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Chapitre VI - Stockage en vrac
6.1. Différents types de cellules
6.2. Ventilation
6.3. Équipements des centres de stockage
6.4. Sécurité dans les silos
6.5. Autres techniques de conservation - le
stockage hermétique
Le stockage en vrac est encore peu répandu dans les pays en développement alors qu'il est généralisé dans les pays développés. Chacune des techniques présente des avantages et des inconvénients qu'il convient d'apprécier en fonction du contexte particulier à chaque installation.
L'emploi des sacs est très répandu en raison de la parcellisation de la production, de l'absence de moyens de transport spécialisés, de la possibilité de disposer d'une main-d'uvre abondante pour les manutentions, et enfin de la distribution en sacs aux consommateurs. Cet état de fait n'est pas immuable et présente des inconvénients dont il faut tenir compte avant d'arrêter des choix techniques qui engagent le développement à long terme.
- L'évolution des pays en développement semble aller vers une urbanisation croissante donc vers la création de pôles de consommation avec développement probable de la transformation industrielle des denrées (minoteries, rizeries, semouleries, etc.). Les coûts de sacherie et de main-d'uvre vont croissant dans une telle hypothèse.
- Le contrôle de la qualité des produits ensachés est difficile alors qu'il est aisé en vrac. Dans certains pays des taux moyens d'impuretés de 10 % ont été mesurés dans les stocks livrés à l'office de commercialisation. Une telle situation a plusieurs conséquences:
En l'absence de standards de qualité les producteurs peu scrupuleux sont favorisés.
Les industries de transformation préfèrent importer des céréales propres et homogènes plutôt que d'utiliser les céréales locales.
Sans prime à la qualité, aucun projet d'amélioration des techniques de stockage n'est économiquement justifiable.
L'incidence des impuretés sur la conservation est faible en zone sèche mais peut être importante en zone humide en raison de l'hygroscopicité des particules fines plus élevée que celle des grains entiers.
- Les modes de production évoluent. Dans les zones les plus productrices en particulier, la mécanisation se développe car elle permet un accroissement des rendements et des surfaces cultivées. Les opérations de récolte, très exigeantes en main-d'uvre sont un des premiers éléments de la mécanisation. La moins bonne qualité du travail des machines et l'augmentation des tonnages obligent à prévoir des matériels de nettoyage et de séchage ainsi que des centres intermédiaires de stockage à partir desquels une manutention en vrac est envisageable,
- Enfin de nombreux pays doivent encore faire appel à l'importation pour satisfaire leurs besoins. Les installations portuaires de déchargement en vrac se développent et à partir d'elles, l'acheminement vers l'intérieur peut être réalisé rapidement en vrac ce qui évite l'engorgement des zones portuaires.
En résumé le choix entre vrac et sac doit être fait avec une vision dynamique du développement et en prenant en compte, pour chaque installation, l'ensemble du contexte local car, comme on l'a observé dans les pays développés, le passage du sac au vrac est une mutation progressive, aucune solution globale n'étant applicable à chaque cas particulier.
6.1. Différents types de cellules
6.1.1. Cellules de petites capacités
6.1.2. Silos de grandes capacités
6.1.1. Cellules de petites capacités
Outre les cellules décrites au chapitre IV, d'autres types peuvent être employés:
- Les cellules grillagées
Ce sont des constructions très légères, composées d'une armature en treillis métallique, doublée intérieurement par une toile métallique fine ou par une toile plastique. Les cellules courantes mesurent de 2,5 à 4 m de diamètre et 3 à 6 m de hauteur.
Elles ont pour avantages un investissement faible et une grande souplesse d'utilisation, car, facilement démontables, elles peuvent être transportées près des lieux de collecte pendant la période de récolte et être remisées sous un volume réduit lorsqu'elles sont inutilisées.
Les armatures peuvent être réalisées à partir de fournitures standard de treillis métalliques (treillis soudé à maille carrée de 10 cm, fil de 4 mm de diamètre, protégé par un enduit antirouille). La hauteur de la cellule correspond à la largeur du rouleau de treillis (généralement 3 in). La couture peut se faire de diverses façons, soit en doublant le treillis sur 3 ou 4 mailles et en ligaturant chaque maille double avec du fil de fer, soit en doublant sur une maille et en pinçant les deux extrémités entre 2 fers plats boulonnés ensemble tous les 20 cm, soit en solidarisant les deux extrémités avec un fer spiralé dont le pas est égal à la maille du grillage.
La toile métallique, utilisable pour doubler le treillis, doit avoir une maille d'environ 3 mm pour stocker des céréales. La toile est fixée à l'armature par des ligatures en fil de fer.
Lorsqu'on veut doubler le treillis par un film plastique, il faut araser et ébarber toutes les pointes du haut de la cage. Pour éviter que le film ne se déchire, il est conseillé de recouvrir le bord supérieur avec un jonc en caoutchouc. Le film est maintenu en position par simple débordement de 20 à 30 cm à l'extérieur et collage au ruban adhésif.
En général, on évite de réaliser l'étanchéité totale du bas de la cellule avec le plastique, car, sous le poids du grain, des déchirures risquent de survenir. Il est préférable de doubler sur 50 cm le bas de la cellule avec de la toile métallique et de laisser libre le bas du film plastique.
Fig. 120: Cellule grillagée. (Doc. CEMAGREF.)
Il est possible de monter une trappe latérale de visite et de vidanger par vis oblique. il est important de vidanger par le centre les cellules non ancrées sur le sol pour éviter tout risque de basculement ou de déformation.
- Les cellules en éléments démontables
Il existe toute une gamme de cellules de petite capacité, souvent appelée «Série fermière», qui sont constituées d'éléments préfabriqués en contreplaqué, en bois, en amiante-ciment, en tôles (ondulées ou planes). La caractéristique commune à toutes ces cellules est de pouvoir être montées par l'utilisateur lui-même par simple boulonnage, ou par emboîtement.
Ces cellules dépassent rarement 4 m de hauteur et doivent être montées sous abri sur un soubassement en béton.
Actuellement, les cellules en tôle ondulée sont très couramment utilisées. Compte tenu de l'effort de frottement du grain, il est nécessaire de renforcer la paroi par des armatures verticales pour éviter qu'elle ne se plie «en accordéon».
Fig. 122: Cellule classique en tôles ondulées boulonnées.
Certains constructeurs proposent des cellules métalliques rectangulaires en tôle plane. Ces cellules ont l'avantage de mieux occuper la surface sous abri que les cellules rondes, mais l'inconvénient d'être plus coûteuses.
Il existe également des cellules métalliques polygonales à montage par simple emboîtement sans boulonnage.
Le bois est également utilisable pour réaliser des cellules de petite ou moyenne capacité. Ces cellules à fond plat sont généralement de forme carrée. Il en existe différents types: cellules à madriers, lames de parquets, panneaux de bois composés, etc.
Fig. 123: Ex: Cellules du type «lames de parquet».
Pour la construction il est impératif que le bois soit parfaitement sec. Enfin, on pourra augmenter la résistance des parois en les reliant par des tirants ou fers ronds.
Ce type de cellules est cependant difficile à entretenir car les déprédateurs (insectes) peuvent trouver refuge entre les différentes jointures où il sera difficile de les atteindre.
Contre ce risque les petites cellules en parpaings recouverts d'un enduit de ciment sont préférables (Fig. 124).
Ces petites cellules en parpaings pourront être retenues pour la construction de silo-magasins villageois dans lesquels il est possible par exemple de prévoir plusieurs cellules de tailles variables, 3 à 10 m³, avec des hauteurs de 1,50 à 2 m ou plus. Des chaînages en béton armé permettent de consolider la structure.
Ces cellules pourront être placées sous hangar ou recouvertes d'un toit chacune.
Fig. 124: Schéma d'une cellule en parpaings.
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