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Cobalt

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APPELLATIONS

Numéro du CAS: 7440-48-4
Nom dans le registre: Cobalt 
Nom de la substance: Cobalt 
Synonymes, noms commerciaux: Cobalt 
Nom(s) anglais: Cobalt 
Nom(s) allemand(s): Cobalt 
Description générale: Métal ferromagnétique brillant de couleur gris acier.

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: Co
Masse atomique relative: 58,93 g
Masse volumique: 8,85 g/cm3 à 25°C
Point d'ébullition: 2800°C +/- 50°C
Point de fusion: 1495°C
Tension de vapeur: <10-5 Pa à 1250°C, >105 Pa à 3200°C
Solubilité: Soluble dans des acides oxydants dilués.

ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
Coloration des verres, de la céramique et de l'émail au moyen de dérivés du cobalt. Préparation d'alliages résistant à de hautes températures, à l'usure et à la corrosion (stellite). Le radio-isotope artificiel Co60 est utilisé dans l'industrie et la médecine nucléaire (traitement des tumeurs), et dans certains pays pour la conservation des produits alimentaires. Dans l'industrie chimique, le cobalt intervient dans les catalyseurs homogènes et hétérogènes pour la synthèse des carburants (procédé Fischer-Tropsch), des alcools et des aldéhydes (hydroformylation). Les carbures cémentés constituent une autre utilisation du cobalt.

Origine/fabrication:
La croûte terrestre renferme env. 0,0023% de cobalt; on le trouve dans les minerais de cuivre, de nickel et de fer. Dans la plupart des minerais contenant du cobalt, on trouve également de l'arsenic. Il peut être obtenu par calcination partielle de minerais sulfurés en présence de fondant. Le matériau brut obtenu renferme des sulfures et arséniures de Cu, Ni et Co en concentrations élevées. Lors du traitement ultérieur, ce matériau brut est soumis à l'action de la chaleur en présence de NaCl.
Chiffres de production:
En 1980: 32 700 t (production mondiale) [ULLMANN, 1986]

TOXICITE

Mammifères:    
Rat DL50 1750 mg/kg, (oxyde de Co) sel. Ullmann, 1986
Rat DL50 821 mg/kg, (acétate de Co) sel. Ullmann, 1986
Rat DL50 766 mg/kg, (chlorure de Co) sel. Ullmann, 1986
Rat DL50 691 mg/kg, (nitrate de Co) sel. Ullmann, 1986
Rat DL50 630 mg/kg, (carbonate de Co) sel. Ullmann, 1986
Rat LDLo 1500 mg/kg, v. orale sel. UBA, 1986
Rat LDLo 100 mg/kg, v. intraveineuse sel. UBA, 1986
Lapin LDLo 20 mg/kg, v. orale sel. UBA, 1986
Lapin LDLo 100 mg/kg, v. intraveineuse sel. UBA, 1986
Organismes aquatiques:    
Daphnie 1-9 mg/l = niveau critique, (chlorure de Co) sel. LAU-BW, 1989

Pathologie/toxicologie

Homme/mammifères: L'absorption de doses excessives de cobalt freine l'activité de la glande thyroïde et peut engendrer la formation de goitres. Le cobalt augmente le nombre d'érythrocytes dans le sang (polycythémie), dilate temporairement les vaisseaux sanguins et entrave la coagulation du sang. En outre, on observe souvent des troubles au niveau du système nerveux. Des lésions cardiaques et une fibrose pulmonaire (chron.) peuvent survenir. Du point de vue toxicologique, les risques sont surtout liés à l'inhalation de poussière de cobalt (effet cancérogène établi; ROTH, 1989) et à l'effet de sensibilisation (ROTH, 1989). En outre, l'inhalation de poussière de cobalt attaque la gorge et le tube gastro-intestinal. Une intoxication au cobalt entraîne des dysfonctionnements au niveau du foie et des reins.

Végétaux : Un excédent de cobalt entraîne des déficits en fer et en cuivre (effet toxique = effet de substitution). Chloroses foliaires accrues, puis apparition de nécroses conduisant au dépérissement des feuilles.

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Atmosphère:
A température ordinaire, le cobalt  est un produit stable. Porté à incandescence, il se transforme en Co304.

Sols:
La teneur moyenne des sols en Co est d'environ 8 mg/kg et la solubilité est fonction du pH. L'élimination par lessivage est accrue dans les sols acides. Le cobalt est fixé avant tout sur les oxydes de Mn et de fer: par conséquent, seule une petite partie est disponible pour les plantes, et donc mobile.

Dégradation, produits de décomposition, demi-vie:
Elimination rénale du cobalt inhalé; la plus grande partie avec une demi-vie de 10 jours, et de 90 jours pour le reste (MERIAN, 1984).

Chaîne alimentaire:
La contamination de l'eau potable par le cobalt est peu importante. De même, l'atmosphère ne contient normalement que des traces de cobalt. L'homme absorbe env. 140 à 580 m g de Co par jour, dont 20 à 95% sont résorbés. Toutefois, la plus grande part du cobalt absorbé n'est pas disponible sous forme de vitamine B12 essentielle à l'organisme, mais sous forme de Co inorganique fixé sur des éléments constituants de l'alimentation. L'absorption du Co inorganique est liée à celle du fer.

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ. Statut Valeur Cat. Remarques Source
Eau : Eau de surf. D R 0,05 mg/l   1) Pour A + B sel. LAU-BW, 1989
  Eau sout. D (R) 0,05 mg/l   Etude sel. LAU-BW, 1989
  Eau sout. D (R) 0,2 mg/l   Assainissement sel. LAU-BW, 1989
  Eau sout. NL R 0,02 mg/l   Référence sel. TERRA TECH, 6/94
  Eau sout. NL L 0,1 mg/l   Intervention sel. TERRA TECH, 6/94
  Effluents  CH (L) 0,05 mg/l   3) sel. LAU-BW, 1989
  Effluents  CH (L) 0,50 mg/l   Rejets dir/indir.3) sel. LAU-BW, 1989
  Irrigation D R 0,20 mg/l   Cult.pl.champ sel. LAU-BW, 1989
  Irrigation D R 0,20 mg/l   Cult.ss.verre sel. LAU-BW, 1989
  Irrigation USA (L) 0,20 mg/l     sel. LAU-BW, 1989
  Irrigation USA (L) 10 mg/l   2) sel. LAU-BW, 1989
Sols:   CH R 25 mg/kg     sel. LAU-BW, 1989
    D (R) 50 mg/kg   Etude sel. LAU-BW, 1989
    D R 300 mg/kg   Assainissement sel. LAU-BW, 1989
    D R 800 mg/kg     sel. HOCK, 1988
    NL R 20 mg/kg   Référence sel. TERRA TECH, 6/94
    NL L 240 mg/kg   Intervention sel. TERRA TECH, 6/94
    USA R 8000 mg/kg   TTLC sel. DVGW, 1988
    USA R 80 mg/kg   STLC sel. DVGW, 1988
  Boues épur. CH L 100 mg/kg     sel. LAU-BW, 1989
Air: Emission D L 1 mg/m3   flux massique ³ 5 g/h4) sel. TA-Luft, 1986
  Amb.prof. AUS L 0,1 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. B L 0,01 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. BG L 0,5 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. CH L 0,1 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. CS L 0,1 mg/m3   Valeur moy. sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. CS L 0,3 mg/m3   Val. c. durée sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. D L 0,5 mg/m3 TRK Utilisation de poudres sel. LAU-BW, 1994
  Amb.prof. D L 0,1 mg/m3 TRK Toutes autres utilisations DFG, 1994
  Amb.prof. DDR L 0,1 mg/m3   Valeur moy. sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. DDR L 0,1 mg/m3   Val. c. durée sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. SF L 0,1 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. I L 0,1 mg/m3   C, S sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. NL L 0,1 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. PL L 0,5 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. RO L 0,2 mg/m3   Val. moy. sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. RO L 0,2 mg/m3   Val. c. durée sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. S L 0,1 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. SU L 0,5 mg/m3     sel. MERIAN, 1984
  Amb.prof. USA (L) 0,1 mg/m3 TWA Cat.émission 3 sel. LAU-BW, 1989
  Amb.prof. YU L 0,1 mg/m3      

Remarques:
1) Pour le traitement de l'eau potable: A = désigne les seuils de pollution en dessous desquels de l'eau potable peut être produite uniquement par des procédés naturels.
B = Désigne les seuils de pollution en dessous desquels de l'eau potable peut être produite au moyen des méthodes physico-chimiques connues et éprouvées.
2) Approprié uniquement pour irrigation temporaire sur certains types de sols.
3) Valeurs douteuses non confirmées, à prendre avec précaution
4) Les poussières aérosol du cobalt et ses composés en forme respirable sont désignés sous Co

VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE

Milieu/origine Pays Valeur Source
Eau :      
Lac de Constance  D < 0,2 µg/l sel. DVGW, 1988
Rhin  (Mainz): D 6-12 µg/l sel. DVGW, 1988
Ruhr (Duisburg): D < 1 µg/l sel. DVGW, 1988
Eau de mer   0,1 µg/l sel. DVGW, 1988
Sédiment:      
Lac de Constance  D 5,7-18,9 mg/kg sel. DVGW, 1988
Rhin  (Wiesbaden): D 20 mg/kg sel. DVGW, 1988
Ruhr (Wetter): D 25 mg/kg sel. DVGW, 1988
Cendres volantes de charbon USA 5-73 mg/kg sel. HOCK, 1988
Végétaux    0,3-0,5 mg/kg sel. HOCK, 1988

EVALUATION ET REMARQUES

Le cobalt  est l'atome central de la vitamine B12 ainsi qu'un oligo-élément important. Les risques émanant des dérivés du cobalt sont faibles par rapport à ceux que présentent d'autres métaux lourds. Du point de vue toxicologique, il convient surtout d'éviter l'inhalation de poussières de cobalt.

 

Cresols

APPELLATIONS

Numéro du CAS: 1319-77-3
Nom dans le registre: Crésols
Nom(s) de la substance: o-Crésol , m-crésol, p-crésol
Synonymes, noms commerciaux: ortho-crésol , meta-crésol, para-crésol, 1,2-crésol, 1,3-crésol, 1,4-crésol, hydroxytoluène , méthylphénol , méthylhydroxybenzène , tricrésol 
Nom(s) anglais: Cresols, m-cresol, o-cresol, p-cresol
Nom(s) allemand(s): Cresol, o-Cresol, m-Cresol p-Cresol (ou: Kresol)
Description générale: Liquide ou cristaux incolore(s) à brunâtre(s), d'odeur rappelant celle du désinfectant qu'est le lysol.

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: C7H8O    
Masse atomique relative: 108,14 g    
Masse volumique: 1,03 g/cm3    
Densité de gaz: 3,74    
  meta (m) ortho (o) para (p)
Point d'ébullition: 203°C 191°C 202°C
Point de fusion: 11°C 31°C 35°C
Tension de vapeur: 0,065 hPa 0,35 hPa 0,06 hPa
Point d'éclair: 86°C 81°C 86°C
Température d'ignition: 560°C 555°C 555°C
Solubilité: 2% 2% 2%(dans l'eau)
Facteurs de conversion: 1 ppm = 4,49 mg/m3    
1 mg/m3 = 0,22 ppm      

ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
Les crésols sont utilisés comme désinfectants, pour la fabrication de parfums, d'agents de conservation et d'herbicides (DNOC  = 98%, UCPA). Ils interviennent aussi dans l'industrie textile comme produit de lavage.

Origine/fabrication:
Les crésols sont extraits des goudrons de houille ou du pétrole, et sont des éléments constituants du bois et d'autres matériaux biogènes. Ils parviennent donc dans l'atmosphère au travers des processus de combustion des véhicules automobiles et des chauffages domestiques (abrasion de l'asphalte, émanations de plastiques, parfums, dégraissage des métaux, etc.). Le "crésol brut" extrait de l'huile lourde du goudron de houille contient de grandes quantités d'isomères meta et para.

TOXICITE

Mammifères:    
Rat DL50 1,35 g/kg, v. orale (o-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  DL50 2,02 g/kg, v. orale (m-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  DL50 1,8 g/kg, v. orale (p-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
Lapin DL50 0,8 g/kg, v. orale (o-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  DL50 1,1 g/kg, v. orale (m-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  DL50 1,1 g/kg, v. orale (p-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
Organismes aquatiques:    
Algues vertes DL0 40 mg/l sel. VERSCHUEREN. 1983
Algues bleues DL0 6.8 mg/l sel. VERSCHUEREN. 1983
Daphnie DL0 16 mg/l (o-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  DL0 28 mg/l (m-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  DL0 12 mg/l (p-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
Cyprin doré TLm 49.1-19 mg/l (24-96h) (o-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
Carpe TLm 30 mg/l (24h) (o-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  TLm 25 mg/l (24h) (m-crésol) sel. VERSCHUEREN. 1983
  TLm 21 mg/l (24h) (p-crésol) sel. VERSCHUEREN, 1983

Pathologie/toxicologie

Homme/mammifères: Les crésols ont une action désinfectante et caustique due à la dégradation des matières protidiques. Ils parviennent dans l'organisme au travers de la peau et des muqueuses, et sont à l'origine de lésions cutanées. Ultérieurement, une paralysie résorptive du système nerveux central peut entraîner des complications hépatiques et rénales. L'absorption de faibles quantités de crésols peut provoquer des troubles tels que vertiges, perte de conscience, empoisonnement, délire, hypersalivation et hypersudation. Les signes d'intoxication sont similaires à ceux causés par les phénols. Sur la peau, ils provoquent des escarrifications blanchâtres prenant ultérieurement un aspect brun-noirâtre.

Végétaux : Les crésols inhibent le métabolisme du glucose.

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Milieu aquatique :
Les crésols s'accumulent au fond de l'eau et se dissolvent très lentement. Même très fortement dilués, ils continuent à former des mélanges caustiques ayant un effet toxique sur les organismes aquatiques. Si des crésols atteignent la nappe phréatique, celle-ci ne peut plus être utilisée comme eau de boisson. Une accumulation dans les sédiments, due à l'adsorption de crésols sur les minéraux argileux, peut se produire.

Atmosphère:
Un fort échauffement entraîne la formation de mélanges explosifs qui, étant plus lourds que l'air, rampent à la surface du sol. Pour cette raison, les crésols ne peuvent migrer vers les couches supérieures de l'atmosphère et sont généralement lessivés par les précipitations. Ceci peut entraîner une pollution des eaux souterraines à proximité de sources importantes d'émissions. La plupart des crésols font l'objet d'une dégradation photochimique .

Sols:
Les crésols sont absorbés puis dégradés par les plantes. L'accumulation de crésols dans le sol dépend du type de sol concerné (adsorption sur les minéraux argileux).

Dégradation, produits de décomposition:
Les crésols subissent une dégradation photochimique .

Chaîne alimentaire:
(Voir fiches d'information 'Phénols' et 'Chlorophénols').

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ. Statut Valeur Cat. Remarques Source
Air:   D L 0,2 mg/m3 MIK Val.l.durée sel. BAUM, 1988
    D L 0,6 mg/m3 MIK Val.c.durée sel. BAUM, 1988
    DDR (L) 0,03 mg/m3   Val.c.durée sel. HORN, 1989
    DDR (L) 0,01 mg/m3   Val.l.durée sel. HORN, 1989
  Amb.prof. D L 22 mg/m3 MAK   DFG, 1989
  Amb.prof. DDR (L) 40 mg/m3   Val.c.durée sel. HORN, 1989
  Amb.prof. DDR (L) 20 mg/m3   Val.l.durée sel. HORN, 1989
  Amb.prof. SU (L) 0,5 mg/m3 PDK   sel. SORBE, 1989
  Amb.prof. USA (L) 22 mg/m3 TWA   ACGIH, 1986

Remarques:
Selon l'Instruction Technique allemande 'TA-Luft', les crésols font partie en Allemagne de la classe 1, là où la concentration ne doit pas dépasser 20 mg/m3 pour un flux massique de 0,1 kg/h ou plus.
Voir d'autres normes dans la fiche d'information 'Phénols'.

EVALUATION ET REMARQUES

Les personnes manipulant des crésols doivent veiller à porter des vêtements protecteurs pour la peau. La substance doit être maintenue à l'écart des flammes nues. Le port de vêtements de protection et une bonne aération sont de rigueur. Compte tenu de la forte toxicité des crésols, leur utilisation doit être évitée dans toute la mesure du possible.


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