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4.5 Qualité de l'eau

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4.5.1 Généralités
4.5.2 Aspects spécifiques relatifs aux récepteurs

 

4.5.1 Généralités

La qualité naturelle des eaux superficielles et souterraines est sans cesse modifiée par l'introduction de substances étrangères et par la variation des différents paramètres. Les apports anthropogènes et naturels de substances étrangères sont compensés par des processus d'auto-épuration : des organismes se multiplient et dégradent les substances déversées dans l'eau. Toutefois, ceci ne fonctionne que jusqu'à un seuil de pollution déterminé variant selon les écosystèmes, seuil au-dessus duquel les caractéristiques de l'eau peuvent être fondamentalement modifiées.

Le terme "qualité de l'eau" est défini par

- les propriétés naturelles d'un plan/cours d'eau ou d'un niveau trophique ;
- l'utilisation effective ou virtuelle, et donc les exigences de qualité y afférentes.

Sous l'effet d'actions physiques (hausses de température, etc.) et chimiques, la qualité de l'eau peut être compromise de façon telle que seules des techniques de traitement spéciales sont en mesure de restaurer les critères de qualité de l'eau.

Dans la mesure où les diverses utilisations impliquent des exigences de qualité différentes, il existe des normes spécifiques pour un certain nombre d'utilisations, et en particulier les suivantes :

- eau potable,
- eau de bain domestique/eau de baignade,
- eau d'irrigation dans l'agriculture,
- protection des organismes aquatiques,
- alimentation en eau des entreprises industrielles,
- eau d'abreuvement pour le bétail.

De manière globale, c'est-à-dire sans prise en compte d'une utilisation spécifique, l'état de l'eau peut être défini par deux facteurs, à savoir

- la classe de qualité de l'eau
- le niveau de température de l'eau.

La classification de qualité peut être utilisée pour la définition de normes d'immission au sens où une certaine catégorie de qualité du système de classification national ou international doit être atteinte ou préservée (v. Chapitre "Législation en matière d'environnement").

L'assimilation d'un plan ou cours d'eau à une catégorie de qualité est définie en tenant compte en premier lieu de la pollution par des substances organiques biologiquement dégradables par absorption d'oxygène.

Les variations progressives de l'état biologique des eaux courantes observées au cours du processus d'auto-épuration sont décrites dans le système des saprobies, lequel indique les organismes ou associations d'organismes caractéristiques pour les différentes catégories de qualité. L'élaboration de ce système repose sur l'observation du fait qu'il existe dans les eaux polluées d'autres associations et fréquences d'organismes que dans les eaux non polluées. Le système des saprobies a été mis au point pour les eaux courantes d'Europe centrale, mais ses principes peuvent être transposés aux conditions rencontrées dans d'autres régions de la planète (cf. aussi Directives OMS, diff. années).

L'évaluation de la qualité des eaux peut être effectuée de façon relativement aisée au moyen des organismes indicateurs types et de paramètres chimiques aisément quantifiables tels que température, pH ou teneur en oxygène. En revanche, certaines substances spéciales (p.ex. hydrocarbures) ne peuvent être quantifiées qu'au moyen de méthodes de laboratoire parfois complexes. Dans ce cas, les données chimiques n'ont qu'une valeur indicative concernant des concentrations fréquemment rencontrées. Des efforts tendent actuellement à définir de façon réaliste la pollution des eaux au moyen de paramètres cumulés (DBO, DCO). Le recours à ces paramètres a pour effet de faciliter les analyses, car, du point de vue de la complexité des analyses, il est pratiquement impossible d'appréhender la totalité des associations polluantes, qui sont fort nombreuses. Une partie des substances polluantes sont traitées dans le chapitre sur les substances chimiques. Les principales directives de l'UE concernant la qualité des eaux sont reproduites en annexe avec indication des paramètres et des normes (chapitre sur la législation en matière de protection de l'environnement).

 

4.5.2 Aspects spécifiques relatifs aux récepteurs

1. Qualité de l'eau/Santé humaine

L'utilisation des eaux souterraines, superficielles et de source pour la satisfaction des besoins humains en eau potable et pour l'hygiène doit satisfaire à un certain nombre d'exigences de qualité. Il est rare que l'eau brute disponible, et en particulier les eaux de surface, répondent à ces exigences qualitatives. Les substances naturellement présentes dans les cours et plans d'eau, des pollutions de nature anthropogène et, le cas échéant, des altérations dues au transport, tout ceci implique la nécessité d'un traitement préalable de l'eau.

Le traitement de l'eau potable vise deux objectifs, qui sont d'une part la protection de la santé humaine même en cas de consommation régulière toute la vie durant, et d'autre part la prise en compte de certains aspects sensoriels, comme par exemple le goût et l'odeur.

Les exigences de qualité concernant les eaux de baignade visent à permettre des activités de détente et de loisir telles que natation, sports nautiques, pêche, etc., sans aucun risque pour la santé humaine. Aux côtés de normes à caractère esthétique concernant l'odeur, la clarté, la couleur, etc., il existe aussi des paramètres se rapportant aux risques sanitaires, et notamment à ceux occasionnés par des substances bactériologiques.

2. Protection de la flore et de la faune

L'altération de la qualité naturelle des eaux a une incidence sur les organismes des systèmes aquatiques, tels que bactéries, algues, plantes aquatiques. La pollution des eaux peut modifier les conditions de vie naturelles de diverses manières, dont notamment les suivantes :

- modification de la teneur en oxygène,
- modification de la température de l'eau,
- modification des teneurs en éléments nutritifs,
- effets toxiques directs.

Les effets se manifestent au niveau du comportement, de la reproduction et de la physiologie des organismes. La résistance face à certaines substances polluantes fait que celles-ci parviennent dans la chaîne alimentaire. Les effets polluants peuvent représenter un risque pour la survie de certains types d'organismes ou de certaines espèces animales. A ceci viennent s'ajouter d'éventuels effets cumulatifs en présence de substances polluantes différentes.

3. Equilibre du milieu naturel

Une exploitation soutenue des ressources en eau entraîne nécessairement une modification des caractéristiques de l'eau. L'eau considérée comme facteur de production ou comme ressource exploitable par l'homme doit donc être protégée afin de rester disponible en permanence. Certaines exigences de qualité doivent être satisfaites pour son usage dans l'agriculture à des fins d'irrigation ainsi que dans différents secteurs de l'industrie. Ces exigences ne sont cependant pas des normes antipollution au sens propre du terme, car l'évaluation porte avant tout sur l'exploitabilité technique de l'eau en tant que matière première. Malgré tout, ces directives fournissent un certain nombre d'éléments d'appréciation concernant l'impact de certaines substances ou de paramètres déterminés (v. à ce sujet les Directives OMS correspondantes, en particulier sur le thème "environmental engineering", OMS, 1990 p.ex.).


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