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APPELLATIONS
Numéro du CAS: 7440-47-3
Nom dans le registre: Chrome
Nom de la substance: Chrome
Synonymes, noms commerciaux: Chromium
Nom(s) anglais: Chromium
Nom(s) allemand(s): Chrome
Description générale: Métal gris argenté, dur et
ductile.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: Cr
Masse atomique relative: 51,996 g
Masse volumique: 7,19 g/cm3 à 20°C
Point d'ébullition: 2672°C
Point de fusion: 1857°C
Tension de vapeur: 10-6 Pa à 844°C
Solubilité: Soluble dans l'acide chlorhydrique dilué et
l'acide sulfurique.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES de certains composes
No du CAS: | 7789-12-0 | 1333-82-0 |
Nom de la substance: | Bichromate de sodium (dihydrate) | Oxyde de chrome (VI) |
Synonymes, noms commerciaux: | Chromate acide de sodium | Trioxyde de chrome , anhydride chromique |
Nom(s) anglais: | Sodium dichromate (dihydrate) | Chromium (VI)-oxide |
Nom(s) allemand(s): | Natriumdichromat (Dihydrat) | Chrom (VI)-oxid, Chromdioxid |
Description générale: | Aiguilles de couleur orangée à rouge | Cristaux rouge foncé (généralement de forme lamellaire), inodores |
Formule empirique: | Na2Cr2O7 (2 H2O) | CrO3 |
Masse atomique relative: | 261,98 g (anhydre) 298,0 g (dihydrate) |
99,99 g |
Masse volumique: | 2,35-2,52 g/cm3 | 2,7 g/cm3 |
Point d'ébullition: | Décomposition au-dessus de 400°C | Non distillable |
Point de fusion: | 357°C (au-dessus de 86°C conversion en sels anhydres) | 198°C (décomposition: vapeurs brun rouge à odeur âcre) |
Tension de vapeur: | 0 hPa | 0 hPa |
Solubilité: | Dans l'eau: 73,18 %/pds à
20°C 77,09 %/pds à 40°C 82,04 %/pds à 60°C 88,39 %/pds à 80°C Dans l'alcool: insoluble. |
Dans l'eau: 1660g/l à 20°C 1990 g/l à 90°C ((r) acide chromique). |
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
Le chrome est utilisé comme catalyseur dans la synthèse
de l'ammoniac, dans la fabrication d'aciers chromés, d'aciers
inoxydables et d'alliages ainsi que pour le chromage galvanique.
Des complexes organiques sont utilisés comme colorants de
développement dans la photographie couleur, et des dérivés
inorganiques du chrome sont utilisés comme pigments. Les sels de
chrome (VI) connaissent une très large utilisation dans les
produits de conservation du bois et la tannerie .
Origine/fabrication:
Le chrome existe principalement dans la nature sous la
forme de dérivés. Le principal minerai est le chromate de fer
ou chromite. Le chrome pur est obtenu par réaction d'aluminium
et d'oxydes (III) de chrome (aluminothermie), par électrolyse ou
à partir d'iodure de chrome.
Chiffres de production:
1985 = 9,935 millions t (production mondiale)
TOXICITE
Homme: | 0,5-1 g, v. orale = létal, (chromate acide de K) | sel. MERIAN, 1984 |
DL 6-8 g, v. orale (bichromate de sodium) | sel. KOCH, 1989 | |
Mammifères: | ||
Rat | DL50 1800 mg/kg, v. orale (chlorure chromique) | sel. MERIAN, 1984 |
Rat | DL50 3250 mg/kg, v. orale (nitrate chromique) | sel. MERIAN, 1984 |
Organismes aquatiques: | ||
Poissons d'eau douce | CL50 250-400 mg/l (CrVI) | sel. MERIAN, 1984 |
Poissons de mer | CL50 170-400 mg/l (CrVI) | sel. MERIAN, 1984 |
Daphnie | CL50 0,05 mg/l (CrVI) | sel. MERIAN, 1984 |
Algues | CL50 0,032-6,4 mg/l (CrVI) | sel. MERIAN, 1984 |
Truite commune & arc-en-ciel | 0,20-0,35 mg/l (CrVI) | sel. DVGW, 1988 |
Poissons | (ttes esp. conf.) | |
DL 60-728 mg/l, (bichromate de sodium) | sel. KOCH, 1989 |
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: Compte tenu de son insolubilité, le chrome métallique n'est pas toxique dans l'eau. En raison de leurs effets génétiques, les divers composés hexavalents du chrome représentent un risque majeur. Presque tous les types de tests mettent en évidence un pouvoir mutagène des chromates. Etant établi qu'ils passent la barrière placentaire, il existe un risque important pour les embryons et les foetus. L'effet cancérogène de ces composés hexavalents du chrome a été démontré par des expériences sur l'animal, mais aussi par les résultats d'études épidémiologiques sur des groupes de population exposés en milieu professionnel. Selon ces résultats, les périodes de latence se situent entre 10 et 27 ans. En revanche, l'effet cancérogène des composés trivalents - Cr(III) - n'a pas pu être clairement établi. L'intoxication aiguë par les chromates se manifeste notamment par des lésions rénales. L'intoxication chronique peut entraîner des altérations au niveau du tube gastro-intestinal ainsi que des accumulations dans le foie, les reins, la glande thyroïde et la moelle osseuse. A ceci s'ajoute un taux d'élimination réduit.
Végétaux : Des lésions du système radiculaire sont surtout provoquées par les chromates. D'une espèce végétale à l'autre aussi bien que dans les différentes parties des plantes, il existe d'importants écarts concernant l'absorption du chrome et les lésions pouvant en résulter. Les effets toxiques du chrome sur les végétaux ont été essentiellement décrits sur la base d'expériences en pots. En ce qui concerne l'avoine, on a pu observer que les racines et les feuilles demeurent de petite taille, et qu'elles présentent une coloration brun-rouge ainsi que de petites taches nécrotiques.
Remarques: Le chrome trivalent est un oligo-élément important pour l'homme et l'animal au niveau de l'action métabolique de l'insuline.
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Milieu aquatique :
Dans les systèmes aquatiques, la toxicité des dérivés
solubles du chrome varie en fonction de la température, du
pH, de la dureté de l'eau ainsi que des espèces d'organismes
aquatiques concernés. Les chromates ont une bonne solubilité
dans l'eau, mais dans le milieu naturel, ils se transforment
aisément, en présence de matières organiques oxydables, en
composés de chrome(III), lesquels sont stables et de moindre
hydrosolubilité.
Sols:
La mobilité du chrome dans la pédosphère ne peut être
évaluée qu'en tenant compte de la capacité d'adsorption et de
réduction des sols et sédiments. A partir du moment où ils se
sont fixés dans les sédiments aquatiques, les hydroxydes
chromiques (III) ne possèdent qu'une très faible capacité de
remobilisation, car l'oxydation nécessaire pour transformer ces
composés chromiques en chromates ne se produit pratiquement pas
en milieu naturel. Les chromates sont toxiques même en
concentrations relativement faibles, et le pH a un effet
déterminant sur la toxicité. L'apport de chrome dans les sols
fait suite, dans des proportions croissantes, aux applications
d'engrais phosphatés.
Chaîne alimentaire:
Les composés chromiques absorbés avec les aliments sont
relativement inoffensifs, mais les chromates sont fortement
toxiques. En principe, l'homme et l'animal absorbent peu de
chrome par inhalation, mais pour l'essentiel au travers des
aliments et de l'eau potable. La résorption dans le tube
intestinal dépend pour beaucoup de la structure chimique du
chrome: les composés organiques sont absorbés à raison de
20-25%, et le chrome inorganique à raison de 0,5% environ
(MERIAN, 1984).
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Milieu | Secteur | Pays/ organ. | Statut | Valeur | Cat. | Remarques | Source |
Eau : | Eau pot. | D | L | 50 µg/l | sel. KOCH, 1989 | ||
Eau pot. | OMS | R | 50 µg/l | sel. KOCH, 1989 | |||
Eau sout. | D(HH) | R | 50 µg/l | Etude | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Eau sout. | D(HH) | R | 200 µg/l | Assainissement | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Eau sout. | NL | R | 1 m g/l | Référence | sel. TERRA TECH, 6/94 | ||
Eau sout. | NL | L | 30 m g/l | Intervention | sel. TERRA TECH, 6/94 | ||
Eau de surf. | CE | R | 50 µg/l | 1) A1, A2, A3 | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Effluents | D | R | 2 mg/l | sel. LAU-BW, 1989 | |||
Sols: | CH | R | 75 mg/kg SSA | Sol | sel. LAU-BW, 1989 | ||
NL | R | 100 mg/kg SSA | Référence | sel. TERRA TECH, 6/94 | |||
NL | L | 380 mg/kg SSA | Intervention | sel. TERRA TECH, 6/94 | |||
Boues épur. | D | L | 100 mg/kg SSA | Sol | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Boues épur. | D | L | 1200 mg/kg MS | Boues épur. | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Boues épur. | CH | L | 1000 mg/kg MS | Boues épur. | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Boues épur. | CE | L | 1-3 mg/kg MS | Sol | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Boues épur. | CE | L | 20-40 mg/kg MS | Boues | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Boues épur. | CE | L | 1,5 kg/ha | Charge en 10 a | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Compost | D | R | 100 mg/kg SSA | Sol | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Compost | D | R | 2 kg/(ha*a) | Compost | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Compost | CH | L | 150 mg/kg MS | Compost | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Compost | D(HH) | R | 300 mg/kg MS | Etude | sel. LAU-BW, 1989 | ||
Air: | Emission | D | L | 1 mg/m3 | flux massique ³ 5 g/h 3) | sel. TA-Luft, 1986 | |
Emission | D | L | 5 mg/m3 | flux massique ³ 25 g/h 2) | sel. TA-Luft, 1986 | ||
Amb.prof. | AUS | L | 1 mg/m3 | Cr+dér.insol. | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | AUS | L | 0,5 mg/m3 | Sels solubles | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | B | L | 0,5 mg/m3 | Sels solubles | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | CH | L | 1 mg/m3 | Cr+dér.insol. | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | CH | L | 0,5 mg/m3 | Sels solubles | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | DDR | L | 0,5 mg/m3 | Cr+dér.insol. | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | I | L | 0,5 mg/m3 | Cr+dér.insol. | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | NL | L | 0,5 mg/m3 | Sels solubles | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | SF | L | 0,5 mg/m3 | Sels solubles | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | SF | L | 1 mg/m3 | Cr+dér.insol. | sel. MERIAN, 1984 | ||
Amb.prof. | SU | (L) | 1 mg/m3 | PDK | Oxyde de chrome | sel. KETTNER, 1979 | |
Amb.prof. | USA | (L) | 0,5 mg/m3 | TWA | Cr. métall. | sel. ACGIH, 1979 | |
Amb.prof. | USA | (L) | 0,5 mg/m3 | TWA | Cr(III) | sel. ACGIH, 1979 | |
Amb.prof. | USA | (L) | 0,5 mg/m3 | TWA | Cr(VI), insol. eau | sel. ACGIH, 1979 | |
Amb.prof. | USA | (L) | 0,5 mg/m3 | TWA | Cr(VI), insol. eau | sel. ACGIH, 1979 | |
Amb.prof. | YU | L | 1 mg/m3 | Cr +dér.insol. | sel. MERIAN, 1984 |
Remarques:
1) Pour traitement de l'eau potable: A1 = traitement
et désinfection par des procédés physiques simples;
A2 = traitement et désinfection par des procédés
physiques et chimiques normaux; A3 = traitement, oxydation,
adsorption et désinfection par des moyens physiques et des
procédés chimiques sophistiqués.
2) Le chrome et ses composés sont désignés sous Cr
3) Les composés Cr (VI) en forme respirable sont
désignées sous Cr
Les chromates alcalins présentent des indices sérieux de
cancérogénicité.
VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE
Milieu/origine | Pays | Valeur | Source |
Atmosphère | Monde entier | 5 pg/m3 | sel. KOCH, 1989 |
Milieu aquatique | Monde entier | 0,5 µg/l | sel. KOCH, 1989 |
Cendres volantes, charbon | USA | 43-259 mg/kg | sel. HOCK, 1988 |
Matériel végétal | 0,2-1 mg/kg | sel. HOCK, 1988 |
EVALUATION ET REMARQUES
Les quantités de chrome détectées dans l'hydrosphère, la
pédosphère, l'atmosphère et la biosphère sont liées pour
l'essentiel à des émissions d'origine industrielle. Les
émissions naturelles dans l'atmosphère sont évaluées à
quelque 58.000 t par an, alors que les émissions de nature
anthropogène atteignent près de 100.000 t par an.
En ce qui concerne le comportement dans le milieu naturel, les
composés chromiques - Cr(III) - présentent une grande
stabilité contrairement aux chromates.
Les déchets contenant du chrome sont considérés comme
problématiques en raison de leur comportement dans les couches
profondes du sol lorsqu'ils sont stockés dans des décharges. En
milieu alcalin, on estime que la stabilité des chromates peut
atteindre 50 ans, et qu'ils peuvent migrer vers les nappes
aquifères, même au travers de sols cohérents.
La combustion de boues contenant des composés chromiques doit
être évitée en raison du risque de formation de chromates.