) sel. UBA, 1986
Orphie CL100 201 mg/l (48 h) sel. UBA, 1986
Vairon d'Amérique CL50 52,8-105 mg/l (96 h) sel. UBA, 1986
Grande perche soleil CL50 69,7 mg/l (96 h) sel. UBA, 1986
Daphnie CL0 2.275 mg/l (24 h) sel. UBA, 1986
Daphnie CL50 530 mg/l (48 h) sel. UBA, 1986
Daphnie CL100 2.384 mg/l (24 h) sel. UBA, 1986
Algue bleue CE3 350 mg/l (7 j, pH=7) sel. UBA, 1986
Algue verte CE3 430 mg/l (7 j, pH=7) sel. UBA, 1986
Invertébrés:
Pseudomonas putida CE10 > 100 mg/l (30 mn) sel. UBA, 1986
Pseudomonas putida CE3 > 100 mg/l (16 h, pH=7) sel. UBA, 1986
Uronema parduczi CE5 > 1.040 mg/l (20 h, pH=6,8) sel. UBA, 1986

Pathologie/toxicologie:

Homme/mammifères: L'inhalation de 1,1,1-trichloroéthane a un effet anesthésiant. Cette substance est nettement moins toxique que des solvants comparables comme le trichloroéthène ("Tri ") et le tétrachloroéthylène ("Per"). Comme les autres hydrocarbures chlorés, le 1,1,1-trichloroéthane peut causer des lésions hépatiques graves.

L'inhalation de fortes concentrations provoque une perte de conscience, un abrutissement, une baisse de la réactivité, des paralysies de l'appareil respiratoire et circulatoire, puis la mort. La concentration limite pour l'apparition des premiers signes de paralysie chez l'homme est évaluée à 500 ppm, et à partir de 1000 ppm, on observe des effets narcotisants (BGA, 1985). A la suite d'études américaines, on soupçonne désormais le 1,1,1-tricloroéthane d'être responsable de tumeurs du foie.

En République fédérale d'Allemagne, le 1,1,1-trichloroéthane fait partie de la classe de risque C pour les grossesses (il n'y a pas lieu de redouter une atteinte du foetus à condition d'observer les valeurs limites MAK et BAT).

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Milieu aquatique:
Le 1,1,1-trichloroéthane étant plus lourd que l'eau, il se dépose de manière homogène dans les eaux souterraines. Il migre dans le cycle biologique par la voie aquatique. Cette substance est répandue de manière ubiquitaire dans toutes les eaux superficielles; dans les océans, on observe depuis plusieurs années une augmentation de la concentration de ce produit.

Atmosphère:
90% de la production mondiale migrent dans l'atmosphère où ils contribuent à la destruction de la couche d'ozone (DVGW, 1985).

Sols:
Il y a accumulation de 1,1,1-trichloroéthane dans les sols insaturés d'eau et dans les boues d'épuration.

Demi-vie:
Dans les sols insaturés d'eau, la demi-vie dépasse 2 ans. La demi-vie dans la troposphère est évaluée à 5-10 ans (UBA, 1986) et dans l'eau de mer à 39 semaines, pour un pH = 8 et à 10°C (ATRI, 1985).

Dégradation, produits de décomposition:
La dégradation dans la troposphère - selon ATRI (1985) env. 15% des émissions totales - produit d'abord du phosgène, puis du CO2 et du chlorure d'hydrogène (HCl). Etant donné que le 1,1,1-trichloroéthane réagit avec l'ozone, il peut endommager la couche d'ozone (à raison de 0,4% selon ATRI, 1985). Des études récentes ont révélé que le 1,1,1-trichloroéthane peut se transformer en 1,2-dichloroéthylène, qui est une substance toxique dans l'horizon C du sol (DVGW,1985).

Chaîne alimentaire:
Le 1,1,1-trichloroéthane est absorbé à raison de 79% par inhalation, de 17% par la chaîne alimentaire et de 4% par l'intermédiaire de l'eau potable.

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ. Statut Valeur Cat. Remarques Source
Eau: Eau pot. D L 0,01 mg/l   1) sel. TVO, 1990
  Eau pot. CE R 0,001 mg/l   2) sel. DVGW, 1985
               
  Eau sout. D R 0,025 mg/l   1) sel. UBA, 1986
Air:   D L 90 mg/m3 MIK Val.c.durée sel. BAUM, 1988
    D L 30 mg/m3 MIK Val.l.durée sel. BAUM, 1988
  Emission D L 100 mg/m3   flux massique ³ 2 kg/h sel. TA-Luft, 1986
  Amb. prof. D L 1.080 mg/m3 MAK   DFG, 1989
  Amb. prof. SU (L) 20 mg/m3 PDK   sel. SORBE, 1986
  Amb. prof. USA L 1.900 mg/m3   Val.l.durée ACGIH, 1986
  Amb. prof. USA L 2.450 mg/m3   Val.c.durée ACGIH, 1986
Aliments: D (R) 37,5 mg/(kg/j) ADI   sel. UBA, 1986
    D L 0,1 mg/kg   3) sel. UMWELT, 1989
    D L 0,2 mg/kg   4) sel. UMWELT, 1989

Remarques:
1) Concentr. cumulée de 1,1,1-trichloroéthane, dichlorométhane, trichloréthylène et tétrachloréthylène
2) Cumul des composés organiques chlorés sauf pesticides
3) Par référ. à une consommation d'eau potable de 2 l et une consommation de poisson de 6,5 g/j
4) 0,1 mg/kg resp. pour l'une de ces substances: tétrachloréthylène, trichloroéthane ou chloroforme.
5) Valeur cumulative de plusieurs solvants contenus dans un même produit alimentaire

VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE

Milieu/origine Pays Valeur Source
Eaux de surface:      
Affluents du Rhin tributaries, 1978 D 0,1-20 µg/l sel. DVGW, 1985
Rhin: (Lobith, 1978) D 0,01-0,67 µg/l sel. DVGW, 1985
Main (Kostheim, 1978) D 1,76-2,57 µg/l sel. DVGW, 1985
Main inférieur (1980) D max. 98 µg/l sel. DVGW, 1985
Eau potable:      
Ried (1980) D max. 1,5 µg/l sel. DVGW, 1985
Mannheim (1980) D max. 2,5 µg/l sel. DVGW, 1985
Japon (5 villes, 1977) J max. 0,5 µg/l sel. DVGW, 1985
Vienne (1980) A 0,11 µg/l sel. DVGW, 1985
Göteborg (1978) S 0,06 µg/l sel. DVGW, 1985
Atmosphère:      
Concentr. moy.de l'air   0,1 µg/m3 sel. DVGW, 1985
Zones à forte population   0,5-1 µg/m3 sel. DVGW, 1985
Brême (Mai-Juin 1980) D 0,98 µg/m3 (n=15) sel. ATRI, 1985
Bochum (Juin-Déc. 1978) D 1,8 µg/m3 sel. ATRI, 1985
Chutes du Niagara et Buffalo USA 3.600 ng/m3 sel. ATRI, 1985
Sédiments:      
Ruhr (1972-1981) D < 1 µg/l sel. DVGW, 1985
Boues d'épuration GB 0,02 mg/kg sel. ATRI, 1985
Aliments:      
Prod. laitiers avec fruits D max. 0,6 µg/kg sel. ATRI, 1985
Huile d'olive E 10 µg/kg sel. ATRI, 1985
Viande de boeuf, graisse GB 6 µg/kg sel. ATRI, 1985
Pommes de terre GB 4 µg/kg sel. ATRI, 1985

EVALUATION ET REMARQUES

Bien que le 1,1,1-trichloroéthane soit moins toxique que d'autres hydrocarbures chlorés, son utilisation doit être limitée. En effet, l'exposition chronique à de faibles concentrations peut induire des tumeurs malignes du foie. Par ailleurs, il se distingue d'autres solvants comme le tétrachloroéthylène et le trichloroéthène en ceci qu'il contient de fortes concentrations de stabilisateurs qui, à leur tour, ont des effets fortement nocifs. Ainsi, une substance peu toxique à l'état pur peu devenir hautement toxique sous forme de mélange à des additifs. On observe une accumulation croissante de résidus dans les eaux souterraines ainsi que dans l'atmosphère.


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