Table des matières - Précédente - Suivante
APPELLATIONS
Numéro du CAS: 534-52-1
Nom dans le registre: Dinitro-o-crésol
Nom de la substance: 2-méthyl-4,6-dinitrophénol
Synonymes, noms commerciaux: 4,6-Dinitro-o-crésol,
DNOC , DNC , Detal , Etzel
Nom(s) anglais: Dinitro-o-cresol
Nom(s) allemand(s): Dinitro-o-kresol,
2-Methyl-4,6-dinitrophenol
Description générale: Poudre ou cristaux jaunes de
goût amer.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: C7H6N2O5
Masse atomique relative: 198,14 g
Point d'ébullition: (décomposition)
Point de fusion: 86-86,9°C
Tension de vapeur: 6,5 x 10-3 Pa à 25°C
Point d'éclair: Difficilement inflammable
Solubilité: Dans l'eau: faible solubilité 125 ppm (à
25°C); dans l'acétone: 100,6 g/100 g; dans l'éthanol: 4,3
g/100 g; dans le benzène: 37,5 g/100 g; dans le chloroforme:
37,2 g/100 g; soluble dans l'éther diéthylénique, le
méthanol, l'éther de pétrole, le tétrachlorure de carbone.
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
Le DNOC est un herbicide sélectif utilisé pour les
céréales, le houblon, les vignobles et les cultures fruitières
(insecticide, acaricide, effet fongicide accessoire).
Origine/fabrication:
Le DNOC est uniquement un produit de synthèse. Les
préparations en vente dans le commerce contiennent en général
des formulations aisément solubles dans l'eau des sels alcalins,
ammoniacaux et aminés du DNOC.
TOXICITE
Homme: | DL 0,35-3 g | sel. DFG, 1986 |
Mammifères: | ||
Rat | DL50 25-85 mg/kg, v. orale | sel. DFG, 1986 |
DL50 28,5 mg/kg, intrapéritonéale | sel. DFG, 1986 | |
DL50 23,1-26,1 mg/kg, v. sous-cutanée | sel. DFG, 1986 | |
Souris | DL50 20,0 mg/kg, v. orale | sel. DFG, 1986 |
DL50 21,5-27,3 mg/kg, v. sous-cutanée | sel. DFG, 1986 | |
DL50 1.000 mg/kg, v. cutanée | sel. DFG, 1986 | |
DL50 24-26 mg/kg, intrapéritonéale | sel. DFG, 1986 | |
Cobaye | DL100 500 mg/kg, voie cutanée | sel. DFG, 1986 |
Chien | DL50 15 mg/kg, voie intraveineuse | sel. DFG, 1986 |
DL50 10-23,5 mg/kg, intrapéritonéale | sel. DFG, 1986 | |
Organismes aquatiques: | ||
Vairon d'Amérique | 1,5-2 mg/l létal (6 h) | sel. DVGW, 1988 |
Epinoche | 3 mg/l létal | sel. DVGW, 1988 |
Daphnie | CE50 0,013 mg/l | sel. DVGW, 1988 |
Algues bleues | CE10 0,15 mg/l | sel. DVGW, 1988 |
Algues vertes | CE10 13 mg/l | sel. DVGW, 1988 |
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: Le DNOC est un produit très
toxique, à effet cumulatif, pouvant entraîner la mort.
L'absorption se fait surtout par voie pulmonaire, mais aussi par
le tube gastro-intestinal et par la peau. Les quantités
accumulées dans l'organisme ne sont éliminées que très
lentement.
Les premiers signes d'intoxication sont les suivants: hausse de
température de l'organisme (de hautes températures ambiantes
augmentent la toxicité), transpiration, accélération de la
respiration et du pouls, forte soif, coliques douloureuses,
diarrhée et vomissements. Symptômes caractéristiques des
effets sur le système nerveux central: euphorie suivie de
vertiges, tendance au collapsus, états d'anxiété et
d'agitation, confusion mentale, perte de conscience et
convulsions.
Les intoxications chroniques se manifestent par des maux de
tête, de la fatigue et une perte de poids significative. Elles
provoquent également des lésions du coeur, du foie et des
reins. Les lésions hépatiques font généralement suite à une
absorption par voie buccale.
Végétaux : L'action des dioxines se manifeste par
un déphasage entre la respiration cellulaire et la
phosphorylation.
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Milieu aquatique :
Malgré une très faible hydrosolubilité, une pollution des
eaux de surface est possible sous l'action de l'érosion de sols
traités au DNOC . Les risques sont plus importants pour le
plancton et les micro-organismes que pour les poissons. La
concentration limite pour les daphnies est de 3 mg/l, pour les
moustiques de 500 mg/l.
La toxicité de solutions de DNOC est fortement tributaire du pH.
Les solutions acides sont plus toxiques que les solutions
alcalines (DFG, 1986).
Sols:
Dans le sol, le DNOC est très mobile et la décomposition
microbienne est très lente. Le DNOC demeure sans effet sur la
plupart des micro-organismes du sol, la production de CO2
n'est pas affectée, mais les micro-arthropodes (acariens, etc.)
et les lombrics ne survivent pas.
Dégradation, produits de décomposition:
On a identifié dans l'organisme de nombreux métabolites, dont
certains ont un effet détoxiquant, la plupart étant cependant
plus toxiques encore que le DNOC lui-même (p.ex.
6-amino-4-nitro-o-crésol ou 4,6-diamino-o-crésol). On ne
dispose pas de données sur les métabolites dans les végétaux
ou dans le sol.
Le DNOC peut encore être décelé dans le sol au bout de 14
semaines (sel. DFG, 1986).
Chaîne alimentaire:
Des résidus de cette substance ont été décelés dans
certaines parties de plantes.
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Milieu | Secteur | Pays/ organ. | Statut | Valeur | Cat. | Remarques | Source |
Eau : | Eau de surface | CE | (L) | 1 µg/l | Tous pesticides conf.1) | sel. DVGW, 1988 | |
Eau de surface | CE | (L) | 2,5 µg/l | Tous pesticides conf.2) | sel. DVGW, 1988 | ||
Eau de surface | CE | (L) | 5 µg/l | Tous pesticides conf.3) | sel. DVGW, 1988 | ||
Eau pot. | CE | (L) | 0,1 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |||
Eau pot. | D | L | 0,1 µg/l | sel. DVGW, 1988 | |||
Air: | Amb.prof. | D | L | 0,2 mg/m3 | MAK | DFG, 1989 | |
Amb.prof. | SU | (L) | 0,05 mg/m3 | PDK | sel. KETTNER, 1979 | ||
Amb.prof. | USA | (L) | 0,2 mg/m3 | TWA | ACGIH, 1986 | ||
Aliments: | D | (R) | 0,01 (ng/kg/j) | ADI provisoire | sel. DFG, 1986 |
Remarques:
En République fédérale d'Allemagne, il est interdit d'utiliser
le DNOC comme insecticide dans les bassins versants de
zones d'alimentation en eau. Dans les zones de protection des
eaux classées I et II, son utilisation en tant qu'herbicide est
interdite. Il est également interdit de l'utiliser à proximité
de plans ou cours d'eau.
1) Valeur imposée pour traitement et désinfection
par des procédés physiques simples
2) Valeur imposée pour traitement et désinfection
par des procédés physiques et chimiques normaux
3) Valeur imposée pour traitement, oxydation,
adsorption et désinfection par des procédés physiques et des
méthodes chimiques sophistiquées
EVALUATION ET REMARQUES
Le DNOC est hautement toxique et donc particulièrement dangereux. Etant donné que cette substance pénètre aisément dans l'organisme par les poumons et par la peau, des mesures de protection sont de rigueur au moment de l'application. Son utilisation doit surtout être évitée à proximité de plans et cours d'eau.
APPELLATIONS
Remarques: Au sens strict du terme, l'appellation
«dioxines» fait référence au groupe des dibenzo-p-dioxines
polychlorées (PCDD). Du point de vue chimique et toxicologique,
ce groupe est étroitement apparenté au groupe des
dibenzo-p-furannes (PCDF). Dans le sens plus large du terme,
l'appellation "dioxines" peut ainsi s'étendre aux deux
groupes de (PCDD/F). Le groupe des substances PCDD/F est formé
de 210 substances apparentées qui diffèrent par le nombre et la
position des atomes de chlore. Les propriétés physico-chimiques
se réfèrent à la substance la plus toxique et la mieux
décrite, notamment 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine qui est
souvent appelée "dioxine" dans le langage courant.
Numéro du CAS: 1746-01-6
Nom dans le registre:
2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine
Nom de la substance: 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine
Synonymes, noms commerciaux: Dioxine ,
2,3,7,8-TCDD, TCDD, 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-1,4-dioxine
Nom(s) anglais: 2,3,7,8-Tetrachlordibenzo-p-dioxin,
Dioxin
Nom(s) allemand(s): 2,3,7,8-Tetrachlordibenzo-p-dioxin,
Dioxin
Description générale: Copeaux cristallins, incolores.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: C12H4Cl4O2
Masse atomique relative: 321,96 g
Masse volumique: 1,83 g/cm3
Point d'ébullition: Environ 900°C
Point de fusion: Environ 300°C
Tension de vapeur: 150 x 10-9 Pa
Solubilité: 13 x 10-9 g/l
Facteurs de conversion: 1 ppm = 13,38 mg/m3
1 mg/m3 = 0,08 ppm
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
Comme tous les PCDD/F, la 2,3,7,8-TCDD est un sous-produit
indésirable qui est produit uniquement à des fins analytiques.
Origine/fabrication:
Il n'existe pas de source géogène connue à l'heure
actuelle. Les dioxines se forment sous l'effet de processus
thermiques, par manque d'oxygène, à des températures variant
entre 300-800°C, et ce à partir de chlore fixé de type
organique ou inorganique (par exemple, incinération des déchets
ou pyrolyse). La formation de dioxines est souvent secondaire à
la production industrielle de composés chlorés. C'est pourquoi
ces substances peuvent contenir des impuretés dues à des
dioxines. La production et le traitement de substances
aromatiques chlorées, telles que les chlorophénols et les
chlorobenzènes doit faire l'objet d'une attention particulière.
Pour garantir une décomposition complète des dioxines, des
températures supérieures à 1000°C sont nécessaires.
TOXICITE
Mammifères: | ||
Rat | DL50 22-100 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Souris | DL50 70 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Singe | DL50 114-280 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Souris | LDLo 80 µg/kg, v. dermale | sel. RIPPEN, 1989 |
Lapin | LDLo 10 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Lapin | DL50 100-115 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Lapin | LDLo 275 µg/kg, v. dermale | sel. RIPPEN, 1989 |
Hamster | DL50 1 160-5.000 mg/kg v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Cobaye | DL50 0,5-2,0 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Chien | DL50 30-300 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Oiseaux: | ||
Poulet | DL50 25-50 µg/kg, v. orale | sel. RIPPEN, 1989 |
Remarques: La majeure partie des données toxicologiques disponibles se rapportent à la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine (TCDD). Etant donné que les profils toxicologiques des PCDD/F sont tous très similaires, leurs potentiels sont décrits ici par référence à des facteurs d'équivalence (TEF) s'appliquant à la 2,3,7,8-TCDD.
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: La 2,3,7,8-TCDD est le composé le plus toxique de toutes les substances du groupe PCDD/F. Une intoxication aiguë provoque principalement des lésions de la peau et du foie, de même que du système nerveux périphérique et central. On a pu observer en outre des troubles psychiques et des effets sur le système immunitaire (dans les expériences sur l'animal). L'acné chlorique est un symptôme typique et persistant d'une intoxication aiguë à la TCDD. La peau peut également présenter des signes de pigmentation excessive. Les lésions du foie se traduisent par une élévation du taux de transaminase et des graisses dans le sang. Des troubles intestinaux s'accompagnant de diarrhées ont été observés, de même que des lésions des vaisseaux coronaires, ainsi que des voies urinaires. Les effets sur le système nerveux se manifestent sous forme d'irritabilité et de nervosité et de céphalées, d'insomnie temporaire et de capacité visuelle et auditive réduite. A ce jour, les effets carcinogènes ont été établis que dans les expériences sur l'animal; des effets tératogènes n'ont pas pu être démontrés jusqu'ici.
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Milieu aquatique :
En raison de leur très faible solubilité dans l'eau, les
dioxines sont rapidement fixées sur les matières en suspension.
La biodisponibilité est faible, mais la toxicité pour les
organismes aquatiques est très élevée.
Atmosphère:
Les dioxines parviennent dans l'atmosphère en se fixant sur les
particules de poussière (cendres volantes).
Sols:
La mobilité des dioxines est extrêmement faible en raison
de leur faible hydrosolubilité et d'une forte capacité
d'adsorption. Par conséquent, les sols constituent un milieu
d'accumulation privilégié pour les dioxines.
Demi-vie:
La demi-vie dans le sol est de plus de 10 ans pour les dioxines
(ROTARD, 1987). Dans l'organisme humain, elle atteint jusqu'à 6
ans (BECK et al., 1987).
Dégradation, produits de décomposition:
Les dioxines sont faiblement dégradées par les
micro-organismes. Une dégradation photochimique est possible.
Chaîne alimentaire:
En raison de leur bonne liposolubilité, les dioxines ont une
forte tendance à s'accumuler dans la chaîne alimentaire. La
bioaccumulation est importante dans les poissons ainsi que dans
les graisses et le foie d'organismes terrestres, mais en
revanche, les dioxines ne s'accumulent que faiblement dans les
végétaux.
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Milieu | Secteur | Pays/ organ. | Statut | Valeur | Cat. | Remarques | Source |
Sols: | D | R | 5 ng/kg | Usage non limité | sel. RIPPEN, 1991 | ||
D | R | 40 ng/kg | Usage agricole non limité | sel. RIPPEN, 1991 | |||
D | R | 100 ng/kg | Echange de sol sur les aires de jeux des enfants | sel. RIPPEN, 1991 | |||
D | R | 1000 ng/kg | Echange de sol dans les aires d'habitation | sel. RIPPEN, 1991 | |||
D | R | 10.000 ng/kg | Echange de sol sur tous les sites | sel. RIPPEN, 1991 | |||
Air: | Amb.prof. | D | L | 1) | MAK | sel. RIPPEN, 1991 |
1) Aucune valeur n'est indiquée en raison des effets carcinogènes démontrés dans les expériences sur l'animal (Groupe III A2) 1990
EVALUATION ET REMARQUES
Compte tenu de leur extrême toxicité et de leurs effets carcinogènes et tératogènes présumés, il importe d'éviter autant que possible les émissions de dioxines. Etant donné que l'incinération des déchets et la production de composés aromatiques chlorés sont les principales sources d'émission des dioxines, des mesures devraient être prises en particulier dans ces domaines d'activité. Des recherches portant sur la formation de dioxines ainsi que sur les mesures techniques pouvant être prises en vue de réduire les émissions de dioxines et leurs effets toxicologiques sont actuellement en cours.