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4.4.1
Généralités
4.4.2 Aspects spécifiques relatifs aux
récepteurs
Les ressources utiles en eaux souterraines et superficielles sont constituées par la part des réserves hydriques pouvant être utilisée à des fins déterminées dans des conditions de rentabilité satisfaisantes, disponible dans une optique de long terme et pouvant être prélevée dans des conditions écologiquement acceptables.
Des prélèvements d'eau incontrôlés et excessifs peuvent entraîner le dépérissement de la végétation et le tarissement des sources et ruisseaux. Ceci peut être à l'origine de situations conflictuelles entre des groupes de population utilisant l'eau à des fins différentes. Il est indispensable de réglementer le captage des eaux souterraines, afin de garantir à long terme l'alimentation en eau potable et utilitaire, mais aussi de protéger la végétation et les activités agricoles.
Le taux de régénération de la nappe aquifère (volume des apports d'eau dans la nappe phréatique par unité de temps et de surface) dépend des facteurs géo-écologiques suivants :
- situation géologique (notamment perméabilité des strates supérieures, réservoir d'eaux souterraines),
- répartition des précipitations,
- conditions pédologiques,
- végétation,
- autres facteurs climatiques et d'interventions humaines telles que les suivantes :
- activités de construction (imperméabilisation),
- mise à nu de surfaces recouvrant la nappe aquifère (p.ex. dragage de gravier),
- projets de drainage (p.ex. puits, canaux, aménagement de grands lacs articificiels),
- compactage du sol (p.ex. par un fort chargement de bétail, des engins et machines, des mesures de drainage),
- altérations de la végétation.
Les activités de construction ont un effet important sur l'équilibre du milieu naturel dans la mesure où l'imperméabilisation d'un nombre croissant de surfaces a pour effet de perturber l'équilibre des différents éléments du milieu aquatique. L'infiltration de l'eau tend à se réduire, les masses d'eau s'accumulent dans l'émissaire (crues) et peuvent se traduire par une évaporation plus importante. Des effets similaires sont produits par le compactage du sol à la suite de travaux de construction ou à des formes inappropriées d'exploitation agricole.
Des prélèvements excessifs dans la nappe phréatique ont pour effet de perturber les conditions de vie d'organismes aquatiques, dans la mesure où ils entraînent une réduction des débits et donc une hausse de la température de l'eau. La variation des débits périodiques provoquée par les ouvrages de retenue se traduit par la dégradation et la destruction de formes de vie adaptées au milieu et par un affaissement du nivau de la nappe d'eau souterraine.
4.4.2 Aspects spécifiques relatifs aux récepteurs
1. Santé humaine
L'aspect essentiel est la satisfaction des besoins humains en eau potable et utilitaire. Ces besoins sont fonction du niveau de vie, des habitudes de consommation et des disponibilités en eau. Par conséquent, les chiffres de consommation varient très fortement d'un pays à l'autre.
Il est relativement aisé d'évaluer les besoins en eau potable par personne (en litres). Malgré tout, l'évaluation des ressources disponibles en eau potable est d'un niveau qui varie fortement selon les pays. L'évaluation du renouvellement des réserves hydriques repose sur des estimations plus ou moins fiables, et il est souvent difficile de savoir si la satisfaction des besoins futurs en eau de qualité équivalente pourra continuer à être assurée.
Les normes devraient toujours prendre en compte l'importance numérique de la population concernée, l'évolution démographique et le fait que la régénération quantitative des ressources en eau ne signifie pas nécessairement que les exigences qualitatives pourront être satisfaites. De manière générale, il faut retenir que la préservation des zones d'alimentation en eau potable est prioritaire face à d'autres utilisations.
2. Equilibre du milieu naturel
Une variation des disponibilités en eau peut avoir des effets préjudiciables sur l'équilibre du milieu naturel. Le rôle de l'émissaire en tant qu'élément d'un système de drainage global peut être compromis par une variation des débits. Une augmentation du taux d'écoulement peut provoquer des inondations, alors qu'une baisse peut, en revanche, freiner l'évacuation des matières solides.
Les effets préjudiciables peuvent être les suivants :
- dommages causés aux systèmes d'irrigation agricole,
- dommages causés par la sécheresse et pertes de récoltes,
- anomalies au niveau de la structure des sols (modification de la relation sol-eau),
- perturbations au niveau de la distribution d'eau.
3. Protection de la flore et de la faune
La disponibilité de l'eau joue un rôle essentiel pour le développement et la préservation d'une phytocénose déterminée. Par conséquent, les interventions de grande envergure tendant à modifier le régime hydrique sont directement à l'origine de changements au niveau des biocénoses en raison de
- variations du niveau de la nappe d'eau souterraine, et en particulier affaissement de celle-ci
- variations du niveau et des conditions d'écoulement des eaux de surface.
Les normes antipollution concernant des régions spécifiques sont définies en fonction des exigences des biocénoses et des différents organismes les composant, en particulier en ce qui concerne les aspects suivants :
- profondeur minimale des eaux de surface ;
- niveau minimum des eaux souterraines ;
- variations périodiques des disponibilités en eau ;
- débit minimum.