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4.3 Situation en matière de bruit

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4.3.1 Généralités
4.3.2 Aspects spécifiques relatifs aux récepteurs

 

4.3.1 Généralités

La situation en matière de bruit est essentiellement mise en évidence par l'immission sonore, celle-ci désignant l'impact sonore sur une zone ou sur un point particulier d'une zone.

Les paramètres ou critères d'évaluation pour l'analyse de la situation sonore sont, pour l'essentiel, les suivants :

- niveau sonore permanent (mesuré ou calculé sous la forme du niveau sonore moyen sur une période donnée, p.ex. de jour ou de nuit),
- intensité et fréquence des pointes sonores,
- fréquence des bruits,
- périodes de silence entre les émissions sonores,
- nature et nombre des sources sonores.

L'immission sonore est le plus souvent exprimée par le niveau de pression acoustique (NPA) en décibels A (dB A), le facteur A étant un facteur de pondération qui permet de tenir compte du fait que l'oreille humaine n'a pas la même sensibilité suivant la fréquence dans l'ensemble du domaine audible.
Afin de tenir compte des différences au niveau de la perception des sources sonores, mais aussi pour des raisons juridiques ou liées aux techniques de mesure, une distinction est généralement faite, pour les normes d'émission à caractère régional, en fonction des installations ou des types d'appareils ainsi qu'en fonction des catégories de sources sonores ci-après :

- industrie et artisanat,
- transports routiers, ferroviaires, maritimes et fluviaux, aériens,
- installations diverses (p.ex. infrastructures de loisirs, centres sportifs, installations militaires, etc.).

L'impact du bruit sur l'être humain est fonction de son état physique et psychique du moment, du type d'activité exercé (exigences concernant la concentration intellectuelle, les informations acoustiques et les périodes de régénération), et se manifeste de façon tangible par des réactions psychiques et physiques.

Par ailleurs, la façon de ressentir les nuisances sonores est également fonction de l'acceptation sociale et culturelle de certaines émissions sonores, laquelle est, dans une certaine mesure, indépendante du niveau sonore proprement dit.

La condition préalable nécessaire à l'évaluation d'une situation sonore existante ou susceptible de faire suite à un projet d'aménagement ou de construction est la détermination de l'immission sonore.

A cet effet, des méthodes de mesure et de calcul ont été mises au point (p.ex. en République fédérale d'Allemagne RLS 90, DIN 18005, Schall 03, 04) lesquelles permettent de calculer le niveau sonore moyen à une certaine distance d'une voie de circulation ou jusqu'à la limite de la zone directement concernée, sur la base de certaines données concernant l'étendue de la zone concernée, le type d'entreprise industrielle, le volume et la structure du trafic, la fréquence de passage des trains, la vitesse, le tracé des voies, etc..

Concernant la protection contre les nuisances sonores causées par les avions et la mise en application de mesures de protection dans ce domaine, la législation allemande («Fluglärmgesetz») prévoit des zones de protection antibruit pour les aérodromes et aéroports. Ces zones sont celles où les niveaux sonores (niveau de bruit moyen exprimé en énergie sonore) se situent au-dessus d'un certain seuil admissible, conformément à des calculs tenant compte du nombre de mouvements aériens, de la composition du trafic aérien et de la situation des pistes de décollage et d'atterrissage.

Les valeurs limites et indicatives concernant les immissions sont valables au niveau national ou pour certaines catégories de régions, avec indication dans ce dernier cas de tolérances variant en fonction de la sensibilité au bruit. En République fédérale d'Allemagne, les normes sont définies sur la base des catégories de régions indiquées dans l'ordonnance relative à l'utilisation de terrains à des fins de construction, des seuils de tolérabilité différents étant valables selon les régions.

Pour la définition des tolérances dans les textes réglementaires, il a été tenu compte des liens de cause à effet empiriquement observés entre le niveau sonore et les nuisances ressenties, mais aussi de la faisabilité dans le cadre des schémas directeurs d'aménagement et de planification des transports.

 

4.3.2 Aspects spécifiques relatifs aux récepteurs

1. Santé humaine

Les effets du bruit sur le récepteur qu'est l'être humain se manifestent sous les formes suivantes :

- déficiences auditives,
- problèmes de communication acoustique,
- activation du système nerveux central et végétatif,
- altération de la qualité du travail et de la performance,
- nuisances.

Cependant, l'ampleur des nuisances ne dépend pas uniquement du niveau sonore, mais aussi de toute une série d'autres facteurs (v. plus haut). De manière générale, on peut dire que les seuils admissibles sont atteints à partir de niveaux sonores moyens de 55 dB(A) la nuit et 65 dB(A) le jour. Pour les zones résidentielles, il existe en Allemagne des valeurs indicatives (norme allemande DIN 18005) qu'il est souhaitable de ne pas dépasser, à savoir 40 dB(A) la nuit et 50 dB(A) le jour. En dessous d'un niveau sonore moyen de 35 dB(A), il n'y a plus lieu de redouter des troubles du sommeil liés au bruit (seuil recommandé dans les Instructions techniques relatives à la protection contre le bruit - "TA-Lärm"- pour les zones strictement résidentielles soumises à des nuisances sonores d'origine industrielle : 35 dB(A)). Sur des postes de travail à plein temps, des déficiences auditives sont à craindre à partir de 85 dB(A). La définition de valeurs limites et indicatives tient compte aussi bien de facteurs objectifs de nuisances et de dommages que de critères de faisabilité financière et technique.

2. Protection de la flore et de la faune

Les principaux effets du bruit sur la faune sont les suivants :

- en cas de source sonore linéaire : perturbation de la communication acoutisque entraînant des anomalies de comportement au niveau de l'accouplement, de la recherche de nourriture, de l'alerte en cas de danger et de la couvaison, la conséquence étant une altération des biocénoses naturelles dans la zone concernée ;
- en cas de source sonore ponctuelle s'accompagnant dans certains cas de signaux optiques : réactions de frayeur qui, à certaines périodes comme celle de la recherche d'un lieu de nidification ou de la couvaison, peuvent entraîner à échéance l'abandon des habitats et compromettre ainsi la reproduction.

L'évaluation des effets d'immissions sonores peut être réalisée moyennant la prise en compte des facteurs suivants :

- espèce animale,
- nuisances sonores antérieures (adaptabilité),
- nature du bruit (régulier, sporadique, etc.),
- éventuelles anomalies visibles du comportement,
- proximité du biotope par rapport à la source sonore.


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