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Ddt

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APPELLATIONS

Numéro du CAS: 50-29-3
Nom dans le registre: DDT 
Nom de la substance: 1,1,1-Trichloro-2,2-bis(4-chlorophényl)éthane
Synonymes, noms commerciaux: p,p'-Dichlorodiphényltrichloroéthane, p,p'-DDT , 1,1-bis(4-chlorophényl)-2,2,2-trichloroéthane, Dicophane  (GB); Chlorophénothane  (USA); Anofex ; Cezarex ; Dinocide ; Gesarol ; Guesapon ; Guesard ; Guesarol ; Gyron ; Ixodex ; Neocid ; Neocidol ; Zerdane 
Nom(s) anglais: DDT , 1,1,1-Trichloro-2,2-bis(4-chlorophényl)éthanol
Nom(s) allemand(s): DDT , 1,1,1-Trichlor-2,2-bis(4-chlorphenyl)ethan
Description générale: Cristaux incolores, inodores ou légèrement aromatiques.

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: C14H9Cl5
Masse atomique relative: 354,49 g
Masse volumique: 1,55 g/cm3
Point de fusion: 109°C
Tension de vapeur: 25,3 x 10-6 Pa
Solubilité: Dans l'eau: 3 x 10-6 g/l; bonne solubilité dans de nombreux solvants organiques; bonne liposolubilité.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 14,7 mg/m3
1 mg/m3 = 0,07 ppm

ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
Insecticide agissant par contact et par ingestion sur un grand nombre d'insectes (moustique du paludisme ou anophèle et de la fièvre jaune ou stégomie), puce pesteuse (Xenopsylla), pou de corps (Pediculus corporis), mouche tsé-tsé , etc.). En raison de son large impact, de sa faible phytotoxicité, de son excellente rémanence et de sa faible toxicité aiguë pour les homéothermes, ce produit a été beaucoup employé dans le passé. Désormais, il est interdit dans la plupart des pays industrialisés, mais on l'utilise encore dans de nombreux pays en développement, car le coût des produits de substitution est beaucoup plus élevé.

Origine/fabrication:
Le DDT  n'existe pas à l'état naturel. Il a été produit pour la première fois par synthèse en 1874, et a été commercialisé à partir de 1945 (condensation de chloral par réaction avec le monochlorobenzène).

Chiffres de production:
Il n'existe pas de chiffres de production de date récente. En 1974, la production mondiale était évaluée par l'OCDE  à env. 60.000 t (sel. OMS, 1979). A l'origine, le DDT  était produit dans un grand nombre de pays, mais en 1979, il n'existait plus que trois centres de production, l'un aux USA, un autre en Inde et le troisième en France (OMS, 1979). Par contre, DVGW (1988) fait état de deux entreprises sur le seul territoire de la CE.

Chiffres d'émission:
Pratiquement la totalité des quantités produites parviennent dans le milieu naturel. Les doses d'application varient généralement entre 1 et 3 kg de DDT  à l'hectare, et les produits utilisés contiennent entre 1 et 10% de matière active.

TOXICITE

Homme: DL approx. 500 mg/kg, v. orale sel. RIPPEN, 1989
Mammifères:    
Rat DL50 113 mg/kg, v. orale sel. RIPPEN, 1989
  DL50 1900 mg/kg, v. cutanée sel. RIPPEN, 1989
Souris DL50 150-300 mg/kg, v. orale sel. DVGW, 1988
Chien DL50 150-750 mg/kg, v. orale sel. DVGW, 1988
Chat DL50 150-600 mg/kg, v. orale sel. DVGW, 1988
Insectes:    
Mouche domest.    
(Musca domestica) DL50 0,033 µg/mouche (24 h) sel. KORTE, 1980
Organismes aquatiques:    
Poissons  CL50 8-100 µg/l (96 h) sel. RIPPEN, 1989
Daphnie (Daphnia magna) CE50 0,36-4,4 µg/l (24-48 h) sel. RIPPEN, 1989
Algues (skeletonema costatum) CE50 100 µg/l (7 d) sel. DVGW, 1988

Pathologie/toxicologie

Homme/mammifères: Le mécanisme d'action n'est pas encore connu avec précision. Le DDT  est une neurotoxine agissant essentiellement sur le système nerveux central. D'après les symptômes visibles, il semble que la transmission de l'influx nerveux soit facilitée dans un premier temps, puis bloquée. Le DDT a un effet inhibiteur sur différentes enzymes, et peut donc également agir comme poison respiratoire. Il s'accumule dans les tissus adipeux. Des lésions hépatiques sont à redouter en cas de fortes doses; l'intoxication chronique (expérimentée sur des rats) provoque des lésions du foie, des reins et de la rate. Il est très probable que ce produit ait un pouvoir mutagène et cancérogène sur l'homme; l'effet cancérogène a été établi dans le cadre d'expériences sur l'animal.

Végétaux : Le DDT  ne provoque généralement pas de lésions sur les végétaux. Cependant, certaines espèces végétales sensibles présentent des troubles au niveau de la croissance radiculaire en cas d'accumulation de DDT dans le sol.

Synergie: Action renforcée (sur la faune aquatique) par le lindane et les sulfonates de benzène d'alkyle.

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Milieu aquatique :
Dans l'eau, le DDT  a une forte tendance à s'adsorber sur des particules solides. Il s'accumule ainsi dans les sédiments et peut être transporté sur de longues distances dans les cours d'eau.

Atmosphère:
Dans l'atmosphère, le DDT  peut se présenter sous forme de gaz, d'aérosol ou de particules fixées sur les poussières. Au-dessus de champs traités, des traces de DDT ont encore été décelées six mois après application. Le DDT adsorbé sur des poussières peut être transporté à des milliers de kilomètres de distance et se disperser ainsi dans le monde entier. Des traces de DDT ont été trouvées dans la neige des régions de l'Antarctique, mais aussi dans les eaux de pluie en Ecosse et aux Iles Shetland. Les concentrations décelées dans les eaux de pluie donnent à penser que la distribution du DDT est sans doute assez uniforme dans l'atmosphère de la planète.

Sols:
Lors d'applications de DDT, une partie non négligeable du produit migre dans le sol. De fortes accumulations ont été observées dans les centimètres supérieurs du sol, ce qui semble indiquer une mobilité assez faible dans le sol.

Dégradation, produits de décomposition:
Les principaux métabolites du DDT  sont le DDE 1,1-bis-(chlorophényl) -2,2-dichloroéthane, le DDA et le DDD. Le DDE est jugé au moins aussi toxique que le DDT, et semble même avoir une stabilité plus forte encore dans le milieu naturel.
On ne dispose encore que de peu d'informations sur la dégradation du DDT dans le sol. On ignore par exemple quelles sont les proportions des réactions de décomposition biologique et chimique. De manière générale, le DDT et certains des métabolites susmentionnés doivent être considérés comme très persistants.
De la même façon, il n'existe que relativement peu de données fiables sur les processus de transformation et de dégradation de cette substance dans l'atmosphère. En simulant les conditions de l'atmosphère supérieure en laboratoire, la preuve a été apportée que le DDT se transforme en acide chlorhydrique (HCl) et en dioxyde de carbone. Un certain nombre d'auteurs ont observé une décomposition rapide sous l'effet de lumière ultraviolette. Il n'existe pas de données représentatives sur la photominéralisation dans les conditions naturelles (OMS, 1979).

Chaîne alimentaire:
Forte accumulation par les chaînes alimentaires. Chez les homéothermes, le DDT peut être décelé dans le circuit sanguin peu de temps après absorption, mais il en est ensuite soustrait par les organes lipoïdiques, et s'accumule dans les tissus adipeux, le cerveau, le foie et d'autres organes.

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ. Statut Valeur Cat. Remarques Source
Eau : Eau pot. A (L) 1 µg/l   DDT  & isomères sel. DVGW, 1988
  Eau pot. CDN (L) 30 µg/l MAC DDT  et isomères sel. DVGW, 1988
  Eau pot. D L 0,1 µg/l   Simpl. subst. sel. DVGW, 1988
  Eau pot. CE R 0,1 µg/l     sel. DVGW, 1988
  Eau pot. OMS R 1 µg/l   DDT  et isomères sel. DVGW, 1988
  Eau sout. USA R 50 µg/l   Etat d'Illinois sel. WAITE, 1984
  Eau surf. IAWR R 0,1 µg/l   Eau potable1) sel. DVGW, 1988
  Eau surf. IAWR R 0,5 µg/l   Eau potable2) sel. DVGW, 1988
  Eau surf. D R 2 µg/l   Eau potable1) sel. DVGW, 1988
  Eau surf. D R 10 µg/l   Eau potable2) sel. DVGW, 1988
  Eau surf. USA R 50 µg/l   Etat d'Illinois sel. WAITE, 1984
  Eau surf. USA R 2 µg/l   Prot. org. eau douce sel. HART, 1974
Air: Amb.prof. D L 1 mg/m3 MAK   DFG, 1987
  Amb.prof. USA (L) 1 mg/m3 TWA   sel. RIPPEN, 1989
Aliments:
Thé, condiments D L 1 mg/kg     sel. DVGW, 1988
Fruits, légumes D L 0,1 mg/kg     sel. DVGW, 1988
Autres aliments d'or. végétale D L 0,05 mg/kg     sel. DVGW, 1988
Graisse de viande D L 3 mg/kg     sel. DVGW, 1988
Graisse de poisson D L 2-5 mg/kg     sel. DVGW, 1988
Graisse du lait D L 1 mg/kg     sel. DVGW, 1988
Oeufs D L 0,5 mg/kg     sel. DVGW, 1988

Remarques:
1) Traitement de l'eau potable par des procédés naturels.
2) Traitement de l'eau potable par des procédés physico-chimiques.
Depuis 1974, la fabrication et l'utilisation du DDT  sont interdits en Allemagne. Des interdictions concernant l'utilisation de ce produit existent également en Suède et aux USA.

VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE

Milieu/origine Pays Valeur Source1)
Eau :      
Eaux de surface (1977-79) USA 0,1 ppb; (max. n=604)  
Antarctique   40 ppt  
Baltique   0,2 ppt  
Eaux souterraines   (1977-79) USA 0,9 ppb; (max. n=1074)  
Eaux de pluie GB 104-229 ppt  
Sédiments:      
Lacs et rivières (Berlin) D 0,01-136 ppb (n=8)  
Lac Libye 0,02 ppb  
Méditerranée (1981)   <0,01-19 ppb  
Air:      
Air non pollué D 0,2-0,6 ng/m3  
Golfe Persique   0,05-0,58 ng/m3 (valeur moy.: 0,08 ng/m3)
Golfe du Mexique   0,010-0,047 ng/m3  
Homme:      
Lait maternel D 1,5-1,8 mg/kg graisse  
Tissus adipeux   1,1-5,3 mg/kg (valeurs moyennes)  
Animaux:      
Poissons  (Lac Michigan; 1969-78) USA 0,8-9,9 mg/kg  
Poissons  (Mer du Nord) ; 1972)   2-73 µg/kg  
Sandre (Havel, Berlin; 1981) D 2-105 µg/kg  
Végétaux :      
Plantes aquatiques (Danube)   2 µg/kg  

Remarques: 1) Lorsqu'aucune source n'est mentionnée, les données sont citées selon RIPPEN, 1989.

EVALUATION ET REMARQUES

L'interdiction du DDT  dans plusieurs pays dès le début des années 70 témoigne de la dangerosité de ce produit, qui est surtout liée à la haute persistance du DDT dans tous les compartiments de l'environnement (condition essentielle expliquant que ce produit soit désormais répandu sur toute la planète). Les critères décisifs pour l'évaluation du DDT sont la toxicité aiguë, mais aussi et surtout l'accumulation de ce produit dans les organismes vivants, les sols, les eaux de surface et les eaux souterraines, et par conséquent ses effets imprévisibles dans une optique de long terme. Dans la mesure où il existe des produits de remplacement - certes encore coûteux - il est absolument inacceptable, du point de vue écologique, de continuer à utiliser et à produire cette substance.

 

Dichlorvos

APPELLATIONS

Numéro du CAS: 62-73-7
Nom dans le registre: Dichlorvos
Nom de la substance: 2,2-Dichlorovinyldiméthylphosphate
Synonymes, noms commerciaux: 2,2-Dichloroéthényldiméthylphosphate, O,O-diméthyl O-(2,2-dichlorovinyl) phosphate, DDVP , Nuvan , Vapona 
Nom(s) anglais: Dichlorvos 
Nom(s) allemand(s): Dichlorvos 
Description générale: Liquide incolore à jaunâtre.

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: C4H7Cl2O4P
Masse atomique relative: 220,98 g
Masse volumique: 1,314 g/cm3
Densité de gaz: 7,63
Point d'ébullition: 74°C (à 1,32 hPa)
Tension de vapeur: 1,6 Pa
Solubilité: Dans l'eau: » 10 g/l; miscible à la plupart des solvants organiques.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 9,19 mg/m3
1 mg/m3 = 0,11 ppm

ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
Le dichlorvos  est un insecticide qui agit principalement en phase gazeuse du fait de sa tension de vapeur relativement élevée. Il peut également être utilisé comme insecticide de contact. Le dichlorvos est appliqué sous forme d'aérosol  ou d'appât contre les mouches et les moustiques.

TOXICITE

Mammifères:    
Rat DL50 56-108 mg/kg, v. orale sel. OMS, 1986
Rat DL50 75-210 mg/kg, v. cutanée sel. OMS, 1986
Rat DL50 56-80 mg/kg, v. orale sel. WIRTH, 1981
Organismes aquatiques:    
Carpe TLM > 40 mg/l (48 h) sel. OMS, 1986
Cyprin doré TLM 10-40 mg/l (48 h) sel. OMS, 1986
Daphnie TLM 2,8 mg/l (3 h) sel. OMS, 1986

Pathologie/toxicologie

Homme/mammifères: L'absorption s'effectue par inhalation ou par le tube digestif. Comme tous les esters phosphoriques, le dichlorvos n'est que faiblement résorbé dans le corps. L'intoxication se manifeste surtout par une action inhibitrice sur les acétylcholinestérases, qui a pour effet de perturber le système nerveux central. Les symptômes sont comparables à ceux du paraquat. Selon WIRTH (1981), le dichlorvos ne présente pas de risques génétiques.

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ. Statut Valeur Cat. Remarques Source
Air: Amb.prof. D L 1 mg/m3 MAK   DFG, 1989
  Amb.prof. SU (L) 0,2 mg/m3 PDK Peau sel. KETTNER, 1979
  Amb.prof. USA (L) 1 mg/m3 TWA   ACGIH, 1986
Aliments:   OMS R 0,004 mg/kg/j ADI   sel. OMS, 1986

EVALUATION ET REMARQUES

Le dichlorvos  fait partie des insecticides organophosphorés, lesquels donnent lieu à des problèmes de résidus similaires à ceux causés par les insecticides halogénés. Compte tenu des troubles respiratoires dont il est responsable, il est nécessaire d'éviter tout contact direct avec ce produit.

 

Dieldrine

APPELLATIONS

Numéro du CAS: 60-57-1
Nom de la substance: Dieldrine
Nom de la substance: 1,2,3,4,10,10-hexachloro-6,7-époxy-1,4,4a,5,6,7,8,8a-octahydro-1,4,5,8-diméthanonaphthalène
Synonymes, noms commerciaux: Alvit , Heod , composé 497 , Octalox , ENT 16,225 
Nom(s) anglais: Dieldrin; 1,2,3,4,10,10-Hexachloro-6,7-epoxy-1,4,4a,5,6,7,8,8a-octahydro-1,4,5,8-dimethanonaphthalene
Nom(s) allemand(s): Dieldrin, 1,2,3,4,10,10-Hexachlor-6,7-epoxy-1,4,4a,5,6,7,8,8a-octahydro-1,4,5,8-dimethanonaphthalin
Description générale: Cristaux blancs inodores.

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: C12H8Cl6O
Masse atomique relative: 380.91 g
Masse volumique: 1,70 g/cm3
Point d'ébullition: (décomposition)
Point de fusion: 176-177°C
Tension de vapeur: 24 x 10-6 Pa à 25°C
Solubilité: Dans l'eau: 0,1 mg/l; soluble dans le pétrole, l'acétone et les composés aromatiques.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 15,8 mg/m3
1 mg/m3 = 0,06 ppm

ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
La dieldrine est un insecticide qui est surtout utilisé dans la culture cotonnière.
Origine/fabrication:
La dieldrine est produite par oxydation d'aldrine, processus pouvant se produire dans le milieu naturel.

TOXICITE

Homme: DL50 64 mg/kg (estimation) sel. MERCIER, 1981
Mammifères:    
Rat DL50 46-63 mg/kg, v. orale sel. VERSCHUEREN, 1983
  DL50 52-117 mg/kg, v. cutanée sel. VERSCHUEREN, 1983
Souris DL50 38-77 mg/kg, v. orale sel. MERCIER, 1981
Chien DL50 56-120 mg/kg, v. orale sel. MERCIER, 1981
Lapin DL50 45-50 mg/kg, v. orale sel. MERCIER, 1981
Vache DL50 25 mg/kg, v. orale sel. MERCIER, 1981
Organismes aquatiques:    
Cyprinodontidés CL50 5 ppb (96 h) sel. VERSCHUEREN, 1983
Muge cabot CL50 23 ppb (96 h) sel. VERSCHUEREN, 1983
Vairon d'Amérique CL50 16 mg/l (96 h) sel. VERSCHUEREN, 1983
Grande perche soleil CL50 8 mg/l (96 h) sel. VERSCHUEREN, 1983
Truite arc-en-ciel CL50 10 mg/l (96 h) sel. VERSCHUEREN, 1983
Daphnie CL50 250 mg/l (48 h) sel. VERSCHUEREN, 1983
Gammarus pulex CL50 460 mg/l (96 h) sel. VERSCHUEREN, 1983
Insectes:    
Pteronarcys california CL50 0,5-39 µg/l (96 h) sel. VERSCHUEREN, 1983

Pathologie/toxicologie

Homme/mammifères: La dieldrine peut provoquer des intoxications par résorption transcutanée, par ingestion ou par inhalation. Elle agit comme stimulant du système nerveux central et s'accumule dans les tissus adipeux, provoquant ainsi de sérieuses lésions du foie et des reins. Des expériences sur l'animal ont permis de mettre en évidence un effet cancérogène, mais aucun effet tératogène n'a été rapporté à ce jour dans la littérature.
Végétaux : La dieldrine n'est pas toxique pour les plantes (MERCIER, 1981).

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Milieu aquatique :
Du fait de la bonne hydrosolubilité de cette substance, l'eau constitue un milieu d'accumulation privilégié. La dieldrine étant hautement toxique pour les organismes aquatiques, elle est, en Allemagne, classée dans la catégorie de risque WGK 3 (= forte pollution de l'eau).

Sols:
Les sols représentent un milieu d'accumulation pour la dieldrine, mais l'intensité de l'accumulation est fonction de la texture et du taux d'humidité des sols.
Demi-vie:
Dans les sols, environ 95% d'une application de 3,1 à 5,6 kg/ha sont éliminés au bout de 12,8 ans en moyenne. Seulement 9% environ sont éliminés par évaporation au bout de 60 jours dans les sols sablonneux ou argileux. Entre 75 et 100% de la dieldrine sont dégradés ou décomposés en l'espace de 3 à 25 ans (VERSCHUEREN, 1983).

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Dégradation, produits de décomposition:
La dieldrine se décompose dans l'organisme humain en 1,2-dihydroxy-dieldrine et 4,5-aldrine-trans-dihydrodial. Sous l'effet des rayons U.V., elle se transforme en CO2.

Chaîne alimentaire:
La dieldrine s'accumule dans les tissus adipeux et, chez l'être humain, dans les glandes mammaires. (WIRTH, 1981).

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ. Statut Valeur Cat. Remarques Source
Eau : Eau pot. D L 0,1 µg/l   Substance indiv. sel. RIPPEN, 1992
  Eau pot. D L 0,5 µg/l   Pesticides cumulés sel. RIPPEN, 1992
  Eau pot. CE L 0,1 µg/l   Substance indiv. sel. RIPPEN, 1992
  Eau pot. CE L 0,5 µg/l   Pesticides cumulés sel. RIPPEN, 1992
  Eau pot. USA R 1 µg/l   Dans l'Etat d'Illinois sel. WAITE, 1984
Sols:   NL R 0,5 µg/kg SSA   Substance indiv., Référence sel. TERRA TECH 6/94
    NL L 2,5 µg/kg SSA   Aldrine + dieldrine + endrine  Intervention sel. TERRA TECH 6/94
Air: Amb.prof. D L 0,25 mg/m3 MAK Peau DFG, 1989
  Amb.prof. SU (L) 0,01 mg/m3 PDK Peau sel. KETTNER, 1979
  Amb.prof. USA (L) 0,25 mg/m3 TWA Peau ACGIH, 1986
Aliments:   OMS R 0,03-0,3 mg/(kg/j)   Limite de tolér. des résidus sel. VERSCHUEREN, 1983

Remarques:
Depuis 1988, l'utilisation de la dieldrine est totalement interdite par la loi en Allemagne ("Pflanzenschutz-Anwendungsverordnung").

VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE

Milieu/origine Pays Valeur Source
Eaux superficielles / souterraines:      
Lac d'Irlande (suspension) IRL 0,2-140 ng/g sel. VERSCHUEREN, 1983
Hawaii (sédiments) USA 2-39,5 ppb sel. VERSCHUEREN, 1983
Los Angeles (port) USA 0,6 x 4,5 ppb sel. VERSCHUEREN, 1983
Mer Baltique occid. (en surface)   0,17x10-9 g/l sel. VERSCHUEREN, 1983
Mer du Nord , SE Angleterre/Pays-Bas   0,4-17 ppb (1974-76) sel. VERSCHUEREN, 1983

EVALUATION ET REMARQUES

La dieldrine est une substance hautement toxique pour les organismes aquatiques et est très persistante dans le milieu naturel. En outre, elle provoque également de sérieuses intoxications chez l'homme. Son utilisation doit donc rester aussi limitée que possible.


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