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APPELLATIONS
Numéro du CAS: 91-20-3
Nom dans le registre: Naphthalène
Nom de la substance: Naphthalène
Synonymes, noms commerciaux: Antimite , naphtaline
Nom(s) anglais: Naphtalene
Nom(s) allemand(s): Naphthalin
Description générale: Substance solide cristalline.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: C10H8
Masse atomique relative: 128,17 g
Masse volumique: 1,14 g/cm3
Densité de gaz: 4,42
Point d'ébullition: 218°C
Point de fusion: 80°C
Tension de vapeur: 0,04 hPa
Point d'éclair: 80°C
Température d'ignition: 540°C
Limites d'explosivité: 0,9-5,9 vol.%
Solubilité: Dans l'eau: très peu soluble 30 mg/l,
soluble dans l'alcool 77,4-98 g/l,
le benzène 1,130 g/l,
la quinoline 30,2 g/l,
le toluène 910 g/l,
le xylène 783 g/l.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 5,33 mg/m3
1 mg/m3 = 0,19 ppm
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
Le naphtalène intervient comme produit intermédiaire dans
la synthèse des colorants, de l'anhydride phtalique (production
de plastifiants pour P.C.V.), de matières tannantes et
d'agrégats de béton, d'agents mouillants pour l'industrie
textile ainsi que de solvants pour pesticides (antimite).
Origine/fabrication:
En République fédérale d'Allemagne, la matière première
utilisée pour la production de naphtalène est le goudron de
houille, qui en contient env. 10%. La production de coke étant
en régression, on utilise de plus en plus des produits dérivés
du pétrole (essence de pyrolyse, huiles résiduelles de
pyrolyse); fabrication par distillation fractionnée. La teneur
en naphtalène dans le produit technique est de 95% au moins, le
reste étant constitué d'impuretés telles que
benzo(b)thiophènes (thionaphtènes) et, en ce qui concerne les
naphtalènes issus du pétrole, exclusivement de méthylindènes.
Chiffres de production:
Production mondiale de naphtalène en 1987:
Europe de l'Ouest | 250.000 t |
Europe de l'Est | 200.000 t |
Japon | 200.000 t |
USA | 125.000 t |
Production mondiale | 1.000.000 t |
(Chiffres selon ULLMANN, 1991)
TOXICITE
Mammifères: | ||
Rat | DL50 1 110-9 430 mg/kg, v. orale | sel. BUA, 1989 |
Rat | DL50 2 200 mg/kg, v. orale (mâle) | sel. BUA, 1989 |
Rat | DL50 2 400 mg/kg, v. orale (femelle) | sel. BUA, 1989 |
Rat | DL50 > 2 500 mg/kg, v. dermale (mâle, femelle) | sel. BUA, 1989 |
Rat | DL50 > 500 mg/m3, inhalation (8 h) | sel. BUA, 1989 |
Souris | DL50 350-710 mg/kg, v. orale (femelle) | sel. BUA, 1989 |
Souris | DL50 533 mg/kg, v. orale (mâle) | sel. BUA, 1989 |
Souris | DL50 969-5 100 mg/kg, v. subcutanée | sel. BUA, 1989 |
Organismes aquatiques: | ||
Vairon d'Amérique | CL50 1,3-6,9 mg/l (96 h) | sel. BUA, 1989 |
Vairon d'Amérique | CL50 5,95-6,77 mg/l (48 h) | sel. BUA, 1989 |
Micropterus salmoides: | CL50 0,31-9,7 mg/l (7 d) | sel. BUA, 1989 |
Truite arc-en-ciel: | CL50 0,1-0,14 mg/l (96 h) | sel. BUA, 1989 |
Daphnie | CL50 1,79-24,1 mg/l (48 h) | sel. BUA, 1989 |
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: Le naphtalène est absorbé
par voie orale, dermale ou par inhalation et n'est en général
que faiblement toxique. Les irritations des muqueuses et de la
peau sont très rares. L'absorption de fortes concentrations peut
entraîner une anémie hémolytique, une cataracte lenticulaire
et un effet de sensibilisation. Les nourrissons et foetus sont
tout particulièrement concernés par ces symptômes. On observe
aussi dans certains cas des réactions allergiques chez l'homme
adulte.
La toxicité est extrêmement plus forte en ce qui concerne les
naphtalènes chlorés (v. fiche 'Chloronaphtalènes').
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Milieu aquatique :
Le naphtalène étant aisément soluble dans l'eau, il tend
à s'accumuler dans les milieux aquatiques. En particulier les
organismes aquatiques absorbent et accumulent le naphtalène.
Pour cette raison, cette substance figure en République
fédérale d'Allemagne dans la catégorie de risque WGK 2 (=
polluant pour l'eau).
Atmosphère:
Le naphtalène se dégage de la combustion incomplète de
matières organiques.
Demi-vie:
La demi-vie dans l'atmosphère est évaluée à 7-24 heures (sel.
BUA, 1989).
Dégradation, produits de décomposition:
Le naphtalène fait l'objet d'une dégradation
microbienne ou photochimique, mais il n'est pas encore démontré
qu'une minéralisation se produise en conditions d'anaérobiose.
Le principal métabolite se formant dans l'organisme est le
1,2-époxy-naphtalène, qui donne lui-même naissance à d'autres
métabolites et composés. Dans l'air, le naphtalène se
décompose en alcools (naphtol), en aldéhydes et en acide
carboxylique.
Chaîne alimentaire:
L'effet de bioaccumulation par la chaîne alimentaire est très
peu marqué.
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Milieu | Secteur | Pays/ organ. | Statut | Valeur | Cat. | Remarques | Source |
Eau : | Eau sout. | Nl | R | 0,1 µg/l | Référence | sel. TERRA TECH 6/94 | |
Eau sout. | NL | L | 70 µg/l | Intervention | sel. TERRA TECH 6/94 | ||
Sols: | NL | R | 1 mg/kg | Référence, Total de 10 PAH |
sel. TERRA TECH 6/94 | ||
NL | L | 40 mg/kg | Intervention, Total de 10 PAH |
sel. TERRA TECH 6/94 | |||
Air: | D | L | 2,5 mg/m3 | MIK | Val.l.durée | sel. BAUM, 1988 | |
D | L | 7,5 mg/m3 | MIK | Val.c.durée | sel. BAUM, 1988 | ||
Emission | D | (L) | 0,10 g/m3 | flux massique ³ 2 kg/h | sel. TA-Luft, 1986 | ||
Amb.prof. | D | L | 50 mg/m3 | MAK | DFG, 1989 | ||
Amb.prof. | DDR | (L) | 50 mg/m3 | Val.c.durée | sel. HORN, 1989 | ||
Amb.prof. | DDR | (L) | 20 mg/m3 | Val.l.durée | sel. HORN, 1989 | ||
Amb.prof. | SU | (L) | 20 mg/m3 | PDK | sel. SORBE, 1989 | ||
Amb.prof. | USA | (L) | 50 mg/m3 | TWA | ACGIH, 1986 | ||
Amb.prof. | USA | (L) | 75 mg/m3 | STEL | ACGIH, 1986 |
VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE
Milieu/origine | Pays | Valeur | Source |
Eaux superficielles: | |||
Rhin (1987) | D | < 0,01-0,03 µg/l | |
Lac de Constance (été, 1984) | D | 0,002-0,276 µg/l | sel. BUA, 1989 |
sel. BUA, 1989 | |||
Air: | |||
Atmosphère urbaine (1977-1984) | D | 0,3-0,6 µg/m3 | |
Kiel | D | 0,009 µg/m3 | sel. BUA, 1989 |
Tübingen | D | 0,191-0,468 µg/m3 | sel. BUA, 1989 |
Fumée de cigarettes (sans filtre) | 0,422 µg/cigarette (cour. princ.) | sel. BUA, 1989 |
EVALUATION ET REMARQUES
Le naphtalène n'est que faiblement toxique, mais provoque parfois chez l'homme des réactions allergiques. En raison des émissions provenant des gaz d'échappement des véhicules, l'exposition est plus forte en milieu urbain. Celle-ci peut entraîner une sensibilisation accrue à d'autres substances irritantes. On ne dispose pas de données révélant un pouvoir cancérogène ou mutagène du naphtalène, mais il est établi que cette substance est dangereuse pour le foetus humain.
APPELLATIONS
Numéro du CAS: 70776-03-3
Nom dans le registre: Naphthalènes chlorés
Nom de la substance: Naphtalènes chlorés
Synonymes, noms commerciaux: Chloronaphtalènes,
d érivés du chloronaphtalène, PCN, Halowax
Nom(s) anglais: Chlorinated naphthalenes
Nom(s) allemand(s): Chlorierte naphtaline, Halowax, PCN,
Naphtalin-chlorderivate
Description générale: A l'exception du naphthalène-1
chloro, qui est liquide à température ambiante, les
chloronaphtalènes purs sont des substances cristallines,
incolores.
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
Formule brute: C10H8-nCln
Masse atomique relative: 162,5-404,0 g
Masse volumique: 1,2 - 2,0 g/cm3
Point d'ébullition: 250 - 440°C
Point de fusion: -25 - 197°C
Point d'éclair: 135 - >430°C
Solubilité: Soluble dans les solvants aromatiques
Remarques: La structure chimique des molécules permet
théoriquement la formation de 75 isomères de chloronaphtalène.
Les propriétés physico-chimiques dépendent du taux de
chloration. Les points d'ébullition et de fusion s'élèvent à
mesure que le nombre d'atomes de chlore augmente, alors que
diminuent dans le même temps la tension de vapeur et la
solubilité dans l'eau.
ORIGINE ET UTILISATIONS
Utilisations:
Les chloronaphtalènes sont utilisés dans l'industrie
des équipements électriques et comme additif dans différents
produits. Seuls les mélanges isomères caractérisés par leur
teneur en chlore sont disponibles dans le commerce.
Origine/fabrication:
Ces substances n'existent pas à l'état naturel. Elles sont
obtenues par chloration de naphtalène en présence de chlorure
ferrique, celui-ci agissant comme catalyseur.
Chiffres de production:
Production mondiale: environ 5.000 t par an, avec tendance à
la baisse (sel. KOCH, 1989).
TOXICITE
Homme: | TCLo 30 mg/m3, inhalation (trichloronaphtalène) | sel. KOCH, 1989 |
Mammifères: | ||
Rat | DL50 1 540 mg/kg, v. orale | sel. KOCH, 1989 |
DL50 868 mg/kg, v. orale (dichloronaphtalène) | sel. KOCH, 1989 | |
Souris | DL50 1 091 mg/kg, v. orale | sel. KOCH, 1989 |
DL50 2 087 mg/kg, v. orale (dichloronaphtalène) | sel. KOCH, 1989 |
Pathologie/toxicologie
Homme/mammifères: L'exposition se produit par voie buccale (alimentation) ou par inhalation. La toxicité dépend dans une large mesure du taux de chloration. Les pentachloronaphtalènes et hexachloronaphtalènes entraînent des lésions du foie et de l'acné chlorique, alors que les chloronaphtalènes comptant 1 à 3 atomes de chlore n'ont pratiquement aucun effet toxique.
COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT
Dans l'environnement, les chloronaphtalènes sont stables et la dégradation microbiologique de ces substances est quasi inexistante. Dans l'eau et les sols, leur mobilité est faible, mais, selon le taux de chloration, les risques d'accumulation dans les sols ou les végétaux peuvent être très importants. Les naphtalènes fortement chlorés sont très persistants. Une combustion incomplète peut donner lieu à la formation de dibenzodioxines et de dibenzofurannes polychlorés (PCDD/F).
VALEURS LIMITES DE POLLUTION
Valeurs limites recommandées aux USA pour l'eau de boisson (sel. KOCH, 1989):
Isomères trichloronaphtalènes: | 3,9 m g/l |
Isomères tétrachloronaphtalènes: | 1,5 m g/l |
Isomères pentachloronaphtalènes: | 0,39 m g/l |
Isomères hexachloronaphtalènes: | 0,15 m g/l |
Isomères octachloronaphtalènes: | 0,08 m g/l |
(voir aussi fiche 'Naphtalène')
VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE
Milieu/origine | Pays | Valeur | Source |
Air | jusqu'à 25 ng/m3 | sel. KOCH, 1989 | |
Eaux superficielles | jusqu'à 200 ng/l | sel. KOCH, 1989 | |
Eau de mer | jusqu'à 20 ng/l | sel. KOCH, 1989 | |
Sédiments/sols | jusqu'à 100 µg/kg | sel. KOCH, 1989 | |
Poissons | jusqu'à 0,12 mg/kg1) | sel. KOCH, 1989 | |
Oiseaux | jusqu'à 70 mg/kg1) | sel. KOCH, 1989 | |
Homme (tissus adipeux) | jusqu'à 15 µg/kg1) | sel. KOCH, 1989 |
1) Valeurs douteuses non confirmées, à prendre avec précaution
EVALUATION ET REMARQUES
De façon similaire aux biphényles polychlorés, la toxicité et la rémanence des chloronaphtalènes augmente avec le taux de chloration. Par conséquent, il est conseillé de limiter autant que possible la consommation de naphtalènes fortement chlorés.