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A l'affivée au centre de stockage il est nécessaire de procéder à un contrôle de poids du produit livré.

- Pont-bascule

C'est le système le plus rationnel mais le plus coûteux. Il est nécessaire de choisir son implantation avec soin pour faciliter le circuit des véhicules (pesée de 50 à 60 t) et surveiller les entrées et sorties. Il doit être correctement entretenu et l'on doit vérifier que des éléments étrangers (cailloux...) ne bloquent pas le plateau et ne viennent pas fausser les mesures.

Fig. 166: Pont-bascule à leviers réducteur. (Doc. TESTUT AQUITAS.)

La «Portée effective» annoncée par les fournisseurs est la valeur maximum de la charge - uniformément répartie - que peut supporter le pont. Elle est très largement supérieure au poids des véhicules pesés. La précision du pont-bascule est de 1/1000. La fosse contenant les mécanismes mesure 1,60 m de profondeur, ce qui peut poser des problèmes dans les zones inondables ou rocheuses. Pour ces cas, il existe des ponts spéciaux de 0,90 m seulement. Pour éviter la détérioration du pont par les véhicules y arrivant trop rapidement, la mise en place d'un dos-d'âne avant le pont est une dissuasion efficace.

- Bascule de circuit

C'est un matériel souvent utilisé car il est meilleur marché que le précédent. La bascule de circuit se place après les élévateurs d'entrée et avant le nettoyeur. Elle est composée d'un bâti en acier supportant un fléau avec d'un côté des poids et de l'autre la trémie peseuse. Un jeu de leviers assure l'ouverture et la fermeture des trappes d'alimentation et d'évacuation sans apport d'énergie extérieure.

C'est un matériel précis (précision 0,5/1 000) mais qui doit être réglé à chaque changement de produit.

Il est recommandé de la nettoyer au moins une fois par semaine et d'effectuer à cette occasion des pesées de contrôle pour un réglage éventuel. A cet effet, on pourra utiliser un by-pass qui dérive la jetée vers un ensacheur.

La régularité d'alimentation de la bascule de circuit est primordiale pour avoir une bonne précision des pesées, aussi est-il nécessaire de prévoir à l'amont de la bascule une trémie de 2 fois au moins sa capacité unitaire, et à l'aval, une trémie de 1,5 fois la jetée.

La bascule de circuit oblige à vider la trémie de réception après chaque livraison pour connaître le poids livré. En pratique la capacité de la bascule est choisie comme suit:

DÉBIT MOYEN DES BASCULES DE CIRCUIT SELON LEUR CAPACITÉ

- Pesée sur bande en continu

Dispositif qui peut être employé dans les organismes stockeurs importants. Il se compose d'une trémie reliée à une bande transporteuse à grand débit (100 à 200 t/h). Les rouleaux de la bande sont reliés à des capteurs électroniques qui permettent de connaître le poids réceptionné en intégrant la charge de la bande et sa vitesse d'avancement.

Enfin nous pouvons signaler un matériel dont nous avons parlé en évoquant l'équipement des magasins sacs... il s'agit du peseur-ensacheur qui au niveau d'un stockage en vrac peut être très utile pour expédier les produits en sacs. De nombreux modèles sont mobiles pour pouvoir être déplacés en différents postes d'ensachage. Pour les zones tropicales humides il est recommandé de demander une exécution spéciale en acier inoxydable (supplément de 20 % environ). La plage de fonctionnement des peseurs-ensacheurs est comprise entre 1/10 et 1 fois le débit nominal (un peseur de 100 kg peut être utilisé pour des pesées de 10 à 100 kg).

La trémie de réception est un élément très important du centre de stockage; sa capacité, sa forme, sa disposition, conditionnent en grande partie la bonne marche du centre pendant la période d'approvisionnement, qui est toujours une période d'activité fébrile.

a) CAPACITÉ DE LA TRÉMIE

Il est logique que la capacité de la trémie soit proportionnelle à celle de l'installation de stockage, mais de toute façon il ne faut pas descendre au-dessous de 8 m³ (60 q, c'est-à-dire la livraison minimum).

Les capacités suivantes peuvent être retenues:

Pour les centres plus importants, la trémie doit permettre de réceptionner les plus lourds véhicules (minimum 20 m³) et la manutention doit avoir un débit suffisant pour la vider en 10 à 15 minutes.

b) RÉALISATION DE LA TRÉMIE

- Généralités

La trémie doit être facile d'accès, donc au ras du sol, et sur un circuit simple des véhicules. Elle doit être hors d'eau, quelle que soit la saison: un vaste auvent l'abritera des pluies.

- Forme

Selon le mode de reprise, la trémie sera:

* en forme de pyramide régulière renversée si la reprise est faite par vis,

* en forme de pyramide irrégulière si la reprise est faite par élévateurs à godets. Le côté près de l'élévateur sera vertical pour permettre la vidange complète dans le pied d'élévateur.

• Reprise par vis

La trémie a la forme d'une pyramide régulière à base carrée ou d'un cône. La profondeur doit être au moins égale à la moitié du côté de la base, l'optimum étant 0,7 fois la dimension du côté pour obtenir un bon écoulement du grain.

Si la base ne peut être que rectangulaire, la profondeur sera de 0,7 fois la longueur du rectangle et la largeur doit être au moins égale à 0,7 fois la longueur.

Exemples:

La petite trémie à reprise par vis est intéressante dans les installations où les cellules sont disposées sur un arc de cercle ayant la trémie pour centre.

• Reprise par élévateur à godets

Contrairement au cas de reprise par vis, il semble que la meilleure forme ne soit pas le carré, mais un rectangle de largeur moitié de la longueur, la profondeur étant égale à 0,7 fois la longueur.

Si toutefois la base est carrée, la hauteur sera de 1,10 fois le côté.

L'élévateur est logé dans un puits accolé à l'un des côtés de la trémie et extérieur à celui-ci. Ce puits doit être assez vaste pour permettre tous les contrôles et réparations. On retiendra 1,5 m x 2 m comme dimensions de fosse pour un élévateur et 3 x 3 m s'il y en a plusieurs. Si le puits d'élévateur est à un angle de la pyramide, il faut prévoir une trémie à base carrée.

Exemple (avec élévateur au centre d'un côté)

Si les véhicules circulent sur la trémie, les dimensions minima seront:

La fosse d'élévateur devra alors descendre à 6 m au moins. Cette profondeur importante risque de provoquer des infiltrations d'eau dans certains sols; on pourra alors surélever légèrement la trémie.

• Reprise par transporteur horizontal à chaîne ou à bande

La trémie est alors en forme de «V» et le transporteur, placé sous l'arête inférieure, est alimenté par des trappes placées sur toute la longueur de l'arête.

Ce type de trémie permet des capacités importantes sans devoir creuser très profondément (terrains humides ou rocheux). En contrepartie, le coût des appareils de manutention est plus élevé.

- Réalisation

Pour les trémies classiques, les parois doivent être construites en béton de 12 à 15 cm d'épaisseur, avec enduit de 1 à 1,5 cm et couche d'étanchéité en sol humide. Lorsque la reprise est faite par élévateur à godets, il faut prévoir un puits, accolé au côté vertical de la trémie, suffisamment vaste et doté d'une échelle de visite.

Dans tous les cas, la trémie doit être recouverte d'un tablier à claire-voie pour éviter les accidents. Ce tablier doit supporter le poids des véhicules, permettre l'écoulement des grains, mais comporter des barreaux suffisamment serrés pour ne pas laisser le passage à un pied (prévoir 3 à 4 cm entre ces barreaux ou poutrelles). Pour les trémies à déversement latéral, il faut prévoir une forte cornière servant de butée lors de la marche arrière des véhicules.

Dans une masse de grains, les fines ou farines, les débris végétaux, les grains cassés, etc. sont les éléments les plus vulnérables face aux attaques de moisissures ou d'insectes et constituent des foyers d'infestation potentielle. On cherchera donc dans tous les cas à les éviter. D'autre part une recherche de la qualité (produit homogène) doit conduire à éliminer tout ce qui n'est pas du grain sain (grains avariés, autres graines...).

Le NETTOYAGE des grains est donc INDISPENSABLE si l'on veut parvenir à un stockage correct et à des habitudes commerciales loyales. Il existe trois catégories d'appareils de nettoyage

a) LE TARARE

Les grains passent devant un courant d'air produit par un ventilateur soufflant. Un jeu de tamis métalliques sépare les grosses impuretés et les particules fines et lourdes des bons grains. Cet appareil est généralement d'assez faible débit et présente souvent l'inconvénient de n'être pas prévu pour récupérer les impuretés qui s'échappent avec le courant d'air (Fig. 168).

Fig. 168: Tarare. Trieur. (Doc. DARRAGON.)

(1) Impuretés légères emportées dans le courant d'air.
(2) Grosses impuretés.
(3) Particules fines - Petites graines.
(4) Bonnes graines.

De nombreux modèles sont fabriqués. Leur défaut fréquent est un manque de robustesse car les matériels légers doivent être souvent déplacés d'un point d'achat, ou d'une aire de battage à d'autres.

Entraînés manuellement ou avec un moteur, ils permettent des débits dépassant 1 t/h pour certains.

La diffusion de matériels de ce type, robustes et à entraînement manuel, dans les zones de production, est une condition indispensable à l'amélioration de la commercialisation des céréales.

b) LES PRÉNETTOYEURS

- Le prénettoyeur circulaire (Fig. 169)

Le grain est amené dans un entonnoir d'alimentation placé à l'intérieur d'une boîte centreuse et tombe sur un cône de répartition réglable qui le distribue de façon uniforme sur le pourtour de l'appareil. Une double aspiration enlève les déchets légers et certains grains cassés. La puissance nécessaire est faible: 1 ch pour 130 à 200 q/h environ.

- Le prénettoyeur à tambour (Fig. 170)

Le grain s'écoulant de la trémie par un volet réglable traverse les mailles d'un tambour qui retient et élimine les gros déchets (rafles, spathes, etc.). Les grains sortant du tambour sont soumis à une aspiration qui permet une seconde sélection éliminant les éléments fins et légers, ceux-ci sont récupérés dans une chambre de détente et évacués par une vis.

Fig. 169: Prénettoyeurs circulaires.

Fig. 170: Prénettoyeur à tambour. (Doc. CESBRON.)

Une brosse rotative permet le dégommage du cylindre. Certains de ces appareils peuvent atteindre des débits de 100 tonnes/heure avec une puissance installée de 6 ch (Fig. 170). Ils sont utilisés pour le prénettoyage avant séchage artificiel de grains humides récoltés mécaniquement.

- L'émotteur (Fig. 171)

C'est un prénettoyeur à tamis plan à grosses perforations qui laisse passer le bon grain et retient les plus grosses impuretés. Il s'emploie également principalement sur grain humide.

Fig. 171: «Émotteur». (Doc. DENIS.)

c) LE NETTOYEUR-SÉPARATEUR (Fig. 172)

C'est l'appareil classique de nettoyage à grand débit. Les grains sont introduits dans une trémie d'alimentation et distribués en nappe régulière sur toute la largeur de l'appareil par une vanne réglable à contrepoids ou un rouleau distributeur cannelé.

A la sortie de la trémie d'alimentation, une première aspiration entraîne les impuretés légères dans une chambre de détente où elles vont se déposer et être évacuées par une vis ou une goulotte.

Les grains tombent sur un premier tamis. dit «Émotteur» qui retient et élimine par vibration les grosses impuretés (épis, pierres, rafles, etc.). Après cet émottage, les grains tombent sur un second tamis dit «Cribleur» qui ne laisse passer que les fines impuretés (petites graines, grains cassés, sable...).

A la sortie du tamis cribleur les grains subissent une seconde aspiration qui récupère les dernières impuretés légères.

Le choix des perforations de tamis est fonction du type de graines à nettoyer. Avec des graines rondes on conseille un tamis émotteur à trous ronds et un tamis criblent à trous longs. Avec des graines allongées les deux tamis sont à trous longs. Il ne s'agit que d'orientations générales et un nettoyeur-séparateur ne vaut que par l'importance du jeu de tamis dont disposent les opérateurs pour s'adapter aux dimensions des graines qu'ils reçoivent. Différents dispositifs (brosses, marteaux, boules) sont prévus pour débarrasser les grilles de grains obstruant les perforations. Les brosses sont peu efficaces pour faire ressortir les grains allongés pris dans la grille, des marteaux ou des boules sont préférables.

Différents réglages coexistent sur les nettoyeurs-séparateurs:

- Réglage du débit de grain. A titre indicatif le débit adopté pour le nettoyage fin en station de semences est le dixième du débit annoncé en grain de consommation.

- Réglage des aspirations à l'entrée et à la sortie. Un «bon» réglage doit provoquer l'envolée de «quelques» bons grains.

- Réglage de l'amplitude et de la fréquence des oscillations des tamis (sur certains modèles).

- Pour certains produits, telle l'arachide en coques, une toile peut être placée sur le tamis émotteur de façon à peser sur les graines et les obliger à traverser le tamis tout en empêchant les grosses impuretés de rebondir et de traverser en se présentant verticalement.

Le mouvement de sassage très rapide des porte-grille est commandé par des bielles, les porte-grille sont en mouvements opposés pour équilibrer l'ensemble et éviter les vibrations de l'appareil.

Fig. 172: Nettoyeur-séparateur (à un seul porte-grille). (Doc. DUPUIS.)

Pour les appareils à débit important (200 q/h) le nettoyeur comporte deux ensembles porte-grille. Le grain sortant de la trémie d'alimentation tombe sur une série de chicanes qui partagent le flot en deux parties égales. Une partie s'écoule sur le porte-grille supérieur et l'autre sur le porte-grille inférieur. Après nettoyage, les deux flots de grains se réunissent dans la trémie bon grain.

Fig. 173: Nettoyeur-séparateur débit 5 t/h. (Doc. DENIS.)

Fig. 174: Nettoyeur-séparateur débit 20 t/h. (Doc. DENIS.)

Le nettoyeur-séparateur est l'appareil de base pour le nettoyage dans une chaîne de stockage.

Il peut être monté sur un bâti surélevé pour permettre l'ensachage des graines et des déchets du nettoyage.

Il peut rendre de grands services pour le reconditionnement des produits souvent pratiqué dans les unités de stockage en sacs.

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