A quelles recherches faut-il procéder préalablement au lâcher?

Table des matières - Précédente - Suivante

De manière à pouvoir évaluer par comparaisons, après le lâcher, le succès de la méthode de lutte appliquée, il faut, avant d'établir un planning, connaître la propagation de P.t., l'importance des populations ainsi que l'état des pertes. Des enquêtes, effectuées à l'aide de pièges à phéromones, ou encore par prélèvements d'échantillons dans des greniers situés dans les principales zones de culture du mais, vont permettre de déterminer la propagation et la fréquence relative de P.t.. Les pièges à phéromones contiennent la même substance attractive que celles qu'utilisent les coléoptères pour attirer d'autres bostryches.

Pour réaliser ces enquêtes, on accroche un certain nombre de pièges, qui doivent être placés à 100 m au moins de champs de mais ou de greniers. On emploie en général à cet effet des pièges à matériaux adhésifs (pièges delta). Les grandes bouteilles de plastique réutilisables

« Japanese Beetle Traps » sont à long terme plus économiques. Ces bouteilles, qui devront être protégées contre le vol, devront être en outre pourvues d'une bande de carton traitée à un pyréthrinoide et destinée à tuer les coléoptères. P.t. étant une vrillette que l'on rencontre également loin des greniers à mais et qui se reproduit aussi sur le bois, les recherches devront être étendues à différents biotopes, comme les champs et la brousse..

Les évaluations sont à effectuer tous les quinze jours ou tous les mois et s'étendre au minimum sur plusieurs mois (idéalement pendant une année entière), de façon à ce que l'on puisse identifier les fluctuations saisonnières au sein des populations d'insectes.

Une brochure du NRI (adresse en dernière page de ce dépliant) renseigne en détail sur la mise en œuvre des pièges à phéromones et sur les fournisseurs de tels dispositifs.

C'est par une estimation visuelle que l'on peut se faire rapidement une idée des pertes de stockage. Le charançon doit être mis en évidence entre trois et quatre mois environ après emmagasinage de la marchandise par prélèvement de quelques échantillons dans le grenier lorsque la région présente une forte densité de P.t. Vu que l'infestation causée par P.t dans les greniers n'est jamais uniforme, il faut procéder selon le principe du hasard en prélevant au moins 10 épis par grenier et en enquêtant dans 30 greniers environ pour chaque région sélectionnée. Pour obtenir une évaluation des pertes monétaires, on peut soumettre des épis intacts et des épis diversement infestés à des vendeuses du marché ou à des commerçants afin qu'ils en estiment la valeur marchande. A titre complémentaire, on peut demander à des paysans touchés une évaluation personnelle des pertes subies.

Afin de maintenir les coûts (frais de voyage, etc.) aussi bas que possible, on a avantage, avant et après le lâcher, à faire participer des vulgarisateurs et autres collaborateurs des services locaux concernés aux contrôles de routine.

Après s'être fait une idée de la propagation de P.t. dans l'ensemble du pays, ainsi que des pertes financières, on peut alors sélectionner les sites de lâcher. Les conditions essentielles sont en l'occurrence l'apparition régulière du ravageur et l'importance des populations de P.t. En cas de ressources limitées, on privilégiera une réduction du nombre des lâchers, en choisissant pour cela des endroits plus prometteurs, au détriment d'une large dissémination des sites, de manière à augmenter les chances d'établissement de l'insecte utile dans la nature.

Table des matières - Précédente - Suivante