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APPELLATIONS
Numéro du CAS: 7664-39-3
Nom dans le registre: Fluorure d'hydrogène
Nom de la substance: Fluorure d'hydrogène
Synonymes, noms commerciaux: Acide fluorhydrique
(solution aqueuse), fluorure d'hydrogène (anhydre)
Nom(s) anglais: Hydrogen fluoride (anhydre), anhydrous
hydrofluoric acid, AHF
Nom(s) allemand(s): Fluorwasserstoff (wasserfrei),
Flußsäure (wasserfrei)
Description générale: Liquide incolore, très mobile,
caustique, d'odeur âcre très irritante.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: HF (généralement sous forme (HF)6
à (HF)x)
Masse atomique relative: 20,01 g
Masse volumique: 1,015 g/cm3 à 0°C, 0,901
g/cm3 au point d'ébullition
Densité de gaz: 1,77
Point d'ébullition: 19,51°C
Point de fusion: -83,55°C
Tension de vapeur: 105 Pa à 20°C, 1,.5 x 105 Pa à
30°C, 2,8 x 105 Pa à 50°C
Seuil olfactif: 0,03 mg/m3
Solubilité: - HF est très hygroscopique et soluble en
toutes proportions dans l'eau et de nombreuses substances
organiques (par exemple, alcool, éther, acétone et nitriles).
- Pratiquement insoluble dans les hydrocarbures et leurs
dérivés halogénés.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 0,832 mg/m3
1 mg/m3 = 1,20 ppm
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
Le fluorure d'hydrogène anhydre est principalement utilisé pour
la fabrication d'hydrocarbures fluorés (gaz propulseurs,
réfrigérateurs) utilisés comme aérosols, pour la production
de fluorures métalliques, de fluorure d'hydrogène ammoniaqué
et d'acide sulfurique fluoré. Il sert également d'agent de
désulfuration pour les gasoils et, souvent, de solvant
dans les laboratoires chimiques.
Origine/fabrication:
Le fluorure d'hydrogène se dégage du magma rocheux, et on le
trouve donc essentiellement dans les zones volcaniques actives
(p.ex. env. 200.000 t par an dans la vallée dite "des
10.000 vapeurs" dans l'Alaska, d'une superficie de 72 km2).
Le fluorure d'hydrogène est produit industriellement par
échauffement de fluorures en présence d'acide sulfurique
concentré ou par dissociation thermique d'acide fluorosilicique
avec formation de tétrafluorure de silicium.
Chiffres de production:
Dans le monde "occidental": 1964 env. 555.000 t;
1970 env. 960.000 t; 1972 env. 1.045.000 t; 1980 env. 1.820.000 t
(ULLMANN, 1985), 1982 env. 860.000 t (ULLMANN, 1988).
Emissions:
En dehors des sources d'émission naturelles, des émissions de
fluorure d'hydrogène sont provoquées par toutes les industries
utilisant cette substance, comme par exemple les fonderies
d'aluminium, verreries, briqueteries, émailleries et usines de
phosphates.
TOXICITE
Homme: | DL50 ppm, inhalation (30-60 mn) | sel. HOMMEL, 1987 |
Mammifères: | ||
Rat | DL50 1276 ppm, inhalation (1 h) | sel. ROTH, 1988 |
Organismes aquatiques: | ||
Poissons | CL 60 mg/l | sel. HOMMEL, 1987 |
Poissons | CL0 0,63 µg/l | sel. HOMMEL, 1987 |
Bactéries | 0,63 µg/l (inhibition de la divis. cellulaire)) | sel. HOMMEL, 1987 |
Végétaux : | ||
Crocus | 2 µg/m3 (276 h, très fortes nécroses foliaires) | sel. VDI, 1987 |
Epicéa | 5,4 µg/m3 (270 h, fortes nécroses) | sel. VDI, 1987 |
Maïs | 4,7 µg/m3 (7 d, 7% chloroses foliaires) | sel. VDI, 1987 |
Narcisse | 2 µg/m3 (276 h, phyllonécr. faibles à moyennes) | sel. VDI, 1987 |
Chrysanthème | 25 µg/m3 (114 h, très faibles chloroses) |
Classement des espèces végétales selon leur sensibilité aux fluorures (selon VDI, 1987):
Très sensibles
Abricot
Acer palmatum
Airelle rouge
Bois de corail
Charme
Crocus
Epicéa de Serbie
Epicéa épineux
Epicéa rouge
Erable negundo
Glaïeul
Iris
Lilas
Mahonia
Millet sanguin
Mélèze du Japon
Millepertuis rouge
Mélèze d'Amérique
Muguet
Myrtille
Oignon potager
Pêche
Pin de Benthan
Pin Weymouth
Pin des montagnes
Pin sauvage
Pin de Californie
Prune
Sapin argenté
Sapin Douglas
Sorbier sauvage
Sorgho commun
Tulipe
Vigne
Sensibles
Abies nordmanniana
Abricot
Ambroisie à f. d'armoise
Amélanchier du Canada
Aster
Avoine commune
Bégonias
Bette
Bistorte
Blé tendre
Bouleaux
Cerisier de Virginie
Chénopode blanc
Dactyle aggloméré
Dahlias
Epicéa épineux
Epicéa rouge
Epinard
Erable argenté
Erable champêtre
Erable de Norvège
Fétuque des prés
Framboise
Fraise des jardins
Fraxinus lanceolata
Géraniums
Guigne
Hêtre rouge
If japonais
Juglans nigra
Lilas
Luzerne
Maïs
Mélèze commun
Mélilot
Millet sanguin
Mouron blanc
Mûrier rouge
Narcisses
Noix
Oeillet
Oseille
Patate douce
Pêche
Peuplier hybride
Peuplier noir
Peuplier tremble
Picea glauca
Pin nain
Pin noir
Pin sauvage
Pivoines
Pomme
Prunier cérasifère
Ray-grass anglais
Rhododendrons
Rhubarbe crépue
Rose thé
Sapin du Colorado
Sapin Douglas
Sapin de Vancouver
Saules
Seigle
Sorgho sauvage
Sorbier sauvage
Sumac écarlate
Sumac de Virginie
Tilleul pet. feuilles
Thuyas
Tomate
Tournesol
Trèfle incarnat
Verges d'or
Vignes
Violette
Vitis labrusca
Vulpin des champs
Peu sensibles
Achillée
Ailante glanduleux
Amélanchier du Canada
Ancolies
Asperges
Aubergine
Aulne noir
Bardane
Blé
Bouleau blanc
Bouleau à papier
Buisson ardent
Chamaecyparis
Caféier
Camélia
Canne à sucre
Carotte
Chamaecyparis
Chênes
Chou
Chou moellier
Chrysanthèmes
Grande ciguë
Citrouille
Concombre
Cornouiller
Coton
Cytisus praecox
Elaeagnus angustifolia
Epine-vinette
Fraise des jardins
Frêne rouge
Framboise
Forsythia
Genévrier de Chine
Groseille
Haricot potager
If
Nerprun
Liquidambar
Luzerne
Merisier à grappes
Morelle noire
Muflier des jardins
Néflier nain
Orme de Chine
Orme blanc
Orme de Sibérie
Oseille
Pétunia
Platane
Peuplier baumier
Platane d'Amérique
Poire
Pois
Plantain
Pomme de terre
Prunier cérasifère
Prunus serrulata
Robinier
Saules
Sellerie
Seringat
Soja
Sorbier sauvage
Sumac de Virginie
Sureau noir
Symphoricarpus albus
Tabac
Thuya
Tilleul d'Amérique
Tomate
Troènes
Vigne sauvage
Vulpin des champs
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: Le HF est caustique et peut provoquer des lésions des voies respiratoires, qui peuvent entraîner des oedèmes pulmonaires. Les symptômes d'une intoxication aiguë sont des irritations des yeux, de la peau, des muqueuses du nez et du pharynx. Une inhalation prolongée de HF peut, même en faibles concentrations, être à l'origine d'une fluorose (= ostéosclérose). Sur des animaux à l'herbage intoxiqués par cette substance, on a observé une baisse de la production laitière, un ralentissement de la croissance, des paralysies et des lésions dentaires. Des fluoroses peuvent également se manifester parmi les animaux d'élevage. Le fluorure d'hydrogène peut être dangereux pour la santé dès le moment où son odeur devient perceptible. Le fluor est un oligo-élément nécessaire pour la vitalité des dents et des os. Une carence en fluor peut être à l'origine de lésions dentaires (caries, etc.) chez l'homme.
Végétaux : HF est le gaz le plus fortement toxique pour les plantes. Il existe cependant à ce niveau des différences sensibles selon les espèces végétales, mais aussi selon l'âge des feuilles et le stade végétatif. De manière générale, HF a une influence sur l'activité des enzymes, et provoque des nécroses dont les effets visibles rappellent ceux de la sécheresse.
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Milieu aquatique :
Le HF se dissout intégralement dans l'eau en dégageant une
forte chaleur. Des mélanges caustiques et toxiques peuvent se
former à la surface de l'eau. Forte acidité jointe à une
faible dissociation en solution aqueuse.
Atmosphère:
Le HF dégage des fumées plus ou moins abondantes en présence
d'humidité. Des brouillards caustiques se forment, lesquels
demeurent au ras du sol en raison de leur faible densité par
rapport à l'air.
Sols:
Selon le type de sol, on trouve du fluor à l'état naturel sous
forme de fluorure à des concentrations s'élevant entre 10 à
150 ppm. Le HF ne provoque guère d'acidification des sols, dans
la mesure où il est rapidement fixé sous l'effet de la chaux.
Les dégâts éventuellement causés aux plantes sous l'effet
d'absorption de HF à partir du sol représentent un problème
négligeable.
Dégradation, produits de décomposition, demi-vie:
La dégradation de HF peut donner naissance à des fluorures. La
plupart des fluorures métalliques sont solubles dans l'eau, mais
en revanche, PbF2, CuF2 et certains
fluorures alcalino-terreux ne le sont pas ou très peu.
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Milieu | Secteur | Pays/ organ. | Statut | Valeur | Cat. | Remarques | Source |
Eau : | D | R | 1 | WGK | sel. HOMMEL, 1987 | ||
Air: | D | L | 1 µg/m3 | IW1 | 11) | BImSchVwV, 1986 | |
D | L | 3 µg/m3 | IW2 | 11) | BImSchVwV, 1986 | ||
D | R | 200 mg/m3 | MIK | 30 mn moy.13) | VDI, 1974 | ||
D | R | 100 mg/m3 | MIK | 24 h moy.30 mn moy.13) | VDI, 1974 | ||
D | R | 50 mg/m3 | MIK | Moy. an. arithm.30 mn moy.13) | VDI, 1974 | ||
CDN | (L) | 20 mg/m3 | 7 j30 mn moy.13) | sel. UBA, 1981 | |||
CDN | (L) | 40 mg/m3 | 24 h30 mn moy.13) | sel. UBA, 1981 | |||
CDN | (L) | 1,5 µg/m3 | 24 h, Manitoba | sel. UBA, 1981 | |||
CDN | (L) | 4,5 µg/m3 | 24 h, Terre-Neuve | sel. UBA, 1981 | |||
CDN | (L) | 26 µg/m3 | 24 h, Ontario1) | sel. UBA, 1981 | |||
CDN | (L) | 7 µg/m3 | 24 h, Ontario2) | sel. UBA, 1981 | |||
CDN | (L) | 3 µg/m3 | 24 h, Saskatch. | sel. UBA, 1981 | |||
DDR | (L) | 5 µg/m3 | 24 h | sel. DORNIER, 1984 | |||
DDR | (L) | 20 µg/m3 | 30 mn | sel. DORNIER, 1984 | |||
E | (L) | 10 µg/m3 | 24 h | sel. DORNIER, 1984 | |||
E | (L) | 30 µg/m3 | 30 mn | sel. DORNIER, 1984 | |||
H | (L) | 20 µg/m3 | 24 h3) | sel. DORNIER, 1984 | |||
H | (L) | 1,3 µg/m3 | 24 h4) | sel. DORNIER, 1984 | |||
H | (L) | 5 µg/m3 | 30 mn4) | sel. DORNIER, 1984 | |||
NL | (L) | 10 µg/m3 | 24 h | sel. DORNIER, 1984 | |||
RO | (L) | 5 µg/m3 | 24 h | sel. DORNIER, 1984 | |||
RO | (L) | 20 µg/m3 | 30 mn | sel. DORNIER, 1984 | |||
SU | (L) | 10 µg/m3 | 24 h5) | sel. DORNIER, 1984 | |||
SU | (L) | 30 µg/m3 | 30 mn5) | sel. DORNIER, 1984 | |||
YU | (L) | 5 µg/m3 | 24 h | sel. DORNIER, 1984 | |||
YU | (L) | 20 µg/m3 | 30 mn | sel. DORNIER, 1984 | |||
Amb.prof. | D | L | 2 mg/m3 | MAK | 8 h moy. | DFG, 1989 | |
Amb.prof. | D | L | 3 ml/m3 | MAK | 8 h moy. | DFG, 1989 | |
Amb.prof. | USA | (L) | 2,5 mg/m3 | TLV-C | Valeur plafond | ACGIH, 1986 | |
Amb.prof. | USA | (L) | 2 ppm | TLV-C | Valeur plafond | ACGIH, 1986 | |
Amb.prof. | D | L | 4 mg/g (aq) | BAT | Urine11) | DFG, 1988 | |
D | R | 1 µg/m3 | 1 j, plantes6) | VDI, 1987 | |||
D | R | 0,25 µg/m3 | 1 mois, plantes6) | VDI, 1987 | |||
D | R | 0,15 µg/m3 | 7 mois, plantes6) | VDI, 1987 | |||
D | R | 2 µg/m3 | 1 j, plantes7) | VDI, 1987 | |||
D | R | 0,6 µg/m3 | 1 mois, plantes7) | VDI, 1987 | |||
D | R | 0,4 µg/m3 | 7 mois, plantes7) | VDI, 1987 | |||
D | R | 6 µg/m3 | 1 j, plantes8) | VDI, 1987 | |||
D | R | 1,8 µg/m3 | 1 mois, plantes8) | VDI, 1987 | |||
D | R | 1,2 µg/m3 | 7 mois, plantes8) | VDI, 1987 | |||
USA | R | 2,7 µg/m3 | 1 j, prot. végét. | sel. ULLMANN, 1985 | |||
USA | R | 0,78 µg/m3 | 1 mois, prot. végét. | sel. ULLMANN, 1985 | |||
USA | R | 0,5 µg/m3 | Période végét. | sel. ULLMANN, 1985 | |||
Emission | D | L | 5 mg/m3 | flux massique ³ 50 g/h12) | sel. TA-Luft, 1986 | ||
Aliments: | |||||||
Bétail | Pl. fourr. | D | L | 30 mg/kg (88% MS) | 9) | sel. BAFEF, 1987 | |
Pl. fourr. | D | L | 50 mg/kg | 10) | sel. BAFEF, 1987 | ||
Pl. fourr. | D | L | 100 mg/kg | Porcs | sel. BAFEF, 1987 | ||
Pl. fourr. | D | L | 350 mg/kg | Volaille | sel. BAFEF, 1987 | ||
Pl. fourr. | D | L | 150 mg/kg | Animaux divers | sel. BAFEF, 1987 |
Remarques:
1) Pour centres industriels et commerciaux
2) Pour zones résidentielles et rurales
3) Pour zones protégées
4) Pour zones spécialement protégées
5) Pour zones résidentielles
6) Plantes très sensibles
7) Plantes sensibles
8) Plantes peu sensibles
9) Bovins, ovins, caprins allaitants
10) Autres bovins, ovins, caprins
11) HF et dérivés inorganiques gazeux du fluor sont
désignés sous HF
12) F et ses dérivés volatiles/gazeux sont
désignés sous F
13) Valeurs douteuses car trop élevées, à prendre
avec precautions
EVALUATION ET REMARQUES
Lorsqu'il migre dans l'atmosphère, le fluorure d'hydrogène est hautement toxique pour certaines plantes, et par conséquent, les émissions doivent être maintenues à un niveau aussi bas que possible. Pour cette raison, le VDI (1987) a fixé pour les végétaux une série de valeurs limites pour des temps d'exposition différents.
L'addition de fluor dans l'eau potable est controversée. Il ne fait pas de doute qu'un carence de fluor entraîne des lésions dentaires, mais il est certain aussi que des quantités trop importantes de fluor dans l'organisme humain et animal sont dangereuses pour la santé.
Les informations disponibles à l'heure actuelle sont insuffisantes pour permettre une évaluation définitive.