Table des matières - Précédente - Suivante


Back to Home Page of CD3WD Project or Back to list of CD3WD Publications

Insertion professionnelle des jeunes: l'aventure camerounaise de l'Apica et de l'Ensai

La formation des cadres en agroalimentaire est-elle vraiment adaptée aux métiers qu'ils occupent ? La trajectoire professionnelle suivie par les transformateurs eux-mêmes est-elle liée à leur formation initiale en agroalimentaire ? Jusqu'à présent, au Cameroun, la réponse à ces deux questions a été "non". C'est pourquoi l'Association pour la promotion des initiatives communautaires africaines (Apica), de Douala, et l'École nationale supérieure des sciences agro-industrielles (Ensai) de Ngaoundéré ont engagé une réflexion sur les moyens de remédier à cette situation, afin d'adapter la formation au monde du travail.

Il n'est pas pour autant question de modifier le contenu des enseignements de l'Ensai ou d'élaborer une nouvelle formation. En encourageant les jeunes à créer leur propre entreprise agroalimentaire, il s'agit plutôt de les sensibiliser à la nécessité de lier, de façon cohérente, leurs études et leur projet professionnel. jet professionnel.

Insérer les jeunes dans la vie professionnelle

Les élèves ingénieurs et les techniciens agroalimentaires de l'Ensai ont été associés à ce programme. En 1996, une première phase de sensibilisation à l'environnement de l'entreprise a eu lieu; durant quatre mois, 120 élèves ont participé à des sessions réunissant des professionnels (avocats, entrepreneurs, comptables, etc.). Cinquante d'entre eux ont souhaité poursuivre ce programme de formation, en parallèle aux enseignements dispensés par l'Ensai. Ils ont formé le premier cercle de promoteurs de projets d'entreprises suivi par l'Apica.

Après avoir dressé le bilan des formations en agroalimentaire et de l'environnement économique difficile qui prévaut au Cameroun, ils ont souhaité adapter leur formation à cette réalité. Depuis, ils effectuent des stages de six mois en entreprise, qui les poussent, progressivement, à mûrir leur propre projet de création d'entreprise.

Une trentaine de ces petits projets (de 15 à 20 millions de F CFA) concerne la transformation agroalimentaire, que ce soit la charcuterie, l'élevage, la transformation des fruits ou l'extraction d'huile de palme.

Une format on individualisée

Parallèlement à leurs stages, les élèves ont la possibilité de suivre, durant les week-end, quatre modules de formation à l'entreprise, animés et coordonnés par un ingénieur de l'Apica. Ils concernent l'environnement économique et son évolution, l'analyse des avantages économiques de la filière agroalimentaire, l'environnement juridique et fiscal des entreprises et le panorama des structures d'accompagnement des entreprises. Grâce à ces modules, les stagiaires peuvent formuler définitivement leur projet professionnel, arrêté à l'issue du stage. Dans la même optique, les volontaires ont la possibilité de suivre des modules spécifiques (il existe, par exemple, un module d'une semaine sur l'étude de faisabilité d'un projet).

Sur le plan pédagogique, la formation associe des séances de réflexion avec des intervenants extérieurs, des émissions de télévision et de radio et l'utilisation de documents de travail et de synthèse; la base de données du Service d'information technique et économique (Site) du centre de documentation de l'Apica est exploitée. Cette formation fait intervenir des compétences extérieures - dont des sociétés-conseil comme Agro-PME ou le Centre de création d'entreprises de Yaoundé - et les entreprises mobilisées durant la phase de sensibilisation, lesquelles encadrent actuellement une douzaine de stagiaires. Le programme s'étale sur trois ans afin de faciliter le bon déroulement des modules et des stages. En 1996, la sensibilisation a touché les élèves techniciens et les élèves ingénieurs de première et de deuxième année. Ils seront 48 à effectuer, en 1997, leur stage en entreprise.

L'Apica en quête de partenaires

L'Apica ne se contente pas d'apporter son expérience en matière de formation, d'information et d'appui-conseil. Elle recherche des voies permettant de soutenir les projets des jeunes élèves, depuis leur formulation jusqu'à leur démarrage. C'est pour cette raison que ce programme de formation ambitionne de mobiliser les compétences camerounaises. Le service d'appui technologique d'Apica et les services techniques et les laboratoires de l'Ensai devront intervenir pour fournir des appuis techniques aux promoteurs; des partenaires financiers (certaines banques, l'Etat par le biais du Fonds national pour l'emploi) pourraient soutenir les étudiants pendant la phase d'étude de faisabilité de leur projet (elle nécessite 200 000 F CFA sur trois mois) ou appuyer le démarrage de leur entreprise, par l'octroi d'un petit fonds de roulement par exemple. Le Rafta peut être utilisé en vue de faciliter les échanges et les voyages d'études entre étudiants et entrepreneurs de pays différents. Ce programme vise à renforcer les capacités des étudiants de l'Ensai à monter leur propre projet d'entreprise agroalimentaire. A l'heure actuelle, la préoccupation majeure reste de trouver des moyens pour aider les jeunes à financer leur projet. L'avancée de ce programme prouve, de façon concrète, que l'Ensai est un réel outil pour développer à moyen terme l'agroindustrie au Cameroun.

Contacts:

Des formations adaptées aux besoins des petits entrepreneurs: l'Ensia-Siarc et ses partenaires

Située en France, la Section industries agroalimentaires des régions chaudes (Siarc) de l'Ensia organise des formations continues en agroalimentaire. Plusieurs aspects sont abordés: la transformation des produits agricoles, la qualité des produits, les équipements et leur maintenance, les projets agroalimentaires. Un module d'une semaine, portant sur la création de petites unités agroalimentaires, est également proposé aux promoteurs des pays du Sud.

Parallèlement à ces formations, l'Ensia-Siarc et ses partenaires mettent en place, dans plusieurs pays africains, des programmes de formation continue traitant aussi bien de la gestion des ressources financières, techniques et humaines de l'entreprise que de la création d'entreprises agroalimentaires. Compte tenu de la diversité des parcours des promoteurs et des entrepreneurs et de leurs attentes en matière d'appui, le contenu des formations est adapté, dans la mesure du possible, aux spécificités de chaque public.

La formation des entrepreneurs expérimentés, mais qui ne possèdent qu'un faible niveau de formation de base, aura plutôt un contenu technique: gestion des ressources techniques, amélioration de la qualité et définition d'une gamme de produits.

En ce qui concerne les "nouveaux entrepreneurs", qu'ils soient diplômés ou anciens cadres au chômage, la formation sera plus large.

Elle s'intéressera davantage à l'approche des marchés, à la gestion financière de l'entreprise et à la définition des produits. La dévaluation du franc CFA a suscité une forte demande pour cette formation.

Au Congo, former à la technique et à l'enterprise

Un programme d'autoformation assistée a démarré au Congo en 1995. Sa mise en place est le résultat de la collaboration entre l'Ensia-Siarc, le Centre de télé-enseignement du Cnam de Nantes (France) et le Forum des jeunes entreprises de Comafrique, à Brazzaville. Au préalable, un formateur congolais, lui-même producteur de miel, a suivi deux modules de formation de formateurs en agroalimentaire pendant six mois en France et a participé à l'élaboration du cours. Depuis, avec l'appui du Forum des jeunes entreprises, il initie une vingtaine de petits entrepreneurs et promoteurs aux techniques de transformation agroalimentaire, à partir du matériel (cours et cassettes vidéo) que lui ont fourni l'Ensia-Siarc, le Cnam et l'Enitiaa. La formation comporte 4 volets, portant sur:

- la valorisation des matières premières tropicales;

- les techniques de fabrication, les opérations de conservation, la transformation et la stabilisation des produits;

- la maîtrise des fluides pour les équipements de transformation;

- la création et la gestion d'une petite entreprise agroalimentaire ainsi que la maîtrise de la qualité.

Les cours sont répartis sur deux ans. Chacun d'eux est découpé en modules indépendants, à raison d'un module par semaine ou par quinzaine, suivant la disponibilité des participants. Chaque "stagiaire" étudie seul un module et l'expose aux autres participants lors de rencontres hebdomadaires, organisées en présence de l'animateur. Un échange de vues s'établit alors, chacun appliquant la méthodologie proposée dans le module à sa propre étude de cas. La réunion peut se prolonger par un exercice d'approfondissement ou par la visualisation collective d'une cassette vidéo, suivie d'une discussion.

Des formation adaptables

Il est prévu d'installer un atelier pédagogique qui permettra de travailler concrètement à la mise au point de produits et de déboucher sur la mise en place d'une petite unité de production. Ce programme est financé par le ministère français de la Coopération et la région des pays de Loire.

L'Ensia-Siarc développe des projets similaires en Côte d'Ivoire, en association avec le Iycée professionnel agroalimentaire d'Odienné et le lycée d'enseignement général et technique agricole (Legta) de Bourg-les-Valence, en France. Dans ce cas, il s'agit d'un cours de formation professionnelle à la création de petites unités agroalimentaires d'une durée de onze semaines; il est entrecoupé d'une période de trois semaines consacrée à l'étude de marchés sur le terrain. Une première session sera testée en Côte d'Ivoire durant le second semestre de 1997 avec un groupe de 6 ou 8 promoteurs. S'il est validé, ce cours sera proposé à d'autres structures africaines; une formation d'animateurs, portant sur ce thème, est également prévue.

Contacts:

En France

Au Congo

En Côte d'Ivoire

Le Critt d'Auch: appui et formation aux entreprises agroalimentaires du nord et du sud

En France, il existe une trentaine de Critt agroalimentaire (Centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie). Leurs activités sont soutenues par l'État, les collectivités locales et les organisations consulaires mais l'essentiel de leurs ressources proviennent de la facturation des services offerts aux entreprises (Voir Bulletin 11, p.19).

Le Critt d'Auch apporte des appuis techniques aux entreprises. Son but: mettre au point des innovations technologiques ou adapter leurs produits au marché. Ce Critt est une structure associative, émanant de la Chambre de commerce et d'industrie du Gers qui lui loue des locaux, son hall technique, ses laboratoires... Son fonctionnement est autonome.

Ses moyens techniques, rénovés en 1989 et agrandis en 1994, sont assez importants; ils comprennent un hall de technologie, un laboratoire d'analyses sensorielles, un atelierrelais équipé pour les principales fabrications alimentaires et la réalisation d'essais (pépinière d'entreprises), une salle de cours et une salle de visio-conférence. Ses activités portent essentiellement sur la transformation des viandes et les poissons (charcuterie, plats cuisinés, foie gras...), les jus de fruits et confitures et, depuis 1992, sur la valorisation des céréales (boulangerie, pâtisserie, biscuiterie, produits traiteurs...).

Le coût de la formation

- Pour un stagiare, le stage de formation, d'une durée de 600 heures est facturé environ 15 000 FF (1,5 million de F CFA)

- Pour une entreprise, le coût journalier de base est de 4 000 FF HI (400 000 F CFA). En le Critt procède à une évaluation globale du projet afin de calculer le prix total des prestations fournies. Les entreprises qui sollicitent le Critt peuvent bénéficier des financements de la CFD ou d'aides locales.

Les équipements installés dans les locaux du Critt d'Auch, ainsi que ses moyens logistiques, sont mis à la disposition des créateurs et des entrepreneurs de la région Midi-Pyrénées comme des pays du Sud. Un encadrement par des techniciens et des ingénieurs, des recherches sur les produits et les procédés et des sessions de formation de 600 heures, soit 10 mois, leur sont proposés.

Les sessions de formation sont organisées pour les porteurs de projets d'entreprises agroalimentaires. Ils y apprennent les techniques de transformation, de conditionnement et de conservation des produits et les règles d'hygiène et de qualité. Parallèlement à leur formation, ils vérifient, en collaboration avec les formateurs, la faisabilité de leur projet. Une dizaine d'entrepreneurs venant de divers pays - dont le Congo, la République centrafricaine et Madagascar - ont, jusqu'ici, utilisé l'atelier relais. Ils ont pu tester dans la pépinière d'entreprises des techniques de fabrication et la qualité de leurs produits (plats cuisinés, poisson fumé et séché, fruits en conserve, etc.).

Le Critt d'Auch ne se contente pas d'accueillir entrepreneurs et créateurs d'entreprises. Il intervient, à la demande, dans les entreprises de sa région et, depuis 1990, dans celles du Sud, pour appuyer la mise au point d'innovations technologiques. Ses experts réalisent les études de faisabilité technique de projets d'entreprises; ils conseillent l'utilisation de nouvelles technologies; ils apportent une assistance technique lors du démarrage d'une nouvelle unité de production ou pour améliorer le conditionnement des produits et leur commercialisation.

Des appuis à destination de certaines entreprises du Sud

Le Critt d'Auch intervient surtout à Madagascar et à la Réunion. A Madagascar, une étude de faisabilité technique a été réalisée pour une entreprise de pêche industrielle souhaitant se lancer dans la fabrication et l'exportation de plats cuisinés surgelés à base de produits de la mer. Par ailleurs, deux promoteurs ont reçu un appui pour définir leur petite unité de production (projets de production de foie gras de canard et de confitures). A la Réunion, une dizaine de petites et de moyennes entreprises ont bénéficié de conseils techniques individualisés pour améliorer leurs produits (espadon séché, biscuits, foie gras...). En fonction des filières, les prestations fournies peuvent s'étaler sur deux jours à plusieurs mois.

Les services apportés par le Critt d'Auch s'adressent à tous les types d'entreprises (agriculteurs-transformateurs, artisans, très petites entreprises, industries). Ses appuis sont individualisés ou collectifs mais le contact individuel avec l'opérateur, même à distance, est privilégié.

Les entrepreneurs et les promoteurs qui souhaitent faire appel aux prestations du Critt d'Auch doivent, au préalable, se renseigner dans leur pays sur les possibilités d'appui financier offertes par divers organismes. Pour cela, ils peuvent s'adresser aux relais des diverses structures d'appui existant localement, notamment, aux chambres consulaires.

Contacts:

Diffusion des produits et des savoir-faire: la promotion des produits agricoles non traditionnels

Parce qu'elle se situe au bout de la chaîne de production, la promotion des produits et des savoir-faire est souvent négligée. Souvent, les entrepreneurs n'ont pas accès aux manifestations nationales ou internationales qui feraient d'eux des fournisseurs patentés. Afin de pallier ce déficit, le Projet de diversification des exportations agricoles (PDEA), au Cameroun, aide les opérateurs à commercialiser leurs produits à l'exportation. Objectif: accroître moins 3 000 tonnes par an les exportations de produits non traditionnels.

L'organisation de foires, de salons ou d'expositions à l'échelon régional, national ou international aide les entreprises d'un secteur à présenter aux professionnels, et parfois aux consommateurs, leurs produits, leurs équipements et leurs savoir-faire. Outre la diffusion d'expériences au sein d'une profession, ces rencontres favorisent la valorisation des produits vis-à-vis des utilisateurs finaux.

Cependant, les petites entreprises, peu impliquées dans ce genre de manifestations, ont recours à d'autres moyens pour promouvoir leurs produits: publicité par porte à porte, insertion dans des réseaux sociaux et familiaux grâce auxquels elles commercialisent des produits de leur "terroir"...

Certains projets appuient l'organisation des producteurs en groupements représentatifs d'une filière, dans l'optique de mieux valoriser leurs produits à la vente, voire à l'exportation. Ceci passe par une formation à la qualité et à son contrôle, par la prise de contact avec des acheteurs potentiels, etc.

Le Projet de diversification des exportations agricoles

Ainsi, au Cameroun, le Projet de diversification des exportations agricoles, PDEA, vise, depuis 1992, à appuyer le développement des exportations des produits agricoles non traditionnels (autres que le café, le cacao, le thé, la banane) vers l'Europe et les pays africains de la sous-région.

Des partenaires à tous les stades du projet

Agrocom, Agriculture agro-industrie commercialisation, est le partenaire privilégié de ce projet. Cette organisation professionnelle qui réunit, depuis 1994, environ 50 entreprises (individuelles ou de type GIE) de production et/ou d'exportation, a pour objectif de soutenir le développement rural. Ses membres sont pour moitié des producteurs, près de 40 % sont aussi exportateurs et 10 % font de la transformation. Cette structure est au centre du dispositif du PDEA.

Le soutien à ce projet est assuré par l'Agence canadienne de développement international (ACDI), à hauteur de 11,6 millions de dollars canadiens (plus de 4 milliards de F CFA) et l'Union européenne, via les fonds Stabex (2 milliards de F CFA). L'ACDI fournit une assistance technique et des fonds pour la formation et l'achat d'équipements.

La phase opératoire de ce projet a démarré en 1996 pour cinq ans. L'objectif actuel du PDEA est d'accroître d'au moins 3 000 tonnes par an les exportations de produits non traditionnels et de développer 10 montages financiers sur la base de prêts bancaires. L'accent est mis sur la commercialisation des produits à l'extérieur, sans pour autant négliger les aspects internes (les infrastructures, les réseaux, les techniques de production...). Plusieurs filières majeures doivent être soutenues à l'exportation: ananas, oignon, haricot vert et pois mangetout, pomme de terre, fleurs coupées, arachide et sésame, miel, gomme arabique, vivres africains, manioc à usage industriel.

Cinq objectifs pour une deuxième phase

En liaison avec Agrocom, l'Ong canadienne Tecsult a été commanditée par l'ACDI et l'Union européenne pour assurer la coordination de cette phase. Cinq objectifs sont menés de front:

- le renforcement de l'organisation et de la structuration des professionnels pour favoriser les exportations de produits agricoles non traditionnels.

- l'appui au développement des productions horticoles, notamment par une meilleure connaissance des techniques de production, des réseaux de transformation, des coûts et des marchés extérieurs,

- le soutien à la gestion d'infrastructures de réfrigération, de conditionnement et de stockage,

- l'appui aux exportateurs camerounais sur les marchés extérieurs, par la défense de leurs accords et le bon déroulement des contrats,

- une collaboration ponctuelle, particulièrement sur les aspects gestion des infrastructures, respect de l'environnement et contrôle routier, avec des institutions publiques camerounaises, particulièrement le ministère de l'Agriculture, qui accompagne ce projet.

Concrètement, le PDEA offre un ensemble d'appuis aux entreprises, comme:

- la fourniture d'outils de comptabilité et de gestion de leurs stocks,

- la réalisation de diagnostics et/ou de projections de développement et des aides au montage de dossiers techniques,

- des financements, par le biais des fonds Stabex (fonds de garantie accordés aux banques pour abaisser le montant de la garantie exigée à l'entrepreneur, fonds de consultation, fonds d'innovation pour encourager la mise au point et l'utilisation de nouveaux procédés).

Structurer les filières. une volonté commune

Une table ronde sur la filière fruits et légumes, qui s'est récemment tenue à Yaoundé, au Came roun, a réuni des agriculteurs et des entrepreneurs impliqués dans la filière, des bailleurs de fonds, les pouvoirs publics et certaines Ong.

Cette rencontre entre dans le cadre de l'élaboration du schéma directeur de développement des filières de produits frais et transformés entamée par Agrocom, le PDEA, les pouvoirs publics camerounais et diverses structures de recherche et d'appui, comme l'Institut de recherche agronomique, l'Ira.

Des constats et des recommandations ont été faits, concernant, surtout, la structuration de la profession par filière, l'amélioration des infrastructures et le financement de l'horticulture camerounaise. Le futur schéma de développement des filières horticoles est ainsi ébauché; il devrait être validé en mai 1997.

Contacts:

Pernod Ricard: quand une entreprise industrielle collabore avec des petits producteurs

La société française Pernod Ricard fabrique des boissons alcoolisées (anisette Ricard, Cognac, etc.) et non alcoolisées (jus de fruits). Concerné par les produits agricoles et de cueillette, son centre de recherche travaille sur les fruits et certains végétaux. Ainsi est née une variété de fraises utilisée pour les yaourts aux fruits. Surtout présente en Amérique latine et en Asie, la société Pernod Ricard envisage de développer ses activités en Afrique. Des prospections sur la vanille et les plantes aromatiques ont déjà été effectuées à Madagascar.

Pour développer ses activités, la société Pernod Ricard s'appuie sur une double stratégie: la production de fruits et la commercialisation du produit fini. La société s'est associée à des réseaux d'agriculteurs, par une convention de fourniture de matières premières et d'appui à la production de fraises de qualité. Au Mexique, en Argentine, en Corée et en Pologne, des producteurs cultivent la variété Pernod Ricard, selon les normes qui leur sont fixées. Ils reçoivent une formation aux techniques de culture de la fraise, à celles de première transformation, de conditionnement et de stockage des fruits. Après récolte, les fraises sont équeutées, lavées, tranchées et congelées pour l'exportation en France, où elles sont cuites et vendues aux fabricants de yaourts. Près de 2 000 agriculteurs polonais cultivent les fraises.

De l'Europe centrale..

L'activité "jus de fruits" est en voie de développement en Europe centrale. Pernod Ricard passe des contrats de partenariat (joint venture) avec des entrepreneurs ayant atteint une certaine capacité de production. La société apporte ainsi ses compétences et son savoir-faire technologique à ses partenaires, ce qui s'accompagne parfois de vente d'équipements; en contre-partie, l'entreprise fournit à Pernod Ricard son réseau de distribution. Ainsi, en Pologne, une boisson à base de fruits est produite par une entreprise partenaire qui utilise la technologie de Pernod Ricard (fabrication et conditionnement en Tetra brik). La distribution locale est assurée par des laitiers.

... à la l'Afrique

Des opportunités nouvelles sont à l'étude en Afrique, notamment au Cameroun, où la société recherche des opérateurs. La Côte d'Ivoire, le Bénin, le Sénégal sont aussi des pays cibles. De nombreux problèmes sont encore à résoudre: irrégularité des approvisionnements, manque d'infrastructures de froid, de stockage et de transport. Le prochain défi du centre de recherche Pernod Ricard est celui de l'approvisionnement en matières premières locales et de la fabrication de jus destinés aux marchés locaux. Mais il lui faudra maîtriser la filière et les circuits de distribution.

Contacts:


Table des matières - Précédente - Suivante

CD3WD Project Donate