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L'ANALYSE DES SYSTEMES POST-RECOLTE:
LE CONCEPT DE LA GTZ

A. BELL1 & O. MÜCK2

1 Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH,
Coopération Allemande au Développement, Eschborn, Allemagne
2 Consultant, Hambourg, Allemagne

Introduction

La démarche d’origine des projets post-récolte de la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH était fondée sur une approche technique (conservation du niébé au moyen d’huile de neem, lutte contre les ravageurs du maïs stocké avec des insecticides en poudre, stockage au niveau du village dans des magasins fumigables, etc.). Ces recommandations ont été difficilement acceptées par les groupes cibles pour des raisons socioculturelles ou socio-économiques. C’est à partir de là que la GTZ s’est engagée dans le développement participatif de nouvelles technologies prenant ces facteurs en compte. En dialogue avec les membres du Groupe d’Assistance aux Systèmes concernant les Grains Post-récolte (GASGA), un concept de gestion post-récolte a été développé, qui prend en considération l'ensemble des composantes, de la récolte à la consommation. Cette approche systématique s’est donnée pour objectif de parvenir à une solution globale et durable. Deux études de cas ont été réalisées, l'une par la GTZ au Kenya, l'autre par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) en Zambie. L’étude faite au Kenya a révélé que les systèmes post-récolte de la pomme de terre et de la patate douce sont assez bien développés, que les problèmes techniques ne jouent qu’un rôle mineur et que les ménages paysans reçoivent une part substantielle du prix de la vente en gros (60 à 70 % dans le cas des pommes de terre). Les techniques de diagnostic rapide appliquées par une équipe d’experts pluridisciplinaire et les autres éléments de la méthodologie sont tout à fait adaptés à l’analyse de systèmes post-récolte. Afin de perfectionner la méthode, il est impératif d’y introduire des indicateurs de performance. Les gouvernements doivent définir le cadre politique pour le développement et mettre en place les services publics que le secteur privé ne fournit pas. La coordination des différentes activités gouvernementales est très importante du fait que les responsabilités sont réparties sur plusieurs ministères. Pour établir cette coordination, l’idéal serait de créer un groupe de travail interdisciplinaire pouvant agir comme un comité d’organisation. Dans cette approche, la GTZ assure un rôle d'intermédiaire, en s'efforçant également d'intégrer d’autres institutions. La coopération financière peut être associée plus étroitement à la coopération technique. Les activités des projets sont principalement planifiées par les membres du groupe de travail.

1.        La phase de prévention des pertes post-récolte et de lutte contre les ravageurs des
           stocks

1.1     Approches techniques de la prévention des pertes post-récolte

 Depuis le début des années soixante-dix, la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH a réalisé des projets bilatéraux et sectoriels dans le domaine post-récolte, avec une forte priorité accordée au continent africain. Ces projets ont été financés par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ).
A l’origine, la démarche suivie par l’ensemble des projets allemands ainsi que par d’autres bailleurs de fonds était fondée sur une approche à caractère technique, ce qui signifie que les interventions étaient axées sur les denrées et les ravageurs. Cette approche comportait des analyses de situations, des calculs de pertes, des recherches sur le terrain et en laboratoire sur les problèmes de protection des stocks, de même que l’élaboration et la diffusion de suggestions visant à y remédier.

Voici quelques exemples de solutions proposées par la vulgarisation:

1.1.1    La conservation du niébé au moyen d’huile de neem

Au Togo, au Bénin et dans d’autres pays africains, la GTZ a vulgarisé dans les années 1980 une méthode de protection des stocks de niébé à base d’huile de neem (SPV/GTZ, 1988). Cette méthode présentait une série d’avantages pour l’utilisation au niveau des petites exploitations agricoles:

*

facile à appliquer,

*

fait appel à des ressources disponibles sur place,

*

matière premières gratuites, et

*

sans risques pour l'utilisateur et le consommateur.

Dans la pratique, la récolte, l’extraction de l’huile et l’application comportent les étapes décrites dans la figure 1. Eu égard aux pertes considérables causées par des bruches et les avantages mentionnés, il ne fait pas de doute que les recommandations répondaient à un problème réel et grave et que la technologie proposée avait toutes les qualités requises pour susciter l’intérêt des groupes cibles paysans.

1.1.2    La lutte contre les ravageurs du maïs stocké avec des insecticides en poudre

En Tanzanie, au Togo et dans beaucoup d’autres pays africains, l’augmentation des pertes de maïs stocké à la suite de l’introduction accidentelle du grand capucin du maïs était dramatique (Pantenius, 1988; Henckes, 1992). L’Institut des Ressources Naturelles (NRI), la GTZ et d'autres bailleurs de fonds ont essayé de résoudre les problèmes de conservation du maïs par la vulgarisation de diverses techniques d’application d’insecticides en poudre (von Berg & Biliwa, 1990; Golob, 1988; Richter et al., 1997).

Fig. 1 Protection du niébé stocké au moyen d’huile de neem.

 

Ramassage des semences sous les arbres

ò

Lavage

ò

Séchage

ò

Décorticage

ò

Vannage

ò

Sélection du bon grain

ò

Concassage

ò

Malaxage

ò

Dosage

ò

Mélange au niébé

ò

Stockage

L’ampleur des dégâts (jusqu’à 30 % environ de pertes de matière sèche après huit mois de stockage) semblait justifier dans tous les cas les coûts d’application de produits chimiques importés. En présence du grand capucin du maïs, on recommandait l'emploi de poudres binaires, composées de deux matières actives. Les techniques d’application vulgarisées par la GTZ au Togo et au Bénin comprenaient:

* le traitement du maïs en spathes - méthode sandwich (SPV/GTZ 1983);
* le traitement du maïs déspathé (SPV/GTZ 1989);
* le traitement du maïs égrené (SPV/GTZ 1992).

Avec cette gamme de traitements, on disposait de solutions chimiques pour le contrôle des insectes nuisibles dans tous les systèmes traditionnels et récents de stockage du maïs. Les services de vulgarisation, qui étaient épaulés à cette époque par des projets de la GTZ, étaient chargés de fournir l’assistance nécessaire à une utilisation correcte des insecticides excluant les risques pour les populations et l’environnement. Cependant, la collaboration avec la vulgarisation n’a pas toujours fonctionné de façon souple.

1.1.3     Le stockage au niveau du village dans des magasins fumigables

Afin d’offrir une solution aux problèmes techniques de stockage de grains dans les banques céréalières qui ont été construites en grand nombre, notamment dans les pays du Sahel, la GTZ a conçu un magasin standard (Harnisch & Krall, 1986) qui semblait réunir tous les avantages d’un magasin villageois idéal:

* construction simple et solide,
* dimensions adaptées aux besoins des villageois,
* microclimat idéal pour le stockage de grains,
* empêche l’intrusion d’insectes et de rongeurs nuisibles, et
*

lutte contre les insectes grâce à une fumigation plus facile.

Avec la construction de tels magasins, la conservation de céréales en bon état n’était plus considérée désormais par les responsables du stockage comme un souci majeur. Pour résumer, on peut constater que la plupart des problèmes de stockage de céréales semblaient avoir trouvé des solutions techniques facilement réalisables vers la fin des années 1980. On observait toutefois un phénomène étrange: la situation des paysans n’avait pas beaucoup changé malgré tous ces progrès.

1.2     La réaction des groupes cibles

En réalité, les recommandations décrites ci-dessus ainsi que la plupart des autres, telle la protection des greniers traditionnels par des tôles antirats, ont été difficilement acceptées par les groupes cibles dans de nombreux cas et pour des raisons diverses. Voici les principales réserves exprimées à l'encontre des innovations exposées plus haut.

1.2.1  «L’huile de neem est difficile à obtenir et elle est très amère»

Malgré tous les efforts de vulgarisation, le taux d’adoption de la conservation du niébé à l'aide d’huile de neem est resté dans l'ensemble faible. Des enquêtes informelles, effectuées dans le cadre du programme de vulgarisation au Bénin, ont révélé que la collecte des semences, et surtout la production artisanale de l’huile, étaient considérées comme des travaux pénibles, pour lesquels les paysans trouvent difficilement le temps.
De plus, le goût amer de l’huile de neem dissuade beaucoup de paysans disposés à l’appliquer sur des haricots de consommation, même si un trempage prolongé dans l’eau permet de supprimer totalement ce goût.

1.2.2   «Les insecticides en poudre ne marchent pas et sont trop chers»

Dans le cadre des travaux au Togo et au Bénin, beaucoup de paysans se sont plaints d'un manque d'efficacité des produits de protection des stocks en poudre. Il s’agit ici d’un phénomène souvent rencontré dans la pratique, et qui peut survenir pour l'une des raisons suivantes:

* erreurs de dosage,
* application peu homogène,
* utilisation d’un produit périmé,
*

erreurs de formulation de la part du fabricant, et

*

manipulations frauduleuses.

Les erreurs de dosage et d’application, ainsi que la vente de produits périmés, sont notamment très fréquentes dans la pratique. Ces deux causes d'inefficacité sont très difficiles à contrôler. Dans le but d’améliorer la pratique d’application, il faut une vulgarisation intensive pendant une période prolongée, ce qui demande des investissements considérables qui ne sont pas à la portée de la plupart des gouvernements. La perte d’efficacité rapide des produits en poudre dans les conditions climatiques tropicales est un phénomène bien connu pour lequel il n’existe pas encore de solution technique.
Beaucoup de paysans déclarent qu’ils trouvent les produits trop chers. De l'avis des auteurs, il ne vaut pas la peine de vérifier si les paysans sont vraiment en mesure de payer ces produits ou non. L’opinion des paysans doit être plutôt considérée comme un indice révélant qu’un tel traitement n’est probablement pas très rentable.
Si l’on considère en outre les problèmes de distribution des produits chimiques dans les régions enclavées, il n’est guère étonnant que l’utilisation de produits de synthèse pour la protection des stocks reste l’exception pour beaucoup de paysans africains.

1.2.3   «La gestion des magasins pose trop de problèmes»

La performance technique des magasins fumigables n’a jamais été remise en question. Néanmoins, très peu de ces magasins ont été construits et il n'y en a pratiquement pas un seul qui fonctionne de manière rentable. Les causes sont à rechercher dans les problèmes socio-économiques et administratifs auxquels toutes les banques céréalières ont été confrontées (Günther & Mück, 1995). En bref, si une banque céréalière est mal conçue et mal gérée (ce qui était le cas la plupart du temps), la question ne se pose même pas de savoir si on peut prévenir les pertes de grains dans une telle structure.

1.3     Les leçons à tirer

Dans l’ensemble, les innovations techniques dans le secteur post-récolte posaient toutes des problèmes d’ordre socioculturel ou socio-économique, par exemple:

* une rentabilité insuffisante,
* une charge de travail supplémentaire, et
* une contradiction avec des pratiques traditionnelles.

Le décalage entre les recommandations techniques et les réalités de la vie rurale s'est traduit dans la plupart des cas par un taux d’adoption assez faible et une pérennité insuffisante des innovations. Afin d’introduire des améliorations réelles dans la vie des groupes cibles, il fallait donc prendre en considération des facteurs additionnels, d'ordre principalement socio-économique.
Il s’est avéré également que l’Etat n’est pas en mesure de résoudre la totalité des problèmes liés au développement des systèmes post-récolte. C’est pourquoi les interventions se sont de plus adressées aux organisations non gouvernementales et à certains acteurs du secteur privé, notamment les commerçants.

2.     La phase des systèmes

2.1   Considérer les choses du point de vue des groupes cibles

Les premiers pas systématiques d’orientation sur les groupes cibles ont été faits en examinant les systèmes d’exploitation agricole. Les études d’Albert (1992), de Henckes (1992) ainsi que les enquêtes menées par la GTZ au Burkina Faso et au Mali (dont une partie des résultats a été publiée dans Günther & Mück, 1995) ont attiré l’attention sur l’impact des pertes post-récolte sur la vie économique des paysans. Les résultats ont permis de constater qu’il n'y a souvent pas de corrélation directe entre les pertes économiques et les pertes financières. Souvent, les denrées considérablement endommagées vendues sur les marchés locaux ne subissent pas les baisses de prix auxquelles on serait en droit de s'attendre compte tenu de leur état. C’est pourquoi, bien souvent, les investissements ne sont pas rentables pour les paysans. Dans le même temps, ces résultats ont montré que les groupes cibles prennent de multiples facteurs en compte en prenant des décisions liées, par exemple, au stockage, et tout cela n'est pas toujours facile à comprendre pour des personnes qui ne vivent pas dans leur milieu.
C’est à partir de là que la GTZ s’est engagée dans la voie du développement participatif de nouvelles technologies. Il s’agit ici, dans un premier temps, d’une analyse des problèmes s’appuyant sur l’ensemble des outils fournis par la méthode du « Diagnostic Rural Participatif ». Les solutions sont en l’occurrence identifiées, optimisées et mises en œuvre avec la participation des intéressés. La nouveauté de cette approche, concrétisée de manière exemplaire au Bénin (Kossou et al., 1996), réside dans le fait que les responsables locaux habitent dans le village, avec les paysans, et qu’ils sont ainsi quotidiennement associés aux décisions prises par les familles d’exploitants. Cette démarche constitue une première dans le secteur post-récolte en Afrique.

2.2     L’approche systématique

2.2.1  Du nouveau au GASGA

En dialogue avec les membres du Groupe d’Assistance aux Systèmes concernant les Grains Post-récolte (GASGA), un concept global de gestion post-récolte a été développé au cours de ces dernières années; ce concept prend en compte l’ensemble des composantes, de la récolte au traitement et à la consommation, en passant par la transformation, le séchage, les mesures de protection phytosanitaire et le stockage. Cette approche systématique qui intègre tous les acteurs - paysans, commerçants, responsables de la transformation et consommateurs - s’est donnée pour objectif de parvenir à une solution globale et durable des problèmes.
Ce sont en premier lieu la FAO et la GTZ qui ont élaboré une méthodologie d’analyse des systèmes post-récolte qui repose sur l’approche de La Gra (1990). Jusqu’à ce jour, deux études de cas ont été réalisées afin d’obtenir une vue globale des problèmes posés par des systèmes post-récolte bien précis et de tester et améliorer la méthode dans la pratique. La première étude a été réalisée par la GTZ au Kenya, la seconde par la FAO en Zambie.

2.2.2  Les résultats de la première étude de cas: la réalité ne correspond pas toujours aux
          attentes des experts

L’étude de la GTZ, qui a été réalisée en collaboration avec l’université de Hanovre, portait sur la pomme de terre et la patate douce (Anonyme, 1997). En voici les principaux résultats:

*




Les systèmes post-récolte des pommes de terre et des patates douces sont bien développés au Kenya, sans que l’Etat n'y intervienne. Ils contribuent de manière substantielle à l'approvisionnement de l'ensemble du pays en produits alimentaires. Leur fonctionnement dépend toutefois largement de l’état des infrastructures publiques, c'est-à-dire des routes de campagne, des grands marchés, etc. Le secteur privé gère efficacement ces systèmes, qui contribuent ainsi à la création d’emplois.
*



Contrairement à l’hypothèse initiale de l’étude, les problèmes techniques de stockage, de calibrage, de transport et de transformation ne jouent qu’un rôle mineur. Pourtant, des contraintes institutionnelles, comme le manque de mesures normalisées et de liaisons performantes entre la recherche, la vulgarisation, les exploitations rurales et les entreprises commerciales, entravent dans une certaine mesure l'évolution.
*

Les ménages ruraux reçoivent une part considérable du prix de la vente en gros des deux denrées. La pomme de terre joue un rôle significatif comme culture de rapport dans la petite agriculture. Les régions dont la production est excédentaire sont relativement bien développées.

L’étude menée au Kenya a montré l’importance de certains éléments clés de la méthodologie d’analyse des systèmes post-récolte:

*

Des techniques d'évaluation rapide (Rapid Rural Appraisal) ont été appliquées par une équipe d’experts pluridisciplinaire, ce qui a permis d’obtenir des vues différentes du problème.

*

L’analyse de système doit partir d’enquêtes sur le terrain ainsi que de l’exploitation de données secondaires. L’information existante étant largement fragmentaire, l’opinion des experts sur les problèmes et les goulots d’étranglement paraissait peu fiable.

*

L’équipe a collecté des informations provenant de sources diverses afin d’éviter des déséquilibres institutionnels. Des intéressés venus de différentes institutions ont pris part à la formulation des objectifs et de l’approche de l’étude.

L’analyse des systèmes post-récolte est un instrument stratégique précieux. Elle fournit une vue intégrée de niveaux différents, qui sont normalement examinés séparément, comme le cadre macro-économique et législatif, le comportement du système, les goulots d’étranglement dans la chaîne, ainsi que le potentiel d’investissement et de développement.

3.     Perspectives d'avenir

3.1   Le perfectionnement de la méthode

Comme on l'a vu au chapitre précédent, les résultats de la première analyse de systèmes post-récolte effectuée au Kenya ont dépassé l'attente des experts. Pour perfectionner la méthode, il est impératif d’introduire des indicateurs de performance. En général, la production, la stabilité et la souplesse d’un système servent d'indicateurs de performance. Ici, il s’agit de la capacité de réagir aux futures tendances de la production et de la demande. Ces indicateurs doivent être élaborés surtout pour les deux domaines suivants:

1.

 

L’évaluation comparative de l’efficacité et des coûts de transaction des différents marchandises, régions et pays (par exemple la part des prix départ exploitation agricole dans les prix de gros, les coûts de transport, etc.).
2. L’analyse des échecs institutionnels et la nécessité d’une intervention gouvernementale:
*
échecs au niveau du marché (manque de marchés, coûts de transaction excessifs, défaut d’information, facteurs externes), et
*
échecs au niveau gouvernemental (échecs politiques, échecs administratifs, défaut d’intervention en cas d’échec des marchés).

Il est possible d’analyser chaque maillon de la chaîne post-récolte en se focalisant sur les contraintes et la nécessité éventuelle d’une intervention. Voici un exemple tiré de l’étude réalisée au Kenya (Anonyme, 1997).

Fig. 2 Ecarts de performances du système par rapport à un «optimum social». FIG. 2_1 (10 KB)

Dans un deuxième temps, les contraintes identifiées peuvent être classées selon leur degré de priorité et évaluées en fonction de leur influence sur les autres corrélations existant à l'intérieur du système.

3.2     Vers de nouveaux horizons

S'agissant du développement des systèmes post-récolte, c'est aux gouvernements qu'incombe la responsabilité de définir le cadre politique du développement et de mettre en place les services publics que le secteur privé ne fournit pas. Ces « biens publics » comprennent la création d’une infrastructure, l'assurance d'une garantie juridique, la transparence des marchés, etc. Les gouvernements ne doivent pas s'efforcer de corriger les marchés, mais plutôt intervenir indirectement en encourageant le secteur privé à travers des services d'assistance comme la vulgarisation.

Dans le secteur post-récolte, la coordination des différentes activités gouvernementales est plus importante que dans d’autres du fait que les responsabilités sont réparties sur plusieurs ministères et départements. Comme dans la production agricole, la coopération entre la recherche et la vulgarisation est essentielle. La coordination avec la planification macro-économique et la politique sectorielle est décisive. La démarche la plus prometteuse pour établir cette coordination serait la création d’un groupe de travail interdisciplinaire (voir figure 3). Les trois éléments du secteur gouvernemental doivent rechercher le dialogue avec les acteurs représentatifs du secteur privé.

Fig. 3 Coordination entre différents niveaus d'acteurs dans les développement de systèmes post-récolte. FIG 2_1C (8 KB)

Le groupe de travail pourra faire office de comité d’organisation pour l’intervention dans le secteur post-récolte. Cette approche demande une certaine souplesse d'esprit de la part des services gouvernementaux. L'assistance de la GTZ au développement des systèmes post-récolte peut inclure les activités suivantes:

*

faciliter l’échange d’information (par exemple la fourniture d'outils pour l’analyse de données au niveau sectoriel),

*

créer des capacités,

*

créer un forum de dialogue entre les secteurs public et privé,

*

aider au développement des petites entreprises, et

*

nouer des contacts avec des bailleurs de fonds.

Dans cette approche programmatique, la GTZ fait office d'intermédiaire. D’autres bailleurs de fonds doivent être étroitement associés. La coopération financière peut être mieux liée à la coopération technique. Les activités des projets sont principalement planifiées par les membres du groupe de travail.

4.     Références

Anonyme 1997. Post-harvest Systems Analysis of Potato and Sweet Potato in Kenya.
GTZ, Eschborn, Allemagne.
Albert, H., 1992. Aspects économiques de la protection des stocks - l’exemple du maïs dans le
sud du Togo.GTZ, Eschborn, Allemagne.
v. Berg, A. & Biliwa, A., 1990. Control of the larger grain borer (Prostephanus truncatus) (Horn)
(Coleoptera: Bostrichidae) in traditional maize storage structures in southern Togo. Tropical Pest Management 36: 270 -275.
Golob, P., 1988. Chemical control of the larger grain borer, pp. 53 –69. In Schulten,
G.G.M. & Toet, A.J. [eds.]: Workshop on the containment and control of the larger grain borer. Arusha, Tanzania. Report II Technical papers presented at the workshop. FAO Rome, Italie.
Günther D., & Mück, O., 1995. Les banques des céréales ont-elles fait banqueroutes?.
GTZ, Eschborn, Allemagne.
Harnisch, R. & Krall, S., 1986. Directives pour la construction d’un magasin fumigable pour le
stockage à petite échelle au niveau du village. GTZ Eschborn, Allemagne.
Henckes, C., 1992. Investigations into Insect Population Dynamics, Damage and Losses of
Stored Maize - an Approach to IPM on Small Farms in Tanzania with Special Reference to Prostephanus truncatus (Horn). GTZ Eschborn, Allemagne.
Kossou, D., Affognon, H., Zweigert, M. & Bell, A., 1996. Développement participatif de
technologies post-récolte. Expériences du projet GTZ Lutte intégrée contre le Grand capucin du maïs et autres insectes associés dans les greniers ruraux au Bénin. Communication au Séminaire International sur Enquêtes Rapides, Enquêtes Participatives: La recherche agricole à l’épreuve des savoirs paysans. ICRA Cotonou, Bénin.
La Gra, J., 1990. A Commodity Systems Assessment Methodology for Problem and Project

Identification. University of Idaho, Moscow, USA.

Pantenius, C.U., 1988. Etat des pertes dans les systèmes de stockage du maïs au niveau des

petits paysans de la région Maritime du Togo. GTZ Eschborn, Allemagne.

Richter J., Biliwa, A. & Henning-Helbig, S., 1997. Losses and pest infestation in different  maize
storage systems with particular emphasis on Prostephanus truncatus (Horn) (Col., Bostrichidae) in Togo. Anzeiger Schädlingskunde, Pflanzenschutz, Umweltschutz 70: 112-116.
SPV/GTZ 1983. La conservation du maïs en spathes. Traitement insecticide. Fiche  Technique de la

Protection des Végétaux (technical leaflet). Lomé-Cacaveli, Togo.

SPV/GTZ 1988. La conservation du niébé (haricot) avec l’huile de neem. Fiche Technique  de la

Protection des Végétaux (technical leaflet). Cotonou, Bénin.

SPV/GTZ 1989. Comment conserver notre maïs? Fiche Technique de la Protection des  Végétaux

(technical leaflet). Cotonou, Bénin.

SPV/GTZ 1992. La conservation du maïs en grain. Traitement insecticide. Fiche Technique
de la Protection des Végétaux (technical leaflet). Lomé-Cacaveli, Togo.

 

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